SCIENCE-FICTION
Alien : Covenant ♠


 
Alien : Covenant est le dernier film du sombre univers de science-fiction Alien. Il comporte en tout une dizaine de films ; Alien : Covenant propose la suite directe de Promotheus (2012). Le titre du film est tiré du vaisseau spatial Covenant – que l’on peut traduire par engagement, convention -, transportant une petite cité humaine de 2.000 personnes en hibernation, appelées à être réveillées une décennie plus tard pour coloniser une nouvelle planète. Le titre original est Paradise Lost, soit le Paradis perdu, allusion biblique et littéraire – à Milton – évidente, qui correspond à toute l’ambition métaphysique du film. Or cette ambition, considérable, a sombré dans le ridicule. A vouloir faire un film intellectuel, multipliant les citations bibliques, ou de Byron ou Shelley, on risque paradoxalement de réaliser un film bête, les extrêmes pouvant se rejoindre facilement. Les tirades que l’on aurait voulues profondes confinent aux bavardages ineptes et sonnent faux.
 
Un Alien, ou étranger en anglais, à comprendre comme corps étranger, est un monstre qui, à l’état larvaire, se développe en parasitant un autre animal d’un gabarit suffisant, tel un chien ou un être humain. Le parasite tue son hôte de manière spectaculaire. Adulte, il se comporte en superprédateur qui, sans être totalement invincible, est très difficile à éliminer. Les hommes, en explorant l’espace au XXIIème siècle et les siècles suivants, rencontreraient à de multiples reprises ces monstres. Ce serait une découverte à chaque fois, puisqu’à chaque rencontre les fameux Alien massacreraient systématiquement tous les témoins, à l’exception éventuelle d’un survivant unique, qui aurait toutes les chances de ne pas être cru.
 

Alien : Covenant est complètement manqué

 
Ce schéma a donc fonctionné une dizaine de fois, avec trois séries de films différentes. Le réalisateur doit donc surtout essayer de surprendre le spectateur, qui le connaît désormais trop bien. Selon nous, c’est ici un échec complet. Le schéma narratif de base est donc recopié une énième fois. Le méchant est même identifié dès le prélude…On retrouve certes les thèmes vraiment intéressants, présents également dans les opus précédents, et les véritables enjeux pour l’humanité, du moins en cas de progrès technique continu : les ordinateurs pourraient supplanter les humains, et, pourquoi pas, se comporter en démiurges fous. Ainsi est expliquée la synthèse de la forme définitive des Alien, à l’état d’ébauche déjà redoutable dans Prometheus. Ces armes bactériologiques élaborées par une ancienne civilisation extraterrestre qui avait aussi créé les humains, variante naine de leur espèce, trouveraient donc leur aboutissement définitif avec les expérimentations d’un androïde – ordinateur à forme humaine – perturbé. Le problème vient de l’accumulation constante de clichés, plus ou moins ridicules. Ainsi le savant androïde fou est un grand admirateur de la musique de Wagner, professe des théories nietzschéennes, parle parfaitement allemand, et a des tendances sexuelles bizarres ; il ne manquerait plus qu’il affiche dans sa chambre un portrait de Hitler, extravagance convenue évitée de justesse…
 
Au final, Alien : Covenant est donc complètement manqué.
 

Hector JOVIEN

 
Alien Covenant Science fiction Film