La zone euro n’osera pas lâcher la Grèce

La zone euro n’osera pas lâcher la Grèce
La situation grecque ne paraissant pas devoir s’améliorer dans le « bon » sens, à savoir celui de Bruxelles, un certain nombre de responsables de l’Union européenne ont discuté, ces derniers jours, des modalités d’une prolongation – pouvant aller jusqu’à six mois ! – du plan d’aide à la Grèce. C’est donc clair ! Malgré les pressions du FMI, malgré ses propres menaces et rodomontades, la zone euro n’osera pas lâcher Athènes.
 
Le fait est que l’on finit par se demander si quelqu’un sait où on en est… Tous ces responsables d’institutions déjà diverses ont tellement tendance à multiplier les déclarations qu’il faudrait plus d’heures que n’en compte une journée pour les suivre toutes…
 

Qui oserait lâcher la Grèce ?

 
En l’état actuel, le plan de sauvetage actuellement en œuvre arrivait à échéance à la fin de l’année dernière, mais il a été prolongé de deux mois, afin, espérait-on, de permettre de passer le cap de la crise politique et électorale. Mais, dans le même temps, le FMI avait annoncé suspendre les versements par crainte, justement, des retombées de cette crise.
 
En attendant, et même si cela paraît contradictoire, toutes ces institutions espère que les négociations pourront reprendre avec le futur gouvernement après les élections législatives qui se tiendront le 25 janvier. La difficulté étant que le mouvement de gauche Skyriza s’annonce toujours favori, et qu’il semble moins que jamais prêt à accepter en bloc les conditions des créanciers du pays. Auxquels il ne reste plus, en quelque sorte, qu’à croiser les doigts…
Cette perspective justifie sans doute que Bruxelles estime nécessaire, « inévitable », une prolongation du plan « au-delà de février », et vraisemblablement pour « encore six mois ».
 
A la condition, précise-t-on, que cette prolongation soit demandée par le futur gouvernement grec.
 

Le bagout de la zone euro

 
Comme on le chante dans les manifestations : « Un pas en avant, deux pas en arrière… » Car ce genre de déclarations manifeste, une fois de plus, la crainte des patrons de l’Europe qui préfèrent se défausser de leurs responsabilités sur ceux qui oseraient leur tenir tête !
 
Ces déclarations, et leur multiplication ; car ces personnages sont atteints d’une logorrhée galopante, comme si, à la manière du bon docteur Coué, il leur suffisait de se répéter pour devenir des oracles.
 
L’un de ces responsables a tout de même eu, pour finir, un mot honnête. « Il s’agissait d’un échanges d’idées, a-t-il déclaré. Les discussions ont porté sur les scénarios plutôt que sur des décisions concrètes.  »
 
Autrement dit, ces braves gens ont parlé pour ne rien dire. Peut-être pour se rassurer…
 

Les Grecs récupèrent leurs économies

 
En attendant, la confiance a encore diminué en république hellène, et, depuis plus d’un mois, les Grecs multiplient les retraits aux guichets des banques – et de façon massive. Les banques grecques les estiment désormais à environ 60 millions d’euros par jour. Et réclament donc de pouvoir puiser – en cas de nécessité, bien sûr – dans le fonds d’urgence de leur Banque Centrale.
 
Il faudra plus que des discussions pour ramener le calme en Grèce… et en Europe.