La Chambre des Lords veut maintenir le Royaume-Uni dans l’union douanière après le Brexit

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Downing Street insiste : le Royaume-Uni quittera l’union douanière après le Brexit. Ce week-end, la rumeur disait le contraire : les négociateurs du premier ministre Theresa May seraient en faveur du maintien du pays dans l’union douanière, notamment pour éviter d’avoir à instaurer des contrôles à la frontière entre la République irlandaise et l’Irlande du Nord, tant il est vrai que Bruxelles exerce un chantage sur ce dossier. Mais il n’y a pas que Bruxelles qui cherche à vider de sa substance ce Brexit voulu par les électeurs britanniques. Mercredi dernier, la Chambre des Lords, composée de membres non élus, adoptait un amendement au projet de loi sur la sortie de l’Union européenne, afin d’obliger le gouvernement à informer le parlement d’ici à la fin du mois d’octobre de ses efforts en vue de préserver l’union douanière entre le Royaume-Uni et l’UE.
 

En restant dans l’union douanière, le Royaume-Uni ne pourra pas négocier d’accords commerciaux et il devra appliquer les règles de l’UE

 
Rester dans l’union douanière empêcherait les Britanniques de signer leurs propres accords commerciaux avec les pays ou blocs régionaux de leur choix et les contraindraient à conserver la plupart des règles et normes européennes. Voté par la plupart des pairs travaillistes et libéraux ainsi que par un certain nombre de « conservateurs » rebelles, cet amendement sur l’union douanière a été adopté avec une confortable majorité, et il est le premier d’une longue série d’amendements anti-Brexit proposés par ces « élites » non élues. Si le gouvernement de Theresa May a insisté sur le caractère surtout symbolique de cet amendement qui ne contient qu’une obligation d’information du parlement, et si la Chambre des communes aura de toute façon le dernier mot, le problème est justement que cette dernière n’est pas vraiment acquise à la cause du peuple. On a pu le voir en décembre avec l’adoption, grâce au soutien de 11 députés « conservateurs » rebelles, d’un amendement octroyant un vote décisif au Parlement après la signature d’un accord entre l’UE et Londres, ce qui pourrait bloquer le Brexit ou forcer un deuxième référendum.
 
De même après le vote de mercredi à la Chambre des Lords, les présidents de dix commissions de la Chambre des communes, dont deux anciens secrétaires d’État « conservateurs », ont présenté une motion qui sera débattue cette semaine pour forcer le gouvernement à négocier le maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière. L’argument de la frontière entre les deux Irlande a de nouveau été avancé, ce qui fait dire au ministre des Affaires étrangères Boris Johnson et au député conservateur Jacob Rees-Mogg que la question de cette frontière est manipulée dans le but de bloquer un vrai Brexit. Pour Rees-Mogg, les Lords, qu’il a qualifiés d’hommes des cavernes, ont montré mercredi leur mépris de la démocratie.
 

La Chambre des Lords s’inscrit dans la ligne des efforts de George Soros pour faire capoter le Brexit

 
L’amendement sur l’union douanière de la Chambre des Lords a d’ailleurs été présenté par Lord Kerr of Kinlochard, un ancien diplomate qui avait participé à la rédaction du Traité sur l’UE et de son article 50 sur la base duquel le Royaume-Uni s’apprête à recouvrer sa souveraineté. Les amendements à la loi sur la sortie de l’UE proposés par les « élites » non élues de la Chambre des Lords semblent s’inscrire dans le cadre des efforts du milliardaire américain George Soros en vue de faire capoter le Brexit en provoquant un deuxième référendum précédé d’une campagne intensive financée par de généreux donateurs comme lui.
 

Olivier Bault