Les effets du super skunk, une variété de cannabis, testés par le reporter Jon Snow : « Comme si on m’avait arraché l’âme »

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La chaîne britannique Channel 4 produit actuellement une série documentaire où des volontaires en bonne santé acceptent de prendre une forme « médicale » de cannabis pour en évaluer les effets en laboratoires, tandis que d’autres reçoivent un placebo. Le présentateur et reporter vedette Jon Snow vient dans ce cadre d’absorber une dose concentrée de « super skunk », une variété de marijuana aux substances actives très concentrées, réputée d’excellente qualité par ses utilisateurs. Il parle d’une expérience plus affreuse que tout ce qu’il avait pu vivre jusque-là : « C’était comme si on m’avait arraché l’âme du corps. »
 
L’expérience vient confirmer que le cannabis, ou la marijuana qu’on ose encore qualifier de drogue douce, a des effets potentiellement très délétères sur le cerveau : on en saura davantage avec l’analyse des données IRM récoltées dans la foulée de l’absorption du super skunk sur Jon Snow, qui a été placé dans un scanner aussitôt la drogue inhalée.
 

Le super skunk, un cannabis à 15% de tetrahydrocannabiol

 
Le cannabis lui avait été administré sous forme gazeuse inhalée depuis plusieurs ballons. « J’ai su dans les cinq minutes (…) que je venais d’inhaler du skunk. Ce qui m’arrivait dépassait tout ce qu’il m’a été donné de vivre. Dès l’instant où j’étais complètement “stone” j’avais l’impression qu’on m’avait absolument tout arraché. J’avais le sentiment qu’on m’avait arraché l’âme du corps. Il n’y avait plus personne sur cette terre. J’avais perdu toute forme de contrôle et je n’avais qu’une idée extrêmement vague de qui j’étais et de ce que je pouvais bien fabriquer. J’ai plongé dans un lieu très, très noir, le lieu mental le plus noir où j’ai jamais été. J’étais effrayé, paranoïaque, j’avais l’impression physique et mentale d’être enveloppé d’une épaisse couverture de brouillard. J’avais perdu touts conscience d’être filmé par Channel 4. »
 
Et ce n’était pas fini. « La terreur a continué de monter en moi, suivie de près par ma panique. Sur le film vous entendrez la lamentation d’une voix lointaine : “Je ne peux pas rester là-dedans… Laissez-moi sortir ! »
 

Le reporter Jon Snow teste le super skunk : pire qu’une zone de guerre

 
« J’ai travaillé dans des zones de guerre mais je n’ai jamais connu de peur qui m’ait submergée comme celle-là. Lorsque j’émerge du scanner on me voit me redresser, hébété, et je m’accroche au jeune Dr Rebecca comme si ma vie en dépendait, comme si elle était ma mère. Cela m’a pris quatre heures d’atterrir. Juste à la fin j’ai ressenti un état d’euphorie… Je ne recommencerai plus jamais. Je crois pleinement les chiffres publiés cette semaine qui affirment que 25% des psychoses traitées en Grande-Bretagne sont associées au skunk. »
 
Les tests menés avec l’approbation du ministère de l’Intérieur britannique à London University College Hospital sont financés par Channel 4 et par deux associations, l’une, DrugScience, visant à étudier les effets délétères des drogues, l’autre, la Beckley Foundation, qui milite pour la dépénalisation du cannabis.
 
Le test du super skunk par Jon Snow sera diffusé par la chaîne britannique le 3 mars prochain.