Sondage : 40 % des migrants jugent que les habitants de l’Autriche ont trop de liberté

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Une étude universitaire réalisée par l’Académie autrichienne des sciences révèle que 40 % des migrants du Proche-Orient dans le pays estiment que ses habitants jouissent d’une liberté excessive et vivent de manière trop « libérale ». Le sondage, réalisé auprès de 900 demandeurs d’asile originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak, porte sur les opinions religieuses et politiques des interrogés. Si ceux-ci se sont dits majoritairement favorables au système démocratique, la réticence qu’ils affichent à l’égard de leur pays d’accueil laissent entrevoir de croissantes incompatibilités d’humeur avec les autochtones en Autriche.
 
Choisi pour représenter la population prise en compte par l’étude, l’échantillon des sondés est en lui-même une leçon de choses. Sur les 900 personnes choisies pour répondre au questionnaire, 80 % étaient des hommes âgés de 18 à 30 ans : cela reflète la composition de la déferlante des migrants. Ces réfugiés sont bien dans leur immense majorité des hommes jeunes, dans la force de l’âge, tandis que les femmes, les enfants et les vieillards – ceux qui habituellement souffrent le plus des conflits et sont les premiers à les fuir – sont décidément très peu avoir tenté l’aventure européenne.
 

Un sondage universitaire sur les opinions politiques et religieuses des migrants

 
Tous originaires de pays islamiques, les sondés se sont dits en majorité – à 98 % ! – « religieux », 60 % revendiquant une pratique religieuse habituelle. 30 % de l’échantillon affirme prier cinq fois par jour davantage. Et ils sont quatre sur cinq à estimer que l’habillement imposé par la religion, tels le niqab et la burka, devrait être autorisé dans l’espace public de leur pays d’accueil.
 
Cette prévalence des convictions religieuses explique sans doute l’incompréhension, voire l’irritation de ces populations immigrées à l’égard d’une société largement déchristianisée comme l’est l’Autriche. Véritable choc culturel, aggravé par la nature même de l’islam qui n’est pas seulement une religion mais un mode de vie total, englobant tout les aspect de la vie y compris ses dimensions temporelle, sociale et politique. Ce n’est pas comme si une population chrétienne et croyante découvrait soudain un monde sans Dieu…
 
Une proportion non négligeable de réfugiés – 45 % – avoue juger les autres religions comme inférieures à l’islam. C’est même particulièrement vrai chez les Afghans. Et somme toute logique : avoir une foi sans penser qu’elle est vraie – et donc supérieure à l’erreur professée par d’autres – est fondamentalement incohérent. Mais le relativisme ambiant rend cela difficile à comprendre. Et la prudence oblige parfois à le taire…
 

En Autriche, 40 % des réfugiés estiment que les autochtones ont trop de liberté

 
Quoi qu’il en soit, moins de la moitié des sondés, soit 40 %, ont affirmé qu’ils accepteraient de voir leurs enfants épouser une personne venant d’un autre environnement religieux sans une démarche telle la conversion.
 
Leur acceptation large de la « démocratie » est également tempérée par le fait que 40 % des sondés estiment que les lois d’un pays doivent être fondées sur des principes et des commandements religieux. En islam, cela s’appelle la charia, ce système juridique qui confond – à l’extrême ! – temporel et spirituel. Lorsqu’un musulman parle de la loi religieuse, il ne faut pas faire l’erreur de penser qu’il évoque la loi naturelle…
 
80 % des sondés ont déclaré qu’ils croient en l’égalité de l’homme de la femme. Mais ils sont 20 % à refuser qu’une femme travail hors de son foyer, 37 % a souhaiter la séparation des garçons et des filles au gymnase ou à la piscine, et 20 % sont favorables à une éducation religieuse non mixte.
 

Les migrants musulmans en Autriche, croyants à 98 %

 
Le sondage a apporté de l’eau au moulin du ministre de l’intégration, membre du parti du peuple autrichien (ÖVP), Sebastian Kurz, qui souhaite faire interdire la burka en public, et le voile pour les employés du secteur public. Il accuse les socialistes autrichiens de bloquer le projet, pourtant modeste…
 
Ayant largement abandonné les principes de décence et jusqu’à la vertu naturelle de religion, l’Autriche, comme de nombreux pays d’Occident, s’expose à l’incompréhension et au mépris des peuples dont l’attachement aux valeurs traditionnelles se double d’un esprit de tyrannie. On est puni par là où on a péché…
 

Anne Dolhein