« Ecrivez une lettre pour raconter votre conversion à l’islam » : le devoir ahurissant inventé par une école de Guernesey

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Lycée “Les Beaucamps”, école d’Etat sur l’île britannique de Guernesey.

 
Des collégiens de 12 ou 13 ans, trop jeunes encore pour avoir un vrai sens critique, probablement mal instruits dans leur propre foi (ou absence de foi) ont été invités à écrire une lettre à leurs parents pour annoncer leur conversion à l’islam. C’est le devoir à la maison imposé par un professeur d’éducation religieuse et d’« éducation personnelle, sociale et sanitaire » (PSHE), Amber Staples, dans une école d’Etat sur l’île britannique de Guernesey. Les médias britanniques en ont abondamment parlé après qu’un parent se fut plaint sur les réseaux sociaux.
 
Le sujet imposé dans le cadre de l’éducation religieuse exige des enfants qu’ils parlent de leurs « sentiments ». « Dites comment le fait de devenir musulman a changé votre vie, combien vous aimez votre famille et que vous espérez qu’ils comprendront votre choix », précise le sujet de devoir. Il demande aux enfants d’imaginer les réactions de leurs parents – ce qui constitue une belle manière de traquer les éventuels « racistes » islamophobes !
 

Des enfants de 12, 13 ans, obligés à écrire une lettre sur leur « conversion à l’islam »

 
Le devoir, affiché sur le cahier de textes en ligne des élèves de l’école secondaire publique Les Beauchamps de Guernesey le 11 février, est à rendre pour le 5 mars, et n’a pas été annulé.
 
« Veuillez noter qu’il s’agit d’un travail d’écriture créative, et qu’il est d’ordre totalement fictif : VOUS N’ÊTES PAS RÉELLEMENT EN TRAIN DE VOUS CONVERTIR À L’ISLAM. Il s’agit simplement de tester vos connaissances à propos de ce que nous avons appris cette année et de voir à quel point vous êtes capables d’argumenter de manière objective ! », précisait d’emblée Mlle Staples, qui semble être un professeur assez jeune.
 
Coïncidence ou non, le devoir a été imposé quelques jours après que les autorités de Guernesey eurent décidé de ne pas accepter un seul réfugié syrien dans l’île. Le ministre en chef de l’île, Jonathan Le Tocq, avait été on ne peut plus clair – quoique personnellement désolé par cette décision : « Il y a certainement beaucoup d’islamophobie et de négativité dans l’air. Il nous serait difficile d’assurer que (les réfugiés) trouvent ici à Guernesey un même niveau de sécurité et de stabilité que dans d’autres parties du Royaume-Uni. » Expliquant que « le cadre des infrastructures et des lois » n’était pas adapté à l’afflux « même très limité » de réfugiés qu’il était question d’accueillir, le Conseil des Etats de Guernesey a souligné que la commission d’aide étrangère de l’île a tout de même envoyé 230.000 livres sterling à des associations humanitaires en Syrie depuis 2012.
 

Une école de Guernesey impose un devoir d’éducation religieuse ahurissant

 
Guernesey compte bon nombre de Polonais, de Lituaniens et de Portugais, mais sa population est, dans son « écrasante majorité », comme le dit The Independent, « blanche et européenne ». A peine 1 % de la population est musulmane. L’île n’a pas de législation antiraciste.
 
Mlle Staples a-t-elle voulu réagir à sa manière à cette « islamophobie » montrée du doigt par le ministre en chef ? On peut l’imaginer. On peut en tout cas d’interroger sur les processus mentaux d’un professeur de religion qui cherche à connaître les capacités à « argumenter de manière objective » de ses élèves en leur demandant de se mettre très subjectivement dans la peau d’un converti à l’islam, et de dire du bien – forcément, vu la manière dont le sujet est tourné – de cette religion totalitaire.
 
Des commentaires critiques ont été postés sur le site du Guernsey Press dès la nouvelle connue : « idiote », « dangereuse », l’initiative a été dénoncée par des internautes soulignant qu’à l’heure où la radicalisation de jeunes attirés par l’Etat islamique est un problème si grave au Royaume-Uni, il fait être inconscient pour leur demander d’« être musulman » – ou du moins de se l’imaginer.
 

Les autorités britanniques approuvent le devoir sur la conversion à l’islam

 
D’autres ont réagi en affirmant qu’il ne s’agissait que d’une « expérience de pensée ». Outre qu’elle s’adresse en tout cas à des enfants trop jeunes, on ne peut s’empêcher de penser quelle aurait été la réaction publique si les élèves avaient été invités à expliquer leur engagement dans une communauté évangélique hostile au « mariage » gay ou au sein d’un groupe catholique traditionaliste… Et l’écriture de « confessions » constitue une des pièces maîtresses des processus de lavage de cerveau.
 
Les autorités éducatives ont apporté leur entier soutien à Mlle Staples : un porte-parole a déclaré que « le curriculum agréé d’éducation religieuse à Guernsey comporte un cadre structuré destiné à assurer que le christianisme et les cinq religions principales (judaïsme, bouddhisme, hindouisme, l’islam et le sikhisme) soient étudiées suffisamment en profondeur et en largeur au cours des quatre “étapes clefs” » de l’enseignement. « Il est important que nos élèves soient en mesure d’apprendre et de comprendre tout ce qui les entoure, et d’enquêter et de remettre tout cela en question. Comme pour tous les sujets, les devoirs à la maison couvriront tous les domaines du curriculum », a-t-il précisé.
 
Il a également été précisé que le parent directement concerné qui s’était plaint sur Facebook avait contacté l’école, que le « contexte » du devoir lui avait été expliqué, et qu’il était désormais « content ».
 

Anne Dolhein