1515 : il y a 500 ans, Marignan

1515 500 ans Marignan
 
1515, Marignan. Cette date magique de l’histoire de France – notamment… – a fait la fortune, si l’on peut dire, des cours d’histoire, même sous la Ve République. C’était il y a 500 ans, les 13 et 14 septembre 1515, aux portes de Milan.
 
De nombreuses personnalités ont commémoré dimanche à San Giuliano, près de Milan, les 500 ans de la bataille de Marignan. Et notamment, la présidente socialiste de la Confédération helvétique Simonetta Sommaruga, et l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, du conservateur parti politique UDC.
 
Et si la Suisse fête l’événement, c’est que quelque 20.000 Confédérés défendant le duché de Milan ont affronté les 30.000 hommes de l’armée de François Ier et de ses alliés vénitiens. Les Suisses, qui ont finalement plié sous le nombre, ont perdu durant la bataille quelque 12.000 hommes…
 

1515 : il y a 500 ans, Marignan

 
La commémoration organisée dimanche a réuni diverses personnalités, politiciens, historiens et représentants de la Fondation Pro Marignano. « Savoir ce que Marignan signifie pour nous aujourd’hui, est une question controversée. Très controversée même », a lancé Simonetta Sommaruga au cours d’un discours sur la « Bataille des géants », au cours de laquelle, selon ce qu’ont appris des générations d’écoliers, est née la fameuse neutralité suisse.
 
Certes, précise la présidente de la Confédération helvétique, « la neutralité suisse ne trouve pas son origine sur ce champ de bataille, mais le souvenir de Marignan nous donne l’occasion de débattre de la manière dont la Suisse entend concevoir sa neutralité au 21e siècle ».
 
Et d’ajouter : « C’est à nous qu’il appartient de façonner l’avenir. Tel est l’enseignement que nous pouvons tirer du passé. »
 
A travers cette leçon d’histoire, Simonetta Sommaruga aura eu cette réflexion que certains de ses homologues feraient sans doute bien de méditer : « (…) en dépit de la liberté qui est la nôtre dans l’exercice de la mémoire, nous n’avons pas le droit de travestir le passé pour servir des causes d’aujourd’hui. Nous risquons autrement d’en tirer les mauvaises leçons pour l’avenir. »
 
A bon entendeur salut ! comme le dit la sagesse populaire.
 

Une France discrète

 
Quant à Christoph Blocher, il a estimé que la Suisse se devait de rester petite. La génération montante doit se battre pour la neutralité et l’indépendance du pays, en particulier dans ses rapports avec l’Union européenne, explique-t-il. Voilà assurément une leçon de Marignan qui n’aura pas naturellement effleuré nos européistes forcenés.
 
Il faut dire que, en France, on s’est montré plus discret sur Marignan, et plus généralement sur le 500e anniversaire de l’accession au trône de François Ier. Une pièce de monnaie, pour Marignan, quasi confidentielle ; quelques manifestations ou expositions ; et très peu, par rapport à certains autres anniversaires, de littérature. Notons tout de même la bande dessinée consacrée par l’historien Reynald Secher à “François Ier, le roi chevalier”.
 

François le Luc