Valls : l’islam, « enjeu électoral » en 2017

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Manuel Valls a admis lundi, à l’Assemblée nationale, que la question de l’islam serait « un enjeu électoral » en 2017. Un regret pour le premier ministre qui affirme sa conviction d’une religion musulmane « pleinement compatible avec la République ». Et donc, sans tension aucune, fût-elle électorale.
 
L’Assemblée nationale organisait en ce début d’été un forum, à l’initiative du député socialiste des Hautes-Pyrénées Jean Glavany, sur le thème « République et islam : ensemble relevons le défi », qui a donc vu, quelques jours après la première réunion de la nouvelle instance de dialogue du gouvernement avec les musulmans de France, Manuel Valls tenter de donner le la dans un débat qui n’en finit plus de secouer la société française.
 
Pour ce faire, il a opposé deux manières de débattre de l’islam. « Ce qu’il faut éviter, c’est de stigmatiser, de montrer du doigt, d’accroître les fractures qui existent dans notre société », a déclaré le premier ministre, qui préfère « être constructif ».
 

Manuel Valls et le débat sur l’islam

 
Si donc le premier ministre a clairement assumé l’existence de ce débat, et la nécessité de le mener, il a voulu afficher sa « volonté de le faire avec le respect de l’autre », jetant au passage une pierre dans le jardin du Front national, mais aussi de Nicolas Sarkozy. Les récents propos du patron des Républicains sur l’immigration et la « fuite d’eau » ne cessent, en effet, d’alimenter une indignation dont l’automatisme dissimule mal le factice. Pour s’exprimer de manière plus imagée, l’ancien président de la République ne dit en réalité rien de plus que Michel Rocard.
 
Il n’empêche ! Cette polémique sert Manuel Valls, qui peut prendre de la hauteur et appeler à ne pas faire de l’islam « un enjeu électoral ». Pour aussitôt reconnaître – « je ne suis pas naïf » – que « ça sera un enjeu électoral, à tous points de vue et pour beaucoup de monde ».
 

« Enjeu électoral » pour le premier ministre

 
En clair, une fois de plus, Manuel Valls a appelé à « faire jaillir un islam de France ancré dans la République » ; ou, selon une formulation employée à la fin du débat, « un islam des Lumières, moderne et tolérant », un islam maçonnique ajouterons-nous.
 
Curieuse référence que celle faite ainsi aux Lumières. Car l’on sait bien que cette pensée, qui maniait avec volubilité les idées de tolérance et de paix, n’a eu de cesse qu’elle n’ait multiplié les victimes en leur nom.
 
Mais peu importe ! Manuel Valls doit faire flèche de tout bois, et osciller de l’ouverture au pragmatisme. Car, si sa notoriété grandit, semble-t-il, au Parti socialiste, il est loin, très loin d’en être de même en France. Selon le dernier baromètre Ifop publié dimanche, le premier ministre ne compterait plus que 35% de satisfaits – son plus bas niveau.
 
Cela dit, compte tenu des circonstances, et du mauvais moral de nos compatriotes, sans doute ne s’attendait-il pas même à un tel score…
 

François le Luc