Barack Obama et Ban Ki-moon veulent combattre par l’ONU les « idéologies » à la racine de l’« extrémisme violent »

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Il devient de plus en plus évident que l’ONU et ceux qui épousent son idéologie veulent peser sur la manière de penser et d’agir de tous les habitants de la planète, spécialement ceux qui ont des convictions religieuses. Lors d’une réunion de haut niveau qui s’est tenue lundi à l’ONU, le Secrétaire général sortant Ban Ki-moon et le président des Etats-Unis ont dénoncé les menaces de l’« extrémisme violent » et réclamé, en guise de « prévention », une « réponse unifiée » qui s’attaque à sa racine. Barack Obama s’est chargé d’ouvrir la réunion rassemblant les représentants de plus de 100 nations, 20 institutions multilatérales et 120 groupes issus de la société civile en marge de la 70e Assemblée générale des Nations unies.
 
Cela ne manque pas d’ironie, vu que les Etats-Unis sont été parmi les principaux promoteurs de groupes islamiques supposés « modérés » qui ont rejoint – avec armes et bagages – l’Etat islamique qu’il s’agit aujourd’hui de combattre.
 
« Nous devons l’empêcher a priori de radicaliser, de recruter et d’inspirer à la violence. Cela s’appelle vaincre leur idéologie. On ne vainc par les idéologies avec des armes à feu, mais avec de meilleures idées : une vision plus attrayante et plus convaincante », a déclaré Obama. Des idées contre d’autres idées, et non des vérités et des réalités tenant compte de la distinction, qui nous dépasse, entre le bien et le mal…
 

L’« extrémisme violent » de qui ? De l’islam, mais il ne fait pas le dire !

 
Les Etats-Unis, a-t-il précisé, travaillent à faire entendre la voix de chercheurs et dignitaires musulmans, ainsi que les transfuges de l’Etat islamique, qui s’y opposent « courageusement » et combattent sa « conception tordue de l’islam ».
 
C’est un leitmotiv parmi ceux qui veulent modifier l’islam en enseignant sa réalité qui serait celle d’une « religion de paix et de tolérance » – air connu – en présentant comme mensongères et injustes à son égard les interprétations violentes à l’origine du terrorisme islamique et du Califat. C’est l’idée promue en Egypte par le président Al-Sisi en direction de tout le monde sunnite. Elle va à l’encontre de la lettre du Coran et des Hadîths, d’une longue histoire de conquêtes de l’application de la charia dans toute sa violence.
 

Barack Obama et Ban Ki-moon veulent combattre les idéologies par l’idéologie de l’ONU

 
En finir avec les « idéologies » qui menacent la paix dans le monde au moyen de l’« extrémisme violent » passe par la promotion des idéaux droitsdel’hommistes de l’ONU : créer des « sociétés de l’inclusion », assurer des « vies dignes », a renchéri Ban Ki-moon. Mais cela ne va pas sans efforts de propagande et des conditions préalables : il faudra, a-t-il dit, impliquer l’ensemble de la société, faire des efforts particuliers pour toucher les plus jeunes, construire des institutions réellement responsables, dans le respect de la loi internationale et des droits de l’homme, et sans être gouverné par la peur.
 
Parmi ces cinq objectifs on notera que le fait d’impliquer l’ensemble de la société vise tous et tout le monde : les religions comprises et donc le christianisme aussi. Pour ce qui est de « construire des institutions responsables », cela suppose une absence ou à tout le moins un manque aujourd’hui : il s’agit donc d’autre chose que les Etats ou les grandes institutions, avec une responsabilité à l’égard de… qui ? L’ONU, sans doute…
 
Barack Obama a souligné que l’un des premiers moyens de contrer l’extrémisme consiste à créer de « vrais partenariats avec les communautés musulmanes, basés sur la confiance et la coopération, afin qu’elles puissent empêcher ceux qu’elles aiment de se radicaliser ».
 

L’idéologie, un concept large qui couvre l’« extrémisme » non violent

 
« Ce travail ne peut se limiter au gouvernement : il nous concerne tous. Nous devons nous engager à créer des sociétés plurielles, tolérantes, inclusives, qui rejettent le sectarisme anti-immigrés et antimusulman qui crée les divisions, les peurs et les ressentiments que les extrémistes ont beau jeu d’exploiter », a ajouté Obama.
 
Le glissement est intéressant : l’« extrémisme violent », loin d’être une sorte de folie de l’homme, plus loin encore d’être une expression radicale de l’islam, devient ainsi le résultat du refus de l’islam par les populations non musulmanes qui le voient s’installer massivement dans leurs pays. C’est ainsi qu’on fait changer le « sectarisme » de camp…
 
Le tableau ne serait pas complet s’il n’était inséré dans l’ensemble du discours de l’ONU qui recommande de combattre l’« extrémisme violent » par la traque de l’« extrémisme » tout court – comme l’a déclaré l’an dernier David Cameron : le Premier ministre britannique reconnaissait alors devant l’ONU que cela ne serait pas « entièrement compatible « avec la liberté d’expression et d’enquête.
 
Tel est le sens de la bataille de l’ONU contre les « idéologies » au moyen de sa propre idéologie. En s’arrogeant un droit de tri parmi les expressions, mais aussi les croyances de l’islam, en tant que garants autoproclamé de sa juste interprétation, les responsables des Nations unies pavent le chemin d’une surveillance et d’un alignement généralisés de toutes les religions qui ne sont pas abordés sous l’angle du vrai ou du faux, mais de la conformité ou non à l’idéologie des droits de l’homme. C’est cela, la « dictature du relativisme ».
 

Anne Dolhein