2016, année la plus chaude ? Rien n’est moins sûr…

2016 année plus chaude
 
Cela recommence. Selon une dépêche de l’AFP datée du 18 janvier, la Terre vient d’enregistrer un nouveau record de chaleur : « Sans surprise, 2016 a été l’année la plus chaude sur la planète depuis le début des relevés de températures en 1880, marquant le troisième record annuel consécutif de chaleur, a annoncé mercredi l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). » Mais est-ce si sûr ?
 
Vous goûterez le « sans surprise » : un peu comme si la cause était entendue et qu’on ne saurait imaginer autre chose, même en grelottant dans les frimas de cet hiver 2017 où les températures glaciales ont envahi l’Europe jusqu’en Espagne et en Italie, et ce malgré les prédictions qui se multiplient depuis le début du millénaire pour annoncer moins de gel et de neige en Europe.
 
La NOAA affirme donc, parce qu’il le faut bien, que la température à la surface des terres et des océan a été de 0,94 °C supérieurs à la moyenne du XXe siècle. On admire la précision, rejointe par celle de la NASA pour qui 2016 a été l’année la plus chaude sur le globe en 136 ans. Et les statistiques affolantes déferlent
 

2016 année la plus chaude ? Non, repond Stanislas de Larminat

 
Mais pour Stanislas de Larminat, ingénieur agronome particulièrement attentif au climat et au discours des écologistes, les annonces répétées de « records de température » méritent d’être confrontées à la réalité.
 
Il affirme sur son blog : « Les températures de 2016 ne sont pas statistiquement différentes de celles de 1998. C’est la conclusion de l’Université d’Alabama à Huntsville (UAH) publie chaque mois son « rapport de température globale ». Roy Spencer, son climatologue a été, précédemment, chef de l’équipe scientifique de la NASA, et a reçu le prix spécial de l’American Meteorogical Society pour son travail de surveillance de la température par satellite. »
 
Larminat réagissait dans ce message à l’annonce par l’Organisation météorologique mondiale, dès le 14 novembre dernier, selon laquelle tout indiquait que 2016 seraient encore plus chaudes que l’année 2015, déjà « exceptionnellement chaude ».
 

2016, une année chaude comme 1998 selon les observations par satellite

 
Stanislas de Larminat publie le graphique réalisé par Roy Spencer et ses collègues de diverses institutions, relevant les températures prises par satellite en des points significatifs du globe, y compris les zones désertiques, les océans et la forêt tropicale, et ce sur 8 km de hauteur dans l’atmosphère : des données accessibles au public et qui permettent d’avoir une idée un peu plus précise de ce qui se passe. Cela permet de constater à la fois la stagnation de la température moyenne depuis la fin des années 1990, et la hausse record en 1998 qui dépasse aisément les soi-disant records à répétition de ces dernières années.
 

Anne Dolhein