Attal : un non-événement capital au milieu des crises

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Il y a deux manières de considérer la France livrée aux crises diverses : suivre le théâtre d’Emmanuel Macron à Bruxelles et le tour de France de Gabriel Attal, la chute du pouvoir d’achat, la colère des agriculteurs, la grève des professeurs, etc., bref, le détail des pannes du moment, ou bien la façon dont la révolution arc-en-ciel avance à travers elles. De ce point de vue, l’arrivée sur la scène de la frêle silhouette du Premier ministre et son discours de politique générale peuvent être vus comme un non-événement significatif : le détail et la portée de ce qu’il a proposé, du niveau d’un sous-préfet comme l’ont remarqué les commentateurs, sont en grand décalage par rapport à la gravité de la situation, et c’est là l’événement. Capital. Ce n’est pas ce que propose Attal qui importe, c’est ce qu’il est.

 

Capital : Pourquoi Attal est-il fier d’être français ?

Gabriel Attal a voulu faire plaisir à la droite. Il a parlé de « désmicardiser, déverrouiller, débureaucratiser » la France, la « France qui rime avec puissance », disserté sur son idéal, sa création, sa recherche, ses soignants, ses artisans, etc., son patrimoine, bref, tout un capital matériel et moral. Et rappelé la « fierté d’être français ». Mais qu’est-ce « qu’être français en 2024 » pour Gabriel Attal, qu’est-ce qui le rend si fier de l’être ? C’est que « notre société est plus ouverte, plus audacieuse, plus pionnière que l’image que nous nous renvoyons parfois à nous-mêmes ». C’est « vivre dans un pays qui n’a pas renoncé (…) à protéger les droits de tous et surtout de toutes, et à en conquérir de nouveaux (…) ». « Etre français en 2024, c’est – dans un pays qui, il y a dix ans seulement, se déchirait autour du mariage pour tous – pouvoir être Premier ministre en assumant son homosexualité. »

 

Malgré les crises, la France phare LGBT

Voilà dite la chose. Sans fard. Avec l’emphase émotive du personnage. La France fut considérée jadis comme la fille aînée de l’Eglise catholique et romaine. Ses élites républicaines ou impériales se flattèrent ensuite d’en faire le phare des nations. Aujourd’hui, elle poursuit sur la lancée de ce dernier rôle, mais elle sait bien que, ni par la puissance de ses armes, ni par celle de sa démographie, elle n’égale les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, même avec l’Europe où Attal et Macron recherchent désespérément un supplément de force. Alors, comme « nous ne serons jamais une puissance moyenne, qui se résignerait au déclin avec fatalité », comme « nous ne sommes pas n’importe quel pays », le premier ministre a indiqué une autre voie pour que la France reste « premier de cordée » (pour reprendre un terme d’Emmanuel Macron), lumière de l’Europe et du monde : c’est de faire valoir dans la planète entière les valeurs et « la devise républicaine ». Des valeurs d’ouverture sans frontières.

 

Le rôle capital du sodomite Attal

Attal, Macron, et tout l’appareil d’Etat se proclament donc « prêts à garantir la Liberté. A œuvrer pour plus d’Egalité. A toujours choisir la Fraternité ». A « conquérir de nouveaux droits ». A inscrire « le droit à l’interruption volontaire de grossesse, au sein de notre texte fondamental, au sein de la Constitution ». A « légiférer sur la fin de vie ». Etc. Autrement dit, comme la « souveraineté » invoquée à plusieurs reprises en matière d’industrie, d’énergie, d’agriculture, de démographie, de défense, n’est qu’un slogan, Attal voit dans la révolution sociétale arc-en-ciel la spécificité française qui fera de notre pays le leader mondial en la matière. Notre vieux pays chrétien est désormais gouverné par un Eliacin ouvertement sodomite sous les ordres d’un golden boy grisonnant mais sans enfants qui couche avec une dame qui pourrait être sa mère – et c’est cela qui doit nous rendre fiers d’être français.

 

Ce non-événement est un événement capital

Ainsi doit se comprendre le fameux poste « d’ambassadeur des droits LGBT » créé par Macron en 2022. Il nous a valu des difficultés et des rebuffades en Afrique, mais il inscrit la France en tête de la révolution arc-en-ciel. Et c’est sans doute sous cet angle qu’il faut voir aussi la question de l’uniforme à l’école. Dans l’état où se trouve l’Education nationale, dans ce marasme, cette crise permanente traversée par l’éclair des controverses et les violences de l’invasion, il y avait autre chose et plus urgent à faire. Ou si l’on voulait vraiment prendre ce détail en compte, un simple recours au tablier, moins cher et plus simple, suffisait. Mais l’uniforme permet une uniformisation unisexe que féministes et LGBT préconisent : c’est à la fois futile, inutile et fondamental. Typique de la démarche de la révolution arc-en-ciel. Typique de la méthode Attal. Un non-événement capital.

 

Pauline Mille