Le flux migratoire vers l’Union européenne depuis la Turquie demeure « beaucoup trop élevé » malgré l’accord signé entre Bruxelles et Ankara. Tel est le message délivré lundi, à Ankara, par le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.
Le représentant européen a précisé : « Le nombre de gens qui arrivent en Grèce est toujours beaucoup trop élevé, entre 2.000 et 3.000 par jour. Nous ne pouvons pas nous en satisfaire. » Il s’agit, nous dit-on, de migrants en provenance de Syrie et d’Irak, qui tentent la traversée de la mer Egée depuis les côtes turques pour rallier les îles grecques.
Un flux migratoire « beaucoup trop élevé »
« Je pense que nous devons accélérer nos travaux afin de pouvoir lancer des projets », a ajouté Frans Timmermans, alors que le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, venait de relancer, en le recevant, l’idée d’accorder des permis de travail aux réfugiés syriens, et de promettre une meilleure scolarisation de leurs enfants.
Il n’en demeure pas moins que le fameux « plan d’action » signé fin novembre entre Bruxelles et Ankara demeure, pour le moins, théorique. En effet, on estime désormais à plus de 2,5 millions le nombre de migrants, en provenance pour la plupart des deux pays cités ci-dessus, à s’être réfugiés en Turquie.
Volkan Bozkir n’en a pas moins souligné les « intenses efforts » déployés par son pays : « Nous capturons quotidiennement 500 candidats à l’immigration clandestine, soit le double de ce qui était enregistré l’an dernier. » Mais Ankara déplore aussi le temps qu’il a fallu à Bruxelles pour prendre la mesure de la situation, et se décider donc à coopérer.
Nouvelle rencontre entre l’Union européenne et la Turquie
L’Union européenne, si l’on peut dire, s’est en outre contentée de prévoir un pot de trois milliards d’euros d’aide, étant bien incapable de gérer un tel nombre de personnes si elles venaient à entrer sur les territoires européens.
Mais, en admettant même que les autorités turques soient de la meilleure volonté du monde, qui peut bien arriver à gérer ainsi des millions de personnes arrivant si brusquement ?
Une autre question se pose, qui ne semble pas avoir faire l’objet de débats. Pour encourager (ou remercier, c’est selon) la Turquie, les discussions d’adhésion d’Ankara à l’Union européenne ont été remises au goût du jour. Mais que se passerait-il, si elles venaient à aboutir, puisque les frontières ne seraient plus alors qu’un souvenir ?