Yoga : une spiritualité panthéiste qui trompe jusqu’aux catholiques

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C’est peu de dire que le yoga a le vent en poupe. Selon une statistique toute récente publiée par un site hindouiste qui fait notamment la promotion de cette technique d’exercices corporels, le nombre de pratiquants a progressé de 500 % aux Etats-Unis ces vingt dernières années, et concerne désormais un Américain sur cinq, soit 20 % de la population, contre 4 % seulement en 2002. Parmi les femmes américaines, la proportion de « pratiquantes » est encore plus importante, puisqu’elle atteint les 23 %, près d’une femme sur quatre. Aucune religion ne progresse ainsi, or fondamentalement, le yoga est une spiritualité panthéiste, attachée à l’hindouisme, dont il constitue une manière de culte aux divinités (ou plus précisément, aux idoles). Autant dire que la pratique n’en est pas sans danger, et beaucoup de mises en gardes sont faites à son sujet par nombre de responsables catholiques… d’autres se montrant nettement moins inquiets, réduisant le yoga à une technique de maintien en forme. Voire de préparation à la méditation chrétienne et à l’accueil de Dieu, ce qui va beaucoup plus loin.

Internet et en particulier les réseaux sociaux y sont certainement pour beaucoup : il suffit de naviguer sur Facebook, Instagram ou X pour voir que les publicités pour le yoga y sont nombreuses et visent les internautes en fonction de leur âge, de leurs préoccupations physiques et toutes ces autres informations que l’on laisse derrière soi à travers ses clics et ses cookies. Elles vous promettent santé, bonheur, perte de poids, réduction du stress, zénitude en un mot, avec tout l’aplomb des marabouts africains.

 

L’incroyable progression du yoga dans le monde

Cette progression du yoga aux Etats-Unis est gigantesque, mais ce n’est pas seulement une affaire américano-américaine. En 2021, une enquête nationale menée par le Syndicat national des professeurs de yoga (SNPY) révélait les chiffres records des pratiquants en France : 10,7 millions de Français (chiffre obtenu à partir des réponses d’un échantillon représentatif 1.000 personnes) déclaraient avaient fait du yoga au cours des trois années précédentes. Soit plus de trois fois plus qu’en 2010, et 20 % de la population française. En 2021, le nombre de pratiquants réguliers (au moins deux fois par mois) atteignait les 7,9 millions. Les plus de 50 ans sont par ailleurs les plus assidus. Et un quart des habitués, 26 % exactement, avaient commencé à faire du yoga l’année précédente seulement : en pleine crise sanitaire et par visio. C’est encore un des effets des confinements covid… La quasi-totalité des répondants ont expliqué considérer que le yoga est une discipline qui fait du bien et qui soulage du stress.

Aux Etats-Unis, les choses sont déjà un peu différentes. Le regard sur le yoga a changé aux USA, s’il faut en croire le site hindouiste sanatanprabhat.org. Il cite de manière optimiste l’enquête la plus récente menée par les très officiels CDC (Centers for Disease Control and Prevention), selon laquelle 75 % des Américains pensent que le yoga est bon pour la santé, et 70 % des Américains qui le pratiquent visent à l’amélioration de leur santé, et plus particulièrement pour soulager des douleurs dorsales (30 %). Mais il ajoute que désormais, le yoga n’est plus considéré comme un ensemble d’exercices physiques, mais comme un outil pour la santé, la spiritualité, la santé mentale et la méditation.

Un sondage YouGov publié en juin dernier insiste toujours sur l’aspect « exercices physiques » comme étant le plus important (62 % le retiennent en premier), mais 51 % des sondés sont d’accord pour dire que le yoga est lié à la pratique de la méditation et de la pleine conscience, et un quart (dont une nette majorité de femmes) en retiennent les aspects spirituels ou philosophiques (il était possible de donner plusieurs réponses). Sur ce dernier point, cela commence décidément à se savoir et le nombre d’adeptes ne cesse pourtant d’augmenter…

 

Yoga et spiritualité hindoue sont indissociables par définition

Qu’est-ce donc que le yoga ? Il se présente lui-même comme « l’union de l’âme avec le divin ». Le Robert le définit en ce sens : « Doctrine et exercices traditionnels hindous, cherchant à réunir l’individu avec le principe de toute existence. » Larousse le qualifie de « très ancienne méthode d’obtention de l’illumination, systématisée dans le texte des Yogasutra », et dans un deuxième temps, comme la « discipline spirituelle et corporelle issue de cette méthode et qui vise à libérer l’esprit des contraintes du corps par la maîtrise de son mouvement, de son rythme et du souffle ». Les définitions du dictionnaire ont ceci de précieux qu’elles vont à l’essentiel, et c’est peu de dire que cet essentiel est bien souvent gommé dans la présentation « grand public » du yoga, où celui-ci est surtout présenté comme une bienfaisante activité physique sans arrière-pensées spirituelles.

