Solstice : néo-paganisme depuis Stonehenge jusqu’à Evo Morales

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En finir avec le calendrier grégorien. Revenir aux croyances ancestrales. Renouer avec les pratiques païennes d’un autre temps… Le néo-paganisme a le vent en poupe et il ne faudrait pas s’imaginer qu’il s’agit que d’élucubrations d’hurluberlus. De l’extrême droite adepte du concept de « Terre et peuple » au président bolivien, Evo Morales, qui veut décoloniser le temps en le rendant en quelque sorte aux ancêtres autochtones, c’est une même idéologie qui s’impose. La même qui gouverne l’écologisme et l’adulation de la planète, Gaïa : celle qui a cours dans le lobby du « réchauffement climatique ». On peut s’amuser des images de druides fêtant le solstice d’été à Stonehenge, mais ils sont bien dans le vent de la pensée unique.
 
Barbus, portant robes blanches et airs inspirés, de nombreux druides contemporains ont accouru à Stonehenge le 21 juin, gonflant une foule de quelque 12.000 personnes venues saluer le jour le plus long de l’année à l’abri de l’imposant monument néolithique. C’est ce jour-là que le soleil s’est levé à l’aplomb de l’entrée du monument à 4 h 52, heure locale.
 

A Stonehenge on se donne des airs allumés pour le solstice d’été

 
On s’est sans doute moins amusé que d’autres années : pour la première fois, l’association qui gère le site a interdit la consommation d’alcool, pour empêcher des comportements « irrespectueux » constatés par le passé. C’est peut-être la raison pour laquelle on a enregistré moitié moins de visiteurs que l’an dernier. L’association avait également imaginé de faire payer le stationnement pour la première fois : chose qui aurait sans doute choqué les ancêtres constructeurs. Mais ceux qui étaient là étaient allumés à souhait.
 
Ont-il vraiment renouvelé le culte païen d’origine ? Il est permis d’en douter, mais là n’est pas le plus important. La foule de Stonehenge est avant tout témoin de la confusion et du besoin de surnaturel de notre temps, et de sa capacité à se tromper d’adresse.
 
Pendant ce temps, en Bolivie, le pays célébrait officiellement, mardi, le début de l’année 5524 du calendrier aymara. Cela s’est passé au palais présidentiel d’Evo Morales, d’origine indigène aymara : il a voulu célébrer officiellement le solstice d’hiver – la Bolivie et dans l’hémisphère sud – et rendre hommage à « Tata Inti », Père Soleil.
 

Le néo-paganisme d’Evo Morales est un rejet du christianisme

 
Le calendrier autochtone de la Bolivie compte 13 mois de 28 jours, et c’est le solstice d’hiver qui marque le début d’un nouveau cycle pour le soleil, a-t-il rappelé. Dans ce calendrier, le 21 juin n’est pas compté : c’est le jour « zéro ». Selon Evo Morales, le calendrier grégorien utilisé depuis l’arrivée des Espagnols est « très désordonné », avec ses mois de longueur inégale.
 
Il reste cependant indispensable même pour compter le temps à la manière indigène. Pour arriver à cette fameuse année 5524, le calendrier aymara s’en remet à une cote mal taillée : 5.000 ans d’histoire autochtone, tout rond, avant l’arrivée des Conquistadors espagnols aux Amériques, auxquels on ajoute les 524 années révolues de 1492 à 2016. La Bolivie ne fut cependant découverte par les Espagnols qu’en 1525… Et l’on veut nous faire croire évidemment qu’elle se trouverait mieux sans cette conquête chrétienne.
 
A l’occasion du solstice d’hiver, de nombreux cultes païens ont eu lieu dans l’ensemble du pays, spécialement dans les sites sacrés indigènes, et ce d’autant que dès son arrivée au pouvoir, Evo Morales a proclamé le 21 juin jour férié. Il s’agit tout simplement d’une manière de chasser du christianisme.
 

Anne Dolhein