Trump confronte le président d’Afrique du sud aux meurtres des fermiers Blancs

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Non content d’avoir signé le décret présidentiel autorisant l’accueil des réfugiés afrikaners, Trump a été plus loin et plus fort. Le 21 mai, il a reçu dans le Bureau ovale le président sud-africain Cyril Ramaphosa, et lui a agité sous les yeux des articles, des extraits vidéos faisant état des meurtres des fermiers blancs. Un pavé dans la mare de la bien-pensance gauchiste pour qui il n’y a qu’un seul racisme et qu’une seule violence. Toute la presse dite « mainstream » s’est empressée de hurler à la fake news ou de relativiser les faits avec une condescendance cynique.

Non seulement le nombre de morts croissant ne doit pas être minimisé, comme le disait un journaliste du Telegraph, mais surtout, il faut reconnaître l’état d’esprit social et politique qui prévaut à une telle attitude, face à une minorité blanche et chrétienne. Les Afrikaners ne s’expatrient pas pour les beaux yeux de Trump. Si la dégringolade économique et sociale de l’Afrique du Sud persiste, ils savent que ce sont les leaders marxistes comme Julius Malema qui s’empareront du pouvoir, et ils seront, là, les premiers à en pâtir.

 

Trump explique pourquoi il accueille les Afrikaners

La rencontre a fait grand bruit – beaucoup ont parlé de piège ou de guet-apens. « Comment peut-on faire pire ? » a jeté le président américain, nous rapporte TheNewAmerican, en regardant le film projeté dans le Bureau ovale, face à toute la délégation sud-africaine. Il faut dire que tout y était, des slogans « Tuez les Boers » martelés par des dirigeants politiques noirs, aux croix blanches le long des routes rappelant les meurtres dans les fermes, les viols, les sévices, parfois infligés à des enfants de deux ans…

Ramaphosa, qui n’avait pas vraiment prévu un tel accueil, a défendu le fait que la violence et la criminalité touchaient tous les Sud-Africains. Ce qui n’est pas faux. Rappelons que c’est l’un des pays les plus violents au monde : selon les données les plus récentes de la police sud-africaine (SAPS), il y a eu, en 2023, 27.494 meurtres d’enregistrés, ce qui représente une moyenne de 75 meurtres par jour.

Et, bien qu’il soit difficile de trouver des chiffres par communauté, les Blancs (environ 7 % de la population) représenteraient moins de 2 % des victimes de meurtres. « En 2023, un peu moins de 300 fermes appartenant à des Blancs ont été attaquées en Afrique du Sud, faisant 49 morts, selon les chiffres d’AfriForum », a rapporté NBC News.

Quelques jours plus tard, une fois retrouvés ses esprits, le président sud-africain a renchéri en déclarant que son pays n’avait besoin de « recevoir aucune instruction », que c’était « une question de souveraineté ». Autre manière de régler la question…

 

En Afrique du Sud, les agriculteurs boers, les fermiers blancs sont spécifiquement ciblés

Alors y a -t-il vraiment une volonté d’extermination des fermiers d’Afrique du Sud, qui sont blancs pour les trois quarts d’entre eux ? Le mot « génocide » n’a pas été prononcé lors de cette réunion, mais il a déjà été employé par Trump et beaucoup de médias le lui ont reproché (comme Libération en France qui l’a qualifié de « n’importe quoi »).

Si l’on prend la définition donnée par les Nations unies, c’est « la destruction délibérée et systématique, totale ou partielle, d’un groupe ethnique, racial, religieux ou national », que ce soit par le massacre, mais aussi par des préjudices, un asservissement, une chasse délibérée. Et elle est souvent progressive. Si l’on regarde ce qui arrive aux Afrikaners depuis plusieurs décennies, on est en droit de se poser quelques questions.

On ne parle pas de crimes « ordinaires », absolument répréhensibles au demeurant. Il s’agit de crimes d’une sauvagerie sans nom, avec des tortures inimaginables, impliquant régulièrement des enfants, des personnes âgées, et touchant des familles établies depuis des générations, héritières de leurs terres. Ajoutons à cela que les chiffres officiels ne sont pas vraiment fiables : pendant des décennies, les meurtres ont été souvent qualifiés d’« accidents » par les autorités. Pauline Mille citait d’ailleurs, il y a quelques jours, des chiffres plus élevés.

