WESTERN Les Huit salopards ♠


 
Les Huit salopards sont, comme le nom l’indique (pour une fois une bonne traduction interprétation en français et dans les références cinématographiques) huit personnages mauvais, haineux en VO (The Hateful Eigth), et même pour tout dire abominables.
 
Quentin Tarentino, réalisateur vedette américain, a été très attendu par ses nombreux « fans ». Il a cultivé depuis les années 1990 la veine du western, souvent transposé dans des décors contemporains, comme lors de son coup d’éclat qui a lancé sa carrière, Pulp Fiction (1994). Le réalisateur possède une vaste culture dans la bande dessinée populaire et les films d’action, d’horreur, ou westerns du monde entier. Par contre, sa culture générale, historique en particulier, est faible, et cela se sent dans la dimension voulue de reconstitution historique des Huit salopards. Il confond les Sudistes et les Nazis, a-t-il déclaré récemment, ce qui est ne rien comprendre à l’Amérique et à l’Allemagne. Ainsi un général confédéré, retraité pour cause de défaite, parle-t-il comme un nazi d’Hollywood, accent allemand en moins…
 

Les Huit salopards : un spectacle avant tout ennuyeux, puis répugnant

 
Le réalisateur a choisi de reprendre les codes du western, mais en les inversant. Il y a donc absence délibérée des longs plans paysagers, avec le décor naturel semi-désertique attendu. Au contraire, les protagonistes sont enfermés dans un quasi huis clos, pour échapper à une tempête de l’air à l’extérieur. Plus des trois quarts du film, absolument interminables, consistent en bavardages. Il est question d’une prisonnière à pendre, de trésor à voler ; soit la matière de quelques brèves répliques seulement. Les personnages énoncent des banalités, de façon souvent grossière, vite injurieuse, ne reculant pas en présence d’un Noir devant un racisme outrancier. Tarentino se croit sûrement artiste provocateur à chaque injure raciste prononcée… Il ne sécrète que l’ennui.
 
De façon parfaitement prévisible, le spectateur peut espérer être réveillé par le massacre général si longuement différé. Il s’avère particulièrement indigeste, cultivant une hyper violence insupportable, même pour un spectateur peu délicat en la matière.
 
Aussi, loin de se renouveler, ou de prolonger en quelque sorte son élan pour ses nombreux admirateurs, avec ses Huit salopards, Tarentino s’est auto-caricaturé, pour le pire, proposant un spectacle avant tout ennuyeux, puis répugnant.
 

Hector Jovien

 
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