L’énergie éolienne en crise en Suède

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L’année 2016 aura été la pire en termes d’investissement dans l’énergie éolienne en Suède depuis six ans. Alors que la puissance totale des nouvelles turbines construites l’année dernière n’atteint que 605 megawatts – en baisse significative par rapport au chiffre 700 à 900 MW des années précédentes – on parle d’une véritable crise dans le pays pourtant en pointe en matière d’énergie « verte ».
 
L’Autorité de l’énergie de Suède, Energimyndigheten, assure qu’il n’y a rien de très exceptionnel dans cette baisse entièrement prévisible, du fait d’un excédent de production d’énergie renouvelable, l’éolienne comprise, par rapport à la demande.
 
Après une frénésie de construction, liée notamment aux subventions publiques, la baisse du prix de l’électricité à la vente complique la situation et augmente la compétition entre fournisseurs, explique Lars Andersson, responsable de département des énergies renouvelables à l’Autorité de l’énergie. Les nouvelles technologies permettent en outre de construire des turbines plus hautes et plus puissantes, qui produisent davantage d’énergie mais engendrent moins de profits.
 

L’énergie éolienne, un dada suédois

 
Tout cela signifie que la Suède va probablement renoncer à remplir ses objectifs fixés par le Parlement qui prévoyait la production de 30 térawatt-heures d’énergie renouvelable d’ici à 2020, puis 18 térawatts-heures au cours des 10 années suivantes. A l’heure actuelle, l’énergie éolienne atteint les 16 TWh par an ; pour tenir le rythme imposé par les politiques, il faudra construire 1.600 nouvelles unités de production.
 
Si l’objectif de 2020 semble devoir être atteint, il n’en va pas de même pour 2030. En réalité, les compagnies se détournent de la Suède, où on est en train de se rapprocher du maximum envisageable. Elle s’intéressent davantage à la Norvège et à d’autres pays où il y a encore de meilleures affaires à faire.
 

Crise de l’énergie renouvelable en Suède : pléthorique, pas assez rentable

 
La Suède on est arrivé au point où nul ne sait comment sera payée l’énergie renouvelable, alors que les tout premiers investisseurs dans le secteur sont aujourd’hui confrontés à des pertes : « Le marché est en crise, tant la rémunération est modeste. L’idée était que le système de paiement allait contribuer au coût des investissements en vue de nouvelles énergies renouvelables, mais il n’en a pas été ainsi », explique Charlotte Unger Larson, PDG de Svensk Vindenergi.
 
Bref, le volontarisme politique, doublé de l’idéologie écologiste, ne suffisent pas à compenser la résistance du réel. Les constructeurs se tournent de nouveau vers le gouvernement suédois dont ils attendent « un système fonctionnel » : « Les acteurs du marché ont besoin d’avoir confiance dans le fait que le système puisse assumer les avancées techniques de telle sorte que les premiers investisseurs n’y perdent pas et que la rémunération soit juste », a-t-elle expliqué.
 
Le tout à coups de subventions par le contribuable ou de factures démesurées pour les consommateurs ?
 

Anne Dolhein