Sermon de l’abbé Beauvais sur l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie


 
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Mes bien chers frères, nous savons que la Très Sainte Vierge Marie est tout pure, non pas d’elle-même mais par grâce. Et les privilèges à l’égard de la mort sont donc gratuits par décret divin.

Marie aurait certainement voulu connaître le sort de son fils, mourir comme lui et ressusciter comme lui. Sa forme de rédemption ne fut pas la Passion mais la compassion sous le vocable de Notre Dame des sept Douleurs.

Il n’était pas nécessaire qu’elle meure pour nous. C’était déjà beaucoup qu’elle consentit à nous donner son Fils, elle la servante du Seigneur, qui suivra son Fils jusqu’à la Croix.

Et après, après c’est l’amour qui va retentir sur cette terre. C’est cet amour qui va la prendre, elle dont l’âme toute abandonnée, obéissait aux invitations divines.

Elle s’échappe donc à la terre et après s’être amplement donnée, son âme se replie dans le silence intérieur, son cœur se retire mais pour aimer davantage et ainsi mieux que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elle passera son Ciel à faire du bien sur la terre.

Oui c’est pour cela finalement que sa vie s’envole vers le Ciel. Et cette vie se reversera sur nous à partir de la joie consommée et de la gloire.

Elle l’a bien méritée. Elle meurt du besoin d’aimer et de servir par l’amour. Voici donc Marie, elle va retrouver son fils qui est aussi son Dieu. Elle monte au Ciel pour le rejoindre, pour le voir transformer.

C’est bien une nouvelle naissance de Jésus pour les yeux éblouis de sa mère et pour son cœur étonné, elle dont le regard le premier rencontra le sien.

La voilà donc au Ciel corps et âme, mais ce qui nous aurait étonné, c’est la corruption de son corps.