Hydrocarbures : les réserves de pétrole et de gaz de la côte nord de l’Alaska à nouveau ouvertes à l’exploitation

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Le secrétaire de l’Intérieur, Ryan Zinke, a rencontré le conseiller de l’Intérieur pour la politique énergétique Vincent Devito, le directeur de l’état civil de BLM Alaska Bud Cribley et la directrice de terrain de BLM Arctic, Stacie McIntosh, mardi 30 Mai.

 
Annoncée mercredi par Ryan Zinke, le secrétaire à l’Intérieur de l’administration Trump, la réouverture à l’exploitation du pétrole et du gaz de l’Alaska North Slope survient quatre ans après un décret d’Obama qui avait interdit tout projet de développement du secteur des hydrocarbures dans la région. C’est la moitié de l’immense réserve nationale de pétrole en Alaska (NPRA) qui avait ainsi été exclue par le président Obama. Cette réserve, ce sont 95.500 km² de terres appartenant au gouvernement fédéral des Etats-Unis situées à l’ouest de la réserve naturelle arctique également propriété du gouvernement fédéral.
 

D’immenses réserves d’hydrocarbures enfouies sous les terres de la côte nord de l’Alaska

 
La dernière étude sérieuse portant sur les réserves exploitables d’hydrocarbures date de 1998 et elle fait état de 10 milliards de barils de pétrole brut sous la toundra d’Alaska. Depuis, le développement des technologies d’exploitation des gaz et pétroles de schiste a rendu cette estimation complètement périmée. Certaines évaluations font aujourd’hui état de réserves combinées de la NPRA et de la réserve naturelle voisine qui pourraient atteindre 100 milliards de barils. La réouverture à l’exploitation de la NPRA pourrait donc à terme accroître encore davantage la production pétrolière américaine, déjà en passe de devenir la première du monde, et aussi bien sûr de créer richesse et emplois dans l’Etat le plus au nord des Etats-Unis. En collaboration avec la communauté autochtone d’Alaska, le département de l’intérieur des États-Unis devra identifier les zones de la NPRA où des projets d’exploitation des hydrocarbures auraient le plus de sens. Les premières gouttes de pétrole pourront, dans le meilleur des cas, commencer à couler en 2021.
 

Plusieurs obstacles à franchir avant de pouvoir extraire le pétrole et le gaz enfoui sous la toundra d’Alaska

 
Il existe toutefois plusieurs obstacles qui pourraient bien contrecarrer ces projets. Le premier, c’est qu’il faudra d’abord faire des études détaillées de la localisation et des caractéristiques des réserves avant d’autoriser sur ces terres fédérales des projets privés pour lesquels l’accord du Congrès sera aussi nécessaire. Et il faut s’attendre à des actions en justice de la part des organisations de protection de l’environnement, au nom de la défense de la vie sauvage. Si ce premier obstacle est franchi un jour, il faudra attirer d’énormes capitaux privés et réaliser de nouvelles études pour connaître les conditions sismiques et de viabilité économique des gisements, car les conditions naturelles en Alaska rendent l’exploitation pétrolière plus difficile et plus risquée que dans des Etats comme le Colorado, le Texas ou le Dakota du Nord.
 

L’exploitation des hydrocarbures dans le nord de l’Alaska dépendra du seuil de rentabilité

 
Pendant ce temps, le marché de l’énergie aura le temps de changer de visage. Les prix du pétrole et du gaz vont probablement poursuivre leur déclin à long terme, notamment à cause des schistes américains, tandis que le développement des voitures électriques et des énergies renouvelables pourrait bien avoir un impact négatif majeur sur la demande. Dans ces conditions, l’exploitation future des gisements du nord de l’Alaska reste tout à fait hypothétique.
 

Olivier Bault