Au Parlement européen, le Polonais Marek Jurek présente une proposition de résolution dénonçant les atteintes aux droits fondamentaux en France

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Le député polonais Marek Jurek, connu pour son engagement en faveur du droit à la vie, est à l’origine d’une proposition de résolution du Parlement européen dénonçant les atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés fondamentales en France. A ce jour, la résolution qui devait être présentée mercredi au président du Parlement européen Antonio Tajani a recueilli le soutien de trois autres Polonais, d’un Slovaque, un Britannique, un Allemand, un Néerlandais, un Italien et une Croate des groupes Conservateurs et Réformistes européens, Europe des Nations et des Libertés et indépendants. Ce n’est pas beaucoup, mais pour une fois qu’une proposition de résolution du Parlement européen s’intéresse aux vraies violations des droits fondamentaux dans un pays de l’UE, elle mérite d’être signalée.
 

Des exemples concrets de violation des droits fondamentaux en France dans la proposition de résolution des députés au Parlement européen

 
Bien entendu, l’initiative venant d’un député polonais qui est par ailleurs une personnalité politique importante dans son pays (il était président de la Diète en 2005-2007), les médias en ont parlé en Pologne principalement. Ils en ont profité pour énumérer les différentes atteintes aux libertés en France, à commencer par celles dénoncées dans la proposition de résolution présentée au Parlement européen : la discrimination des personnes touchées par la trisomie 21, avec la curieuse attitude du CSA face à la diffusion télévisée d’un clip vidéo promu par la Fondation Lejeune dans le cadre de la Journée mondiale de la trisomie, est au premier rang des atteintes aux droits dénoncée par la proposition de résolution.
 
Marek Jurek a également retenu la décision du Conseil d’Etat ordonnant le retrait d’une croix surplombant une statue de Jean-Paul II à Ploërmel (le premier ministre polonais Beata Szydło avait alors parlé de totalitarisme masqué) – un fait qui a beaucoup frappé les Polonais.
 
Mais il vise aussi le délit d’entrave à l’avortement par l’information, désormais passible de 30.000 euros d’amende et de deux ans de prison, le soutien affiché des autorités françaises aux Femen malgré leurs incitations à la haine religieuse et leurs profanations d’églises, et la passivité de la police face aux agressions dont furent victimes les participants à la dernière Marche pour la Vie à Paris. Marek Jurek y était d’ailleurs présent avec son épouse.
 

Les violations des libertés fondamentales non évoquées dans la proposition de résolution

 
Les députés au Parlement européen signataires de cette proposition de résolution n’ont pas mentionné d’autres atteintes aux libertés fondamentales, y compris aux libertés politiques comme par exemple la mise en examen de Marine Le Pen pour avoir dénoncé le parallèle honteux fait par Jean-Jacques Bourdin entre le FN et l’État islamique, l’ostracisme vis-à-vis du FN des grandes banques françaises avec la complicité tacite de l’État, le curieux procès intenté à l’encontre de Steeve Briois, député au Parlement européen et maire FN de Hénin-Beaumont, en marge des efforts pour lui faire enlever la crèche de Noël de sa mairie, etc. Ils n’ont pas non plus évoqué le problème du manque de pluralisme dans les médias français ni de la manière dont le favori des dernières élections présidentielles a été éliminé pour laisser la place à Emmanuel Macron. La gauche et la fausse droite au Parlement européen n’hésitent pourtant pas à adopter des résolutions condamnant la Pologne ou la Hongrie pour moins que ça !
 

Marek Jurek explique ses motivations à Réinformation TV

 
Marek Jurek a précisé à Réinformation TV qu’il n’avait pas proposé à ses collègues français de signer sa proposition de résolution pour ne pas les mettre en situation d’avoir ou non à critiquer leur propre pays sur la scène internationale. « Ce que nous faisons, nous le faisons pour la Pologne, pour l’Europe et pour la France », a-t-il aussi déclaré. Il n’y a en effet pas de raison que ce soit toujours la Pologne et la Hongrie, où les libertés fondamentales sont très certainement mieux respectées qu’en France, qui soient pointées du doigt par le Parlement européen. Et puisque le président Emmanuel Macron s’est permis plusieurs fois de donner des leçons de démocratie et de « valeurs européennes » à la Pologne, on pourra difficilement reprocher à des députés au Parlement européen de Pologne et d’ailleurs d’en faire autant vis-à-vis de la France !
 

Texte intégral de la résolution proposée par Marek Jurek au Parlement européen pour dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux en France :

 

Proposition de résolution déposée conformément à l’article 133 du règlement intérieur sur la situation en France :

 
Marek Jurek,
 
Le Parlement européen,
 
– vu le traité sur l’Union européenne (TUE), notamment les articles 2, 6,
 
– vu la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, notamment les articles 1, 10, 11, 21, 24