C’est, grosso modo, l’approche de la Conférence des évêques de France qui a publié en décembre dernier une « fiche pastorale » sur le yoga, signée par l’Observatoire des nouvelles croyances présidé par Mgr Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai. Certes, cette fiche ne cache pas certains aspects problématiques du yoga, en invitant à tenir compte du fait que le yoga « n’est pas exempt d’instrumentalisation », étant « utilisé aujourd’hui comme moyen de pression (softpower) par les nationalistes hindous ». « En rendant sa pratique obligatoire en Inde, accompagnée de chants sacrés, le yoga devient un outil de prosélytisme politique et religieux », apprend-on. Et la fiche précise : « Bien qu’il fut (sic) en quelque sorte “laïcisé” pour pouvoir être exporté en Occident, le yoga n’en conserve pas moins une dimension spirituelle. Le yoga demeure une “pratique de l’esprit” avec ce que cela suppose de risques de manipulation ou d’emprise chez les personnes en situation de fragilité et de faiblesse. »

 

Les évêques de France mettent très mollement en garde les catholiques

Mais à côté de ces mises en garde marginales, ou axées sur l’aspect financier (« Le yoga nous est revenu des Etats-Unis par des gourous. Il n’est pas toujours exempt de techniques de marketing dans un but mercantile. »), le document diffusé par la Conférence des évêques de France assure :

« D’un point de vue moderne et occidental, le yoga peut être considéré comme une gymnastique douce, non élitiste en s’adaptant à chaque pratiquant. Dénué de tout esprit de compétition et d’objectif à atteindre, n’importe qui peut s’y adonner, quel que soit son âge, son état de santé, sa religion, etc.

« Le yoga est une philosophie ouverte : toutes les convictions, religieuses ou humanistes, peuvent y trouver leur compte. L’essentiel est la cessation des perturbations du psychisme, le respect d’autrui, la paix et la non-violence. »

Bref, tout le monde peut y trouver son compte et le yoga présenterait même des « points de rencontre avec la foi chrétienne » :

« Le yoga valorise la place du corps en vue du bien-être personnel et d’une relation paisible à soi, à l’autre, à Dieu dans la prière. Le christianisme est la religion de l’incarnation qui invite à prendre soin de son corps et à incarner la spiritualité dans le corps. Le Christ ne se serait pas incarné si le corps n’était pas appelé au salut. Le yoga peut aider à être en relation et en confiance avec soi-même, les autres et son environnement. »

 

La spiritualité appelée au secours des catholiques

Ce peut même être « une pratique préparatoire à la prière, notamment à travers les postures physiques, la respiration et la méditation… Aussi, le yoga peut être un chemin de réconciliation avec soi, avec son corps. Par ailleurs, il s’appuie sur un certain nombre d’observances à respecter : non-violence, ne pas nuire, tempérance, hygiène de vie… Certains témoignent que la pratique du yoga les a ramenés vers l’Eglise… Le yoga peut être considéré comme une aide à la vie chrétienne et à la pratique méditative. Le travail postural peut être envisagé comme une préparation à la prière. Notre être entier – corps et souffle – est en effet engagé dans la relation au Christ… Dans sa pleine compréhension, le yoga n’est pas dénué d’éthique. Passant par une connaissance de soi, lucide et avec discernement, il ne devrait en rien être une démarche égocentrique et toute puissante, mais au contraire permettre l’ouverture, en confiance, vers les autres… »

Et ainsi, après le blanc-seing enthousiaste donné de fait au yoga, le document de la Conférence des évêques de France s’achève sur une série de questions censées clore le débat : sous-entendu, si on se les pose et qu’on répond positivement, tout va bien. Les voici :

« Si le yoga vise une progression de soi, celle-ci va-t-elle vers plus de charité ? Est-elle totalement désintéressée ? Est-elle une recherche autocentrée ? Que ce soit dans la pratique collective (la relation aux autres pratiquants) ou dans la relation au Christ, le yoga ouvre-t-il à l’altérité et à la réalité communautaire ? »

Ce qui frappe, ici, c’est que malgré les réserves exprimées dans la fiche pastorale, la dimension spirituelle du yoga est non seulement identifiée, elle est assumée et acceptée, et supposée susceptible d’être intégrée dans le cadre de la religion catholique. On veillera simplement à ne pas se faire arnaquer !

