Attaque du planning familial aux États-Unis : la désinformation des pro-avortement

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« Une nouvelle poussée de violence contre l’avortement »… C’est ainsi que l’on qualifie la récente attaque d’un centre de planning familial du Colorado, aux États-Unis, attaque qui a fait trois morts et neuf blessés, le 27 novembre dernier… La désinformation et la récupération battent leur plein. Les déséquilibrés, il n’y en a que chez les islamistes – dans le combat pour l’avortement, on ne pardonne rien et on fait feu de tout bois.
 

Un planning familial aux Etats-Unis, lieu d’une attaque à main armée

 
L’épisode n’était pas, au départ, récupérable en l’état. Vendredi, vers midi, un homme proche de la soixantaine se met à tirer à l’extérieur du centre d’un Planning familial dans le Colorado et finit par se replier à l’intérieur de l’établissement où il va tenir tête aux forces de police pendant près de cinq heures. Deux civils qui accompagnaient des patients et un officier de police sont tués dans la fusillade – aucun employé n’est blessé.
 
Mais le lobby pro-avortement se rue très vite sur quelques mots : une source anonyme « révèle » au Washington Post que le suspect, finalement arrêté, aurait fait mention de « parties du corps de bébé »… ça y est, on tient un opposant à l’avortement !
 
La source eut beau ajouter que ce furent des mots parmi d’autres, que la Police n’en avait absolument pas retenu de motivation spécifique pour son geste, du fait de l’incohérence de sa déclaration tous azimuts… l’accusation était lancée, trop belle aubaine pour un lobby qui essuie un scandale considérable depuis la diffusion en juillet, par une organisation pro-vie, des vidéos montrant des responsables d’un Planning familial dans les Rocheuses vendant des organes de bébés avortés…
 

Robert Lewis Dear : une « chère » occasion pour les pro-avortement…

 
La vengeance fut facile. Personne n’a attendu le verdict de la police pour juger que l’acte de l’individu était dirigé contre le droit à l’avortement : une énième preuve de la rhétorique haineuse et meurtrière du mouvement pro-vie !
 
« Il fallait s’y attendre », « ça devait arriver »… Le magazine Mother Jones y voit la consécration d’une violence grandissante contre les médecins et les établissements qui pratiquent l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
 
Violence qu’il fait remonter… à juillet, à ces vidéos devenues virales et, selon lui, « largement discréditées » : « Dans les quatre mois qui ont suivi la diffusion des vidéos, il y a eu au moins quatre incendies contre des cliniques pratiquant l’avortement dont on a soupçonné qu’ils étaient criminels, contre seulement un en 2014 et aucun en 2013 ».
 

Orchestration d’une désinformation

 
Seulement, dimanche, le profil du suspect s’est précisé. Et les médias américains n’ont pas pu décrire le fanatique religieux rêvé, tuant pour punir…
 
C’est un solitaire – dans sa vie et dans sa tête – au comportement pour le moins « bizarre », dont l’unique abri était une caravane délabrée, sans eau courante ni électricité. Qui roulait sans permis, ni assurance. Et se disputait fréquemment avec ses voisins – en 2002, il a même été accusé de « cruauté envers les animaux », d’« espionnage » et de « voyeurisme »…
 
Un solitaire doublé d’un mythomane qui racontait à l’envi qu’il avait travaillé pour le gouvernement, qu’il pouvait mettre l’ensemble des États-Unis en danger, par ses seules informations… Et qui conseillait de parer son toit de métal pour éviter les écoutes et l’espionnage.
 
Bref, ses voisins le prenaient – et le prennent toujours – pour un fou, qui, lorsqu’on engageait la conversation, avait tendance à divaguer sur une série de sujets totalement déconnectés. L’un d’entre eux précise qu’il ne l’avait, en revanche, jamais entendu parler de religion et d’avortement…
 

Ce qu’on appelle un « marginal »

 
Et pour cause. Si c’est un « conservateur en politique » et qu’il est « religieux », ainsi que l’a reconnu son ex-femme – comme respectivement 40% et 83 % des Américains ! –, le combat contre l’avortement n’a jamais été son cheval de bataille.
 
Choquée de découvrir sur les images un homme difficilement reconnaissable, elle ajoute : « Je n’ai jamais, jamais pensé » qu’il pourrait être capable d’une tuerie. C’est depuis leur divorce, survenu en 2000, qu’il a sombré… Le portrait d’avant qu’elle en dresse, diffère sensiblement. Il est tout simplement devenu ce qu’on appelle dans notre société, « un marginal ».
 
S’il avait toute sa tête, en tirant dans ce Planning familial ? De cette question, les associations pro-avortement ne s’embarrassent pas. Elles accusent de meurtre un déséquilibré, pendant qu’elles tuent à l’envi, en toute conscience…
 

Clémentine Jallais