Le Royaume-Uni bannira un jour les voitures diesel et essence – mais dénonce aussi les ralentisseurs

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On peut s’interroger sur la pertinence de l’intention du gouvernement du Royaume-Uni de bannir, d’ici à 2040, la vente de toute nouvelle voiture diesel ou essence afin d’encourager les conducteurs à se tourner vers les hybrides ou les voitures tout électriques. Tout cela vise à réduire les émissions de CO2. Mais ce n’est pas sans jubilation que l’on apprend l’annonce d’une campagne pour lutter contre la pollution par la fluidification du trafic : adieu ralentisseurs, chicanes, feux mal réglés ?
 
Le plan gouvernemental britannique vise à mettre fin aux bouchons sur 81 grandes artères dans 17 villes où les niveaux de pollution – et ici, on ne parle pas de CO2 mais de substances qui augmentent le risque d’asthme, d’AVC et de crises cardiaques – ont atteint des niveaux alarmants. L’idée ? Concentrer les efforts sur les lieux les plus polluées, plutôt que de pénaliser l’ensemble de la population.
 

Le Royaume-Uni bannira la vente de voitures neuves diesel et essence en 2040

 
Dans un premier temps, il n’est donc pas question d’interdire les véhicules diesel comme le rêvent les Verts mais de prendre des mesures somme toute plus raisonnables en améliorant la « propreté » des voitures existantes. Mais aussi en redessinant les routes pour éviter le trafic trop dense (aucun conducteur ne s’en plaindra) et surtout en recommandant de démonter les ralentisseurs. Ce n’est qu’en dernier recours que les municipalités auront l’option d’imposer des restrictions sévères sur les véhicules diesel. Pas question, cependant, d’offrir des subventions pour aider les possesseurs de ce type de voiture à acheter un nouveau véhicule : au contraire, le secrétaire à l’environnement Michael Gove, devrait selon la presse britannique mettre en garde les autorités locales contre la « pénalisation injuste » des conducteurs à travers des taxes sur la pollution et autres mesures restrictives.
 
Les municipalités devront plutôt prendre toute mesure capable de fluidifier le trafic. Les ralentisseurs et autres artifices qui ont pour effet d’obliger les voitures à ralentir et à reprendre leur vitesse de manière répétée multiplient quasiment par deux la quantité de gaz nocifs qu’elles émettent, comme le souligne le gouvernement britannique, devraient être démontés dans le cadre de ce plan. Celui-ci prévoit également de recommander la mise en place de « vagues vertes » assurant aux automobilistes l’évitement des feux rouges dès lors qu’ils respectent les limitations de vitesse.
 

Les ralentisseurs doublent la pollution

 
Le gouvernement de Theresa May a critiqué les incitations à l’achat de véhicules diesels mises en place il y a dizaine d’années par le gouvernement travailliste – au nom de la lutte contre les émissions de CO2 ! – et estime que les conducteurs ne devraient pas en faire les frais. Michael Gove a d’ores et déjà raboté des dispositifs antérieurs visant à diminuer l’importance de la flotte diesel à travers des restrictions d’accès aux centres-villes. « Notre plan de lutte contre les diesels polluants va aider les autorités locales à nettoyer les “hotspots” de la pollution – souvent, une seule voie –au moyen de mesures de bon sens qui ne pénalisent pas injustement les travailleurs ordinaires. Les conducteurs de voitures diesel ne sont pas responsables de la situation… », a déclaré un porte-parole du ministre.
 
Notons que c’est la mise en place de réglementations européennes sur le volume de pollution qui obligent le gouvernement britannique à agir. C’est un autre débat. Ce qu’il faut retenir aujourd’hui, c’est que l’interventionnisme étatiste au nom de la lutte contre le « réchauffement climatique » entraîne bien des effets pervers, et que les mesures de ralentissement artificiel de la circulation dans les villes sont hautement polluantes.
 
A quand le démontage des ralentisseurs et des chicanes en France, au nom de la santé publique ?
 

Anne Dolhein