Affaire Benalla-Macron : T’es bien trop petit mon ami

Affaire Benalla Macron Petit Ami
 
Qui était Benalla pour bénéficier de tant d’avantages? Le petit ami de Macron ? Non, celui-ci l’a nié. Alors, pourquoi toute cette affaire ? Un président sans expérience découvre que, après s’être construit par les médias, il risque d’être détruits par eux. Il découvre le fonctionnement du pouvoir. Il découvre la lune.
 
Tout est petit dans l’affaire Benalla. L’affaire elle-même d’abord, les griefs reprochés à l’incriminé et les éléments d’information qui les fondent. Les intentions des oppositions coalisées contre Macron, qui agitent pourtant de si grands mots. Et Macron lui-même, sa défense tardive dont ses amis se satisfont. Macron demeure l’ado distingué par Maman Brijou, l’énarque distingué par les Rothschild. Son manque d’expérience éclate tout au long de l’affaire Benalla et en particulier depuis qu’il est sorti du silence.
 

Il n’y a pas d’affaire Benalla

 
Commençons par la fin. Il n’y a pas d’affaire Benalla. Un videur qui se prend pour un intellectuel, choppe le melon dans les ors de la république et met quelques claques à la canaille manifestante, c’est ordinaire, et d’ailleurs très peu répréhensible : les beignes distribuées étaient méritées. Qu’il touche tant, ait les clefs de, un passe pour, un logement à, etc., n’a rien que de banal. Bien avant Séjean, il y eut des favoris du prince aux attributions floues et aux compétences discutables. La république n’est pas une vierge. Le général De Gaulle, que l’on peint aujourd’hui en héros et en saint, eut des barbouzes, et pour les chapeauter place Beauvau un aventurier qui devait finir président du conseil constitutionnel, Roger Frey. Inutile de parler de Mitterrand. Nous ne sommes pas aujourd’hui dans l’enquête journalistique mais dans un coup d’Etat médiatique perpétré sous couleur de morale et à travers un organe de délation vertueuse, Le Monde. La vraie question demeure, qui a fourni Le Monde, et pourquoi. Nous avons exploré quelques pistes.
 

Macron refuse de cafter ses amis et protège les petits

 
Les deux assemblées, qui ont accepté depuis des décennies de n’être plus que des chambres d’enregistrement, se donnent l’air en ce moment d’être quelque chose. Elles auditionnent. Elles s’indignent. Elles soulignent des contradictions. Elles fournissent les réseaux en sarcasmes et déclarations vengeresses. Elles ont intimé à Macron de parler, et il a parlé. On l’accusait hier de se terrer dans son silence, on lui reproche aujourd’hui de se draper dans une superbe enfantine. De nous la jouer Sarko. Descend un peu qu’on s’explique ! Dressé sur ses ergots, on dirait le petit chef d’une bande de la guerre des boutons. « Je suis le seul responsable (…) Qu’ils viennent me chercher ». Le chahuteur ado se dénonce pour que ses copains fusibles ne soient pas punis à sa place et affirmer son autorité.
 

Le petit Macron découvre que les amis peuvent être des ennemis

 
Naturellement, il aurait mieux fait de surveiller son personnel, de veiller à ce que ses copains étouffent l’affaire, et de ne pas couvrir les fautifs : mais ça arrive tout faraud à l’Elysée à peine sorti de chez Rothschild, et faute d’expérience les béjaunes se prennent une volée. Ils découvrent qu’ils ont des ennemis, que les médias ne cherchent pas la vérité, mais ont une fonction politique précise. Ils devraient pourtant le savoir, puisqu’ils s’en sont servis. C’est l’arroseur arrosé. Comme ils sont encore émotifs, ils se guindent, prennent des poses.
 
Ça lui passera. Il faut qu’il se fasse encore un peu. Sarko, lui, au moins, avait un peu appris la vie avec Pasqua. Macron, c’est Maman Brijou qui lui a appris des trucs. Forcément, c’est pas pareil. T’es encore trop petit mon ami, mange ta soupe à la grimace, ça va te former. Un vrai président a plein de poils et de cicatrices.

Pauline Mille