Alors que Donald Trump a décidé de retirer les Etats-Unis du partenariat transpacifique (TPP), la Chine multiplie les signes de sa volonté de prendre la direction du mouvement le mondialisme. Elle qui n’était pas partie aux négociations de ce traité visant à une intégration économique accrue pour les 12 pays impliqués, tous membres par ailleurs de la zone de libre-échange d’Asie-Pacifique (FTAAP), a exprimé son intérêt pour la réunion de haut niveau organisée par le Chili pour discuter de la coopération transpacifique. Le Chili faisant partie des membres du TPP, la rencontre à laquelle participera la Chine est largement présentée comme un événement à inscrire dans ce cadre.
Selon le site d’informations de langue anglaise contrôlé par le pouvoir communiste chinois, Global Times, cette participation est interprétée comme un signe de la volonté de Pékin de rejoindre le TPP. Le média officiel y met des bémols, mais à lire entre les lignes on voit bien l’objectif.
La Chine participe à réunion sur la coopération transpacifique au Chili
Le Global Times souligne que la rencontre ne se bornera pas à parler du Partenariat transpacifique, pour se pencher également sur la situation du FTAAP et sur le RCEP (Partenariat économique régional global) qui comprend la plupart des pays asiatiques, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, mais aussi le Cambodge, l’Inde, le Laos et le Myanmar qui eux, ne pas font partie du FTAAP.
L’éditorial souligne que la question de la participation de la Chine au TPP et de son éventuel leadership dans ce cadre après le retrait des Etats-Unis n’est pas si simple. Le site chinois explique que le TPP servait d’« outil économique pour le gouvernement de Barack Obama en vue de rééquilibrer sa stratégie pour l’Asie-Pacifique ». Et d’assurer que la Chine ne compte aucunement retourner cet outil contre Washington : « Pékin n’en a ni le pouvoir ni l’intérêt. »
L’éditorial poursuit : « Tant que l’accord était dominé par les Etats-Unis, il contenait des facteurs spécifiquement dirigés contre la Chine. » « Les conditions ne sont pas mûres pour que Pékin sollicite l’adhésion ou prenne la décision de rejoindre le TPP », ajoute l’article, protestant de la volonté de la Chine de ne pas transformer le libre-échange économique, « libre et équitable », en jeu géopolitique. D’autant que la plupart des pays ont intérêt à développer des relations de libre-échange avec la Chine, souligne-t-il.
La Chine pourrait intégrer le TPP sans les Etats-Unis
Cette analyse mérite quelques commentaires. La Chine veut décidément apparaître comme ayant le beau rôle, cherchant la liberté pour le bienfait de tous, tout en contrant une hégémonie américaine agressive. Que le TPP ait eu pour objectif de favoriser les États-Unis se discute pourtant, et de nombreux politiques américains l’ont fait, montrant qu’il s’agit bien plutôt la soumission à une organisation supranationale de type Union européenne avec ses multiples atteintes aux souverainetés et sa mise en place d’une concurrence déloyale entre nations interdites de se protéger. Concurrence déloyale dont la Chine elle-même a très largement profité depuis 30 ans… et cela continue.
L’éditorial du Global Times insiste sur le fait que la Chine n’entend pas se substituer aux Etats-Unis ni ramasser le drapeau de la lutte contre le nouveau protectionnisme de Donald Trump. Mais il montre bien que la Chine fera tout pour promouvoir le libre-échangisme mondial. « La vie ou la mort du TPP, et le fait de savoir si la Chine le rejoindra, tout cela sera déterminé par les intérêts communs de chaque pays », conclut l’article.
Derrière ses circonlocutions, on devine tout de même une poussée chinoise en ce sens, et on ne doute pas que ce sera dans son propre intérêt et au service d’une mondialisation « communisto-compatible ».