Gareth Newham, qui dirige un programme de justice et de prévention de la violence à l’Institut d’études de sécurité de Pretoria, la capitale, et nie l’idée qu’il y ait un quelconque « génocide blanc » a dit néanmoins cette phrase citée par The Telegraph : « Les Blancs, en général, sont beaucoup plus riches, possèdent plus de terres et ont une bien meilleure qualité de vie que les Noirs. Ce ne serait pas le cas si un “génocide blanc” avait lieu. »

Et si c’était justement à cause de tout cela qu’un schéma génocidaire plus large était en cours, une sorte d’apartheid à l’envers ?

 

« Kill the Boer, shoot the Boer » est un appel aux meurtres

Parce que tout cela ne date pas d’hier. Déjà en 2012, un grand article de TheNewAmerican évoquait les travaux d’étude de l’Américain Gregory Stanton, directeur de l’association à but non lucratif Genocide Watch (et co-rédacteur de la Constitution post-apartheid). Il écrivait à l’époque : « Il existe des preuves circonstancielles solides du soutien du gouvernement à la campagne de déplacements forcés et aux atrocités commises contre les agriculteurs blancs et leurs familles. »

Certes, c’était alors le règne sombre du très corrompu Jacob Zuma. Et à la Maison Blanche, son successeur Ramaphosa a d’ailleurs tenté de s’en démarquer en invoquant une nouvelle démocratie multipartite qui permet aux citoyens de s’exprimer et ne fomente en rien des exactions.

Sauf qu’il n’a pas pu s’empêcher de justifier les slogans meurtriers scandés par Julius Malema, fondateur et leader du second parti d’opposition (d’extrême gauche) actuel, les Combattants pour la liberté économique. « A mort les Boers, à mort les agriculteurs » n’est effectivement plus un discours de haine comme l’avait jugé un tribunal sud-africain en 2010, mais un monument mémoriel qui mérite d’être « protégé au titre de la liberté d’expression », comme l’a jugé un autre tribunal en 2022 : « Il témoigne de l’incapacité du gouvernement actuel à résoudre les problèmes d’autonomisation économique et de partage des terres », avait justifié le juge !

Ce même Julius Malema avait quand même déclaré que les meurtres agricoles cesseraient lorsque les Africains d’origine européenne céderaient leurs terres…

 

Socialisme et racisme font un excellent ménage

Et ils pourraient devoir le faire. Cyril Ramaphosa a signé, le 23 janvier, une loi autorisant la saisie de terres, parfois sans compensation, pour « promouvoir l’inclusivité et l’accès aux ressources naturelles ». Une loi qui provoqua au Zimbabwe, sous Robert Mugabe, la fuite des Blancs et le chaos et la famine généralisés. Si on est encore très loin d’une expropriation généralisée, le mouvement a une occasion de se mettre en place.

Et surtout, si le désastre économique qui touche l’Afrique du Sud continue à s’amplifier, que la pauvreté et la criminalité augmentent, les populations se tourneront vers des personnes comme Julius Malema qui attend son heure. Et alors, oui, les Afrikaners en pâtiront les premiers.

Rappelons que Malema est un pur produit du parti au pouvoir depuis Mandela, à savoir le Congrès national africain (ANC), qui a été étroitement lié à l’Union soviétique pendant la première phase de la « révolution » sud-africaine (Julius Malema est d’ailleurs un proche de Poutine). Communiste, il vise classiquement la redistribution des terres, mais plus particulièrement la confiscation de toutes les terres rurales appartenant aux agriculteurs afrikaners blancs.

Dans cette affaire, Trump montre donc deux points importants : qu’on ne relativise aucun meurtre, comme tente de le faire toute la presse mainstream, bien peu soucieuse de ce groupe de réfugiés blancs accueilli par les Etats-Unis (certains ont même qualifié cet exode de « plaisanterie »). C’est un pied de nez à l’exacerbation de Black Lives Matter, notait un journaliste du Telegraph : White Lives Matter ! Et le président américain a joint les actes aux paroles en suspendant l’aide étrangère au régime sud-africain.

Consciemment ou pas, il pointe aussi, et de manière capitale, la mécanique de cette révolution communiste en Afrique du Sud, qui dévore actuellement la minorité afrikaner majoritairement chrétienne, ainsi que l’a souligné Alex Newman. Et qui pourrait très bien déteindre sur l’Occident.

Le culot, toujours exacerbé, toujours légèrement litigieux de Trump, a le mérite de faire sortir les sujets inaudibles.

 

Clémentine Jallais