Attentats de Bruxelles : quand le terrorisme islamiste et les migrants servent le mondialisme

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Hommage aux victimes des attentats, le 22 mars, place de la Bourse, à Bruxelles.

 
Les attentats de Bruxelles, après ceux de Paris, secouent l’Europe. Les politiques désignent l’ennemi, le terrorisme islamiste, certains osent même établir un lien avec l’invasion des migrants, mais paradoxalement cette libération de la parole de bon sens sert à amener plus d’Europe, plus de police, plus de mondialisme.
 
A quoi servent les attentats qui ont fait plus de trente morts et deux cents blessés à l’aéroport de Bruxelles et au métro Maelbeek près du quartier Européen ? Pour le terrorisme islamiste, à démontrer qu’il peut frapper où il veut quand il veut au cœur de l’Union européenne dans une ville soumise depuis des mois à une surveillance policière intense. Pour les Européens, c’est l’occasion, sous l’effet de la peur, d’invasion des migrants, l’une servant de vivier à l’autre.
 

Le multiculturalisme vivier du terrorisme islamiste

 
Ainsi Geert Wilders, le patron de l’extrême droite pro-sioniste néerlandaise a-t-il été interviewé. Et il a pu exprimer toute l’inquiétude que suscitent les « prédateurs » djihadistes revenus de Syrie, dont Europol estime le nombre entre trois et cinq mille :
 
« La cause de ces torrents de sang est l’islam. Nous devons dé-islamiser l’Occident. (…) Nous devons reprendre la maîtrise de nos frontières. »
 
Quant au patron de l’UKIP, le britannique Nigel Farrage, il va plus loin en établissant un lien entre terrorisme islamiste, multiculturalisme et migrants :
 
« Je crois que nous avons atteint le point où nous devons admettre qu’en Angleterre, en France et dans le reste de l’Europe, que l’immigration de masse et le multiculturalisme sont un échec. »
 
Des paroles auxquelles Donald Trump fait écho en Amérique en promettant « d’être dur » et de « ne pas les laisser entrer ». Car là-bas aussi, la présence islamiste n’est pas négligeable : il y a 680.000 cartes vertes de la nuance de l’étendard du prophète, et Ted Cruz entendait doubler le quota d’immigration légale annuel.
 

Les migrants, une « cinquième colonne » ?

 
En Europe, dans l’ensemble, sous le coup de l’horreur et de la peur, les discours sont donc martiaux, et beaucoup appellent à mettre Schengen hors service. Les mêmes qui critiquaient Orban et ses collègues de l’Est de l’Europe de couper le flux des migrants sont décidés à couper celui du terrorisme islamiste, même si c’est plus aléatoire. Le Land de Rhénanie du Nord – Westphalie, limitrophe à la Belgique, va rétablir des contrôles stricts à sa frontière.
 
De nombreux analystes bien pensants critiquent bien sûr ce mouvement. Ainsi l’Eurasian Group, un institut d’évaluation du risque politique, déplore-t-il par la voix de Mujtaba Rahman que « les gens ordinaires et les eurosceptiques » établissent un lien entre terrorisme islamiste et migrants. Et il regrette que « le public européen pense de plus en plus que les dirigeants de l’UE ne maîtrisent pas la menace terroriste sur le continent ». Holger Schmieding de la Berenberg, grosse banque privée allemande, déplore que l’attentat de Bruxelles provoque un mouvement eurofuge « alors que la logique voudrait que l’attaque terroriste renforce une coopération plus étroite ».
 
Cependant la parole populiste n’est pas réprimée comme à l’ordinaire, il faut laisser se défouler les peuples, et Marion Le Pen sert de soupape de sécurité en France comme Farrage et Wilders dans leurs pays respectifs. Et puis ce n’est pas mauvais pour les tenants du mondialisme de laisser ainsi leurs ennemis monter en mayonnaise la figure d’un ennemi public numéro un, le terrorisme islamiste, dans ce qui apparaît comme un épisode majeur du choc des civilisations. L’irlandais Herman Kelly, porte-parole du groupe eurosceptique EFDD au parlement européen, participe à cette construction de l’ennemi lorsqu’il attaque la libre circulation des biens et des personnes – en la personne du terrorisme islamiste et des bombes et mitraillettes qu’il transporte à travers les frontières. Et Farrage cultive la peur utile au mondialisme lors qu’il dit, ce qui est pourtant vrai, que : « Une cinquième colonne vit chez nous ».
 

Le mondialisme policier des « élites »

 
Autre paradoxe, avec l’attentat du métro Maelbeek, l’Europe de Bruxelles, l’UE, qui provoquait la détestation de tous les peuples libres du continent, devient une sorte de victime et excite désormais la compassion, voire la solidarité. Tout le monde est prêt à la défendre contre l’ennemi commun, le terrorisme islamiste, comme tout le monde s’est dit Charlie ou a versé dans le patriotisme de terrasse après l’attentat contre le Bataclan. On pousse ainsi les citoyens à défendre non pas leur pays ou la civilisation européenne et chrétienne, mais les valeurs de l’humanisme maçon.
 
Ce sentiment moutonnier, le mondialisme est déjà prêt à l’exploiter. David Cameron, en prévision de son referendum de juin, a déjà affirmé que « le maintien de la Grande Bretagne dans l’Europe renforcerait sa sécurité ». Et Manuel Valls a exhorté les parlementaires européens (Pourquoi eux ? Quelle autorité a-t-il sur eux ? N’aurait-il pas dû se limiter à l’Assemblée nationale ?) à adopter le PNR. Qu’est-ce que c’est que le PNR ? Le Passenger Name Record est le fichier des données personnelles des voyageurs aériens, que l’on communique aux polices, et qui, croisé avec d’autres fichiers, aurait pour but et pour effet de détecter un malfaiteur non fiché. Les Etats-Unis, qui l’ont mis en service après le 11 septembre 2001, nous pressent d’en faire autant. Dans la foulée de l’état d’urgence, c’est un pas de plus vers une société de surveillance policière d’une part, et vers la centralisation européenne des données – dans le sens du mondialisme.
 
Car il devient de plus en plus évident que le grand chaos provoqué en Europe tant par les attentats de Bruxelles, de Paris ou d’ailleurs, que par l’invasion des migrants, a pour but de créer un nouvel ordre, celui du mondialisme. En ouvrant leurs frontières aux migrants, à l’immigration massive, et par voie de conséquence au terrorisme islamiste, les dirigeants européens ont en effet suivi les recommandations des cénacles du mondialisme. C’est un George Soros qui s’exclame :
 
« Notre projet prévoit la protection des réfugiés comme un objectif et les frontières comme un obstacle. »
 
Peter Sutherland, l’ancien président de Goldman Sachs, multicarte du mondialisme et représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour les migrations internationales, estime pour sa part que « le temps de se cacher derrière des frontières est révolu ». Il recommande de se débarrasser « des vieilles mémoires historiques, des images de nos pays pour reconnaître que nous appartenons à l’humanité ». Malgré les apparences des discours, c’est bien à cela que vont servir les attentats de Bruxelles.
 

Des attentats qui tombent à pic

 
En effet, la menace du terrorisme islamiste tend à faire accepter la centralisation policière européenne. On a entendu le député républicain Alain Lamasoure répondre à la verte Eva Joly, qui s’inquiétait pour les libertés publiques, que la « priorité c’est la sécurité contre le terrorisme ». Et, dans cette entreprise, le premier vice-président de la Commission européenne, le socialiste néerlandais Frans Timmermans, du Bilderberg, entonne un credo sécuritaire qui pourrait surprendre un observateur non prévenu :
 
« Il est nécessaire de restaurer la crédibilité de notre défense des frontières. »
 
C’est pourquoi Europol a lancé dès 2015 un outil de recherche et de censure d’internet notamment dirigé contre le terrorisme islamiste. Dans cette perspective, au-delà du PNR est prévue une force européenne de sécurité, avec des gardes-frontières et des gardes-côtes pour lutter contre la menace du terrorisme islamiste, et à terme un développement centralisé d’Europol pour en faire une sorte de FBI à l’américaine. A cet égard, les médias ont mis en scène avec un soin particulier la « collaboration exemplaire » entre les polices belge et française lors de la traque de Salah Abdeslam.
 

A Bruxelles comme à New York le mondialisme redessine le globe

 
Mais le mondialisme espère d’autres avancées institutionnelles de la peur engendrée par le terrorisme islamiste et les migrants. Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schaüble, si regardant quand il s’agit de la Grèce, demande à l’Europe « d’investir beaucoup au Proche-Orient pour réduire la pression sur nos frontières. » Il appelle, avec d’autres à une sorte de « Plan Marshall » au Proche-Orient. On peut noter deux choses, un Marshall appartenait au CFR, le Council for foreign affairs, deux le plan Marshall a été le début de la mise en remorque de l’Europe par l’Amérique à travers une Union supranationale. Le mondialisme prépare un plan semblable pour le Proche-Orient.
 
On se rappelle que les rapports de l’ONU préconisant l’arrivée massive de migrants en Europe ont précédé de vingt ans les guerres qui l’ont provoquée. Et l’on sait que ces guerres, tant en Libye qu’en Irak ou en Syrie, ont été fomentées à l’instigation des stratèges du CFR. C’est eux qui ont manigancé la destruction de deux états laïques tenus par le Baas et l’émergence du terrorisme islamique.
 

Plus de migrants, de terrorisme, d’islamiste : l’UE rase gratis !

 
Il est frappant de voir maintenant de CFR préconiser la création d’une structure « régionale », c’est à dire subcontinentale, au Proche-Orient, qui s’intègrerait à terme dans la gouvernance globale construite par le mondialisme. Fait piquant, un ancien islamiste récupéré par le CFR a publié en 2014 dans le Financial Times un article où il écrit :
 
« Une union du Proche-Orient apporterait la paix aux Arabes, Tucs, Kurdes et autres groupes de la région comme l’Union européenne l’a apportée aux Européens. »
 
Et d’ajouter que :
 
« Le terrorisme, la pauvreté, le chômage, le sectarisme, la crise des réfugiés, le manque d’eau, demandent des réponses régionales. Aucun pays ne peut s’en sortir seul. »
 
Le patron du CFR, Richard Haass, préconise depuis avec insistance cette « union du Proche-Orient ». Ainsi le terrorisme islamiste et la crise des migrants, deux phénomènes provoqués par l’Occident, servent-ils à redessiner la carte de la planète et à changer notre mode de vie pour faire advenir le mondialisme. Pour le Huffington Post, «cle terrorisme est le nouvel état normal » et il va falloir « apprendre à vivre ensemble dans nos démocratie pour le surmonter ».
 

Pauline Mille