Face aux dévastations du socialisme, la propriété privée reste le premier défenseur de l’environnement

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La théorie n’est pas sans intérêt. Daniel Hannan, journaliste et homme politique britannique, conservateur eurosceptique, soutient la thèse selon laquelle les vrais environnementalistes sont les conservateurs et que le capitalisme a causé moins de tort à la nature que le socialisme planificateur et rationaliste. Pour lui, la « clé » réside dans le nom : les « conservateurs » le sont dans tous les sens du terme. « L’idée de sauvegarde, de maintien en l’état pour les générations futures, est centrale dans notre manière de penser », écrit-il dans une analyse publiée par le Daily Telegraph. Il cite Edmund Burke, le fondateur du conservatisme moderne et premier critique de la révolution nihiliste anti-française, qui définit la société comme un partenariat entre les morts, les vivants et les enfants à naître. « Existe-t-il une illustration plus éclatante de cette doctrine que le fait de transmettre un environnement préservé ? », demande Hannan.
 

La Galloise Verte Caroline Lucas ne soutient pas les mesures de défense de l’environnement de Theresa May car elle est… conservatrice

 
Et pourtant, bien que le gouvernement de Theresa May vienne de mettre l’accent sur les questions environnementales, en particulier avec le lancement d’un système de récupération des bouteilles en plastique appuyé par le distributeur Tesco, les environnementalistes de gauche estiment que c’est trop peu et trop tard et qu’en tout état de cause, il est impossible de donner crédit aux conservateurs britanniques dans ce domaine, parce que de droite. La protection de la nature serait nécessairement de gauche, liée au contrôle de l’Etat, au supranationalisme et à la redistribution des richesses, avec en arrière-plan cette misanthropie structurelle selon laquelle l’homme serait mauvais par… nature. L’élue verte galloise Caroline Lucas illustre ce syllogisme à merveille : elle aurait soutenu la politique environnementale de Mme May si elle n’était pas d’inspiration conservatrice. Pourquoi ? Parce que d’après elle l’intérêt de la droite pour l’environnement ne serait motivé que par son potentiel de croissance économique. Et alors ?
 

Dans les pays riches, les loups sont de retour et les castors reviennent grâce à l’extension des forêts

 
« Derrière l’environnementalisme de gauche, dénonce Hannan, réside un rejet de la création de richesses. » La croissance, pour les Verts, est synonyme d’une population humaine se reproduisant comme des rats « et éliminant les pandas et les ours polaires ». Thèse stupide, soutient Hannan, car « la meilleure chose qui puisse arriver à l’environnement, c’est bien que l’économie se développe » comme le démontrent l’augmentation récente des populations de loups, ou la stabilisation de celles des tigres alors qu’ils étaient menacés d’extinction au XXe siècle. Explication : les loups vivent dans des pays riches, et les tigres dans des pays en voie de développement. Les populations de lions, elles, continuent de décroître, relève Hannan, qui note qu’elles sont localisées dans les pays les plus pauvres. Quant aux castors, ils sont de retour chez nous. Pourquoi donc ? Parce que jamais depuis le début de la révolution industrielle, et en France depuis le haut Moyen-Age, le nombre d’arbres et les surfaces forestières n’ont été aussi importants.
 

Propriété privée : Aristote enseignait que ce qui n’est la propriété de personne n’est entretenu par personne

 
La question de la propriété privée est centrale, souligne Hannan : « Aristote enseignait que ce qui n’est la propriété de personne n’est entretenu par personne. La propriété privée est le meilleur défenseur de la nature. » A l’opposé, le théoricien du communisme et de l’étatisation générale, Karl Marx, considérait la nature comme une ressource destinée à être « exploitée », conception qui connut une illustration dévastatrice dans l’économie archi-polluante du bloc soviétique se réclamant du marxisme.
 
Les Nations unies elles-mêmes, pourtant peu regardantes quant aux désastres du socialisme, identifièrent les Etats du Pacte de Varsovie comme les plus sales de la planète. Le communisme transforma le lac Baïkal, la plus vaste réserve d’eau douce, en égout, et fit de la mer d’Aral une étendue aride après le détournement de ses fleuves affluents pour faire pousser du coton dans le désert.
 
Hannan rappelle aussi que le régime soviétique avait laissé couler tellement de pétrole dans la Volga qu’on interdisait aux passagers des ferries de jeter leurs cigarettes par-dessus bord. « Pour retrouver de tels niveaux de pollution aujourd’hui, il faut se rendre dans les dernières enclaves socialistes comme la Corée du Nord », relève Hannan. La Chine communiste est aussi l’un des pays les plus pollués au monde, tout en ayant obtenu un régime de faveur en matière d’émissions de gaz dans la cadre des Accords de Paris, dénoncés en partie pour cette raison précise par les Etats-Unis.
 

Le socialisme et la bureaucratie européenne ont dévasté l’Europe

 
David Hannan cite aussi les responsabilités de la bureaucratie néo-étatiste européenne dans la surpêche en mer du Nord, alors que l’Islande, la Nouvelle Zélande ou les Falklands – territoire britannique autonome – mènent des politiques de pêche raisonnée grâce à des quotas posés par les pêcheurs eux-mêmes. La Politique agricole commune européenne, illustration de l’étatisme socialisant à l’échelle du continent, a encouragé la destruction des haies et l’usage à grande échelle de pesticides. Michael Gove, ministre de l’Agriculture et de l’Environnement du gouvernement May, considère aujourd’hui que le Brexit permettra de se débarrasser de ces monstruosités européennes pour adopter des politiques adaptées aux territoires et aux mers britanniques. Les lobbies britanniques qui percevaient des subsides de Bruxelles s’en désolent.
 

Matthieu Lenoir