Voilà qui est bien court, et très déficient sur le plan pastoral, car la vraie question qui se pose est de savoir si le chrétien se met en péril en pratiquant le yoga, que ce soit en tant que gymnastique (et les techniques neutres de fitness sont tellement nombreuses qu’on peut très facilement se tourner vers autre chose), soit en tant que technique spirituelle, domaine qui devrait être abordé avec encore davantage de prudence.

 

La spiritualité panthéiste du yoga explique l’engouement de l’ONU

On devrait tout de même être interpellé par le fait que notre monde qui rejette la foi catholique de manière si radicale et parfois si violente ne semble pas trouver à redire au yoga, et même au yoga prêché par ce nationaliste hindou qu’est Narendra Modi… Et on parle ici de l’ONU, qui célèbre depuis 2015 la Journée internationale du yoga et qui pour la 9e édition de celle-ci, en juin 2023, permit même au Premier ministre indien de présider à un grand rassemblement dans les jardins des Nations unies pour y diriger une session de yoga géante. Avec diffusion de « prières » sur des écrans géants, et un vidéo-message du Secrétaire général Antonio Guterres, tout désolé de ne pouvoir être sur place. Le yoga « nous relie à notre planète, qui a si cruellement besoin de notre protection… il fait ressortir notre humanité commune et nous aide à comprendre qu’en dépit de nos différences, nous ne faisons qu’un ».

Toutes proportions gardées, c’est un peu comme si l’ONU célébrait officiellement la Fête-Dieu… Impossible, bien sûr. Mais pour le yoga, ça passe, et pas pour n’importe quelle raison : c’est parce que la spiritualité qui est servie par celui-ci rejoint la spiritualité globale que prônent les grandes institutions mondialistes à travers l’écologisme religieux. Les articles et les vidéos faisant la promotion du yoga sont ainsi légion sur le site du Forum économique mondial, où l’on fête aussi la Journée internationale du yoga.

Cette spiritualité est celle du panthéisme.

De l’avis d’un exorciste mexicain – le P. Eduardo Hayen, le même qui a qualifié la cérémonie d’investiture de la nouvelle présidente de son pays, Claudia Sheinbaum, de « rituel de sorcellerie » – c’est ce qui rend la pratique du yoga incompatible avec la religion catholique. Il s’en est longuement expliqué sur X, après avoir reçu l’interrogation suivante : Le yoga est-il contraire à la foi catholique ou non ? « Certains disent que si c’est juste pour faire de l’exercice, il n’y a pas de problème. »

 

Le yoga, une spiritualité panthéiste selon l’exorciste Eduardo Hayen

Voici la réponse in extenso du P. Eduardo Hayen Cuarón :

« La pratique du yoga est contraire à la foi catholique. Aucune personne baptisée dans le Christ ne devrait y participer, et tout pasteur qui autorise cette activité dans sa paroisse peut causer de graves dommages spirituels à ceux qui viennent dans son église pour faire du yoga.

« Le but du yoga est d’atteindre l’union avec la divinité qui est en chacun de nous. En s’unissant à cette divinité intérieure, une personne atteint la conscience éveillée, qui est la connaissance “éclairée”. Cette “illumination” est atteinte grâce à la méthode du yoga.

« Le yoga est une pratique qui s’inscrit dans une vision panthéiste du monde. Le panthéisme est la croyance que l’ensemble de l’univers est divin. Cette croyance est contraire à la foi chrétienne, qui affirme que l’univers et tout ce qu’il contient ne sont pas divins, mais des créatures de Dieu. Le Seigneur est au-delà du matériel.

« On peut donc dire que le yoga est une prière et une liturgie panthéiste. Les pratiquants s’exercent à d’étranges postures corporelles combinées à des exercices de respiration et à la répétition de phrases mystérieuses appelées “mantras”, qui ne sont rien d’autre que des invocations à des “divinités” que le pratiquant répète des centaines de fois pour atteindre l’“illumination”.

« Notre liturgie catholique comporte également des postures du corps, que nous connaissons dans l’Eucharistie et dans les autres sacrements, qui nous aident à prier et à louer Dieu, à lui demander pardon ou à le remercier, mais pas à éveiller notre conscience cosmique universelle “éclairée” dans la croyance que nous sommes des êtres divins.

« Notre liturgie et notre prière visent à reconnaître la grandeur de Dieu, ainsi que notre condition d’hommes et de femmes pécheurs, qui avons besoin de conversion et de la grâce divine, afin que la vie du Christ puisse être vécue en nous. Dans sa miséricorde, Jésus partage avec nous, par sa Parole et ses sacrements, les mystères de sa vie.

« Il est très différent de dire “le Christ, par sa grâce, me transforme de pécheur en saint et habite en moi” que de dire “je suis Dieu et avec ces postures, respirations et mantras, je libère mon être divin, j’illumine ma conscience et je deviens un avec la divinité de l’univers”. Le yoga est à l’opposé de ce que professe le christianisme catholique. On peut dire qu’il s’agit d’une pratique radicalement opposée à notre foi.

« L’idéal de l’homme, selon la vision du yoga, est de vivre replié sur lui-même, avec un état de conscience altéré pour en arriver à ne plus rien ressentir : ni le corps, ni la faim, ni la douleur, ni le plaisir, ni la respiration, ni l’environnement, et ainsi, à travers une série de réincarnations, atteindre ce “paradis” appelé nirvana. En un mot, le yoga annihile l’homme.

« L’idéal de l’homme chrétien catholique est de vivre au service de Dieu et des autres, avec le Royaume du Christ dans le cœur, en lutte permanente contre le péché, en apprenant à aimer et à souffrir pour Jésus et ainsi, un jour, par la pure grâce de Dieu, ressusciter avec le Christ et vivre au Ciel. Ce ne sont pas des mantras qui remplissent nos âmes, mais le feu de la Parole de Dieu et des sacrements.

« La pratique du yoga ouvre la voie à des actions démoniaques extraordinaires. La pratique consistant à diminuer la respiration, à faire le vide dans l’esprit et à réciter des mantras à des divinités étranges peut conduire à la possession démoniaque, comme cela a été démontré chez des personnes qui l’ont pratiqué à des stades avancés.

« Pour les exercices corporels, la relaxation et les étirements, je recommande de nombreux programmes de remise en forme proposés par diverses applications, et oui, excluez définitivement le yoga de votre vie. »

On pourrait objecter que le P. Hayen ne répond pas complètement à la question de son interlocuteur qui voulait savoir si le yoga, réduit à sa simple dimension d’exercice – sans les fameux mantras, donc –, n’échappe pas sous cette forme à la condamnation. Mais il répond en prêtre d’expérience, en exorciste, et tient compte du but dans lequel ces techniques de respiration et de « lâcher prise » ont été développées. Le P. Gabriele Amorth était du même avis : il mentionne des cas de possession ou de vexation diabolique liés à la pratique du yoga dans son livre Le dernier exorciste. La prudence est donc de mise : une prudence éclairée et sérieuse, qui tienne compte des origines et des buts fondamentaux du yoga.

 

Quand les évêques du Liban alertaient les catholiques

Toutes les conférences épiscopales, au demeurant, ne partagent pas l’optimisme de la CEF à travers son Observatoire des nouvelles croyances, cité plus haut. En 2017, ainsi, le Centre catholique d’information (CCI) du Liban affirmait tout de go : « La pratique du yoga est incompatible avec la spiritualité chrétienne. »

Et de préciser :

« Face à la campagne médiatique dont bénéficie le yoga, et la désinformation consistant à cantonner cette pratique à un exercice physique faisant appel à des techniques de respiration et de détente, le CCI tient à alerter les croyants sur les dangers de l’utilisation de ces techniques de méditation venues de l’Asie de l’Est et sur l’éventualité qu’elles pourraient être compatibles avec la méditation chrétienne. La spiritualité du yoga est contraire à la spiritualité chrétienne, comme l’indique le document Jésus-Christ, Le porteur d’eau vive, une réflexion chrétienne sur le “Nouvel Age” disant que les croyances du Nouvel Age sont inconciliables avec la foi chrétienne.

« “Tant l’unité cosmique que la réincarnation sont inconciliables avec la croyance chrétienne selon laquelle l’homme est un être distinct, qui vit une seule vie dont il est pleinement responsable”, peut-on lire dans ce texte datant de 2003 et disponible notamment sur le site officiel du Vatican. »

De ce fait, le CCI, sous l’autorité des évêques du Liban, concluait : « Nous recommandons donc aux croyants d’éviter la pratique du yoga et tout ce qui s’y rapporte. »

 

Un prêtre catholique du Kerala dénonce toutes les formes du yoga

Riposte catholique publiait il y a quelques années sous forme de tribune la traduction d’une réflexion d’un prêtre né dans une famille catholique au Kerala, en Inde, et ayant vécu parmi les hindous : le P. James Manjacka y explique les dangers du yoga qu’il a constatés de première main, et dont il dénonce lui aussi la nature profondément anti-chrétienne et panthéiste. Tout est à lire ici mais on retiendra notamment ces deux précisions qu’il donne :

« Le Hatha Yoga, largement répandu en Europe et en Amérique comme méthode de relaxation et d’exercices non fatigants, gymnastique douce, est l’un des six systèmes reconnus de l’Hindouisme orthodoxe, et de par ses origines religieuses et mystiques, c’est l’une des formes les plus dangereuses du Yoga. »

« Il y a des gens qui disent : “Il n’y a aucun mal à pratiquer ces exercices, il suffit de ne pas croire dans la philosophie qu’il y a derrière.” Toutefois les promoteurs du Yoga, du Reiki, etc., affirment très clairement que la philosophie et la pratique sont inséparables. C’est pourquoi un Chrétien ne peut, en aucun cas, accepter la philosophie et la pratique du Yoga parce que le Christianisme et le Yoga ont des points de vue qui s’excluent mutuellement. »

Le P. Manjacka déplore plus vivement encore le fait que le yoga soit « prêché » dans les milieux catholiques occidentaux comme manière d’apprendre à méditer, « même dans des séminaires et des noviciats » :

« Il est triste que de nos jours, de nombreux catholiques perdent leur confiance dans les grandes méthodes de prières spirituelles et mystiques qui leur ont été données par de grands Saints comme Saint Ignace de Loyola, Saint François d’Assise, Saint François de Sales, Sainte Thérèse d’Avila, etc. et sont actuellement à la recherche de spiritualités orientales et mystiques venant de l’Hindouisme et du Bouddhisme. »

Et il dénonce :

« Dans le christianisme, Dieu est “l’Autre” et jamais soi-même. Il est triste que certains promoteurs de yoga, de Reiki et d’autres disciplines et de méditations, aient interprété inexactement, en les isolant, pour appuyer leurs arguments, certains passages de la Bible, tels que “vous êtes le temple de Dieu”, “l’eau vive jaillit de toi”, “vous serez en moi et je serai en vous”, “ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi”, etc., sans comprendre le contexte et le sens de ces paroles dans la Bible. Il y a même des gens qui dépeignent Jésus comme un yogi, et nous pouvons voir de nos jours de telles images dans des chapelles de couvents et presbytères, Jésus présenté en yogi dans des postures de méditation !

« Appeler Jésus “un yogi” c’est renier sa divinité intrinsèque, sa sainteté et sa perfection et suggérer qu’Il avait une nature déchue soumise à l’ignorance et à l’illusion (Maya), et qu’Il a eu besoin d’être libéré de la condition humaine par la pratique et la discipline du Yoga. »

Quant au P. Chad Ripperger, exorciste aux Etats-Unis, il voit dans la pratique du yoga un « portail » ouvert au démon :

« Tous les maîtres de yoga, les gens qui sont au sommet de la pyramide, chacun d’entre eux dira que les positions et les étirements que l’on fait dans le yoga, chacun d’entre eux est une représentation d’une divinité orientale spécifique, qui est un démon. »

Ayant lui aussi été témoin de plusieurs cas de possession survenus chez des femmes ayant pratiqué le yoga, il préfère de recommander de « s’en tenir complètement à l’écart ».

Il est vrai que dans l’une des formes du yoga, dit « kundalini » qui se prétend le yoga originel, l’objectif des postures – les asana – et des étirements est de libérer le « serpent » qui est lové en soi. Il fut d’abord introduit en Europe par Carl Gustav Jung et a maintenant les honneurs des bourgs de provinces comme des arrondissements chics de Paris, des magazines féminins comme des émissions culturelles. Eveiller le serpent ? Cela n’a finalement rien de nouveau…

 

Jeanne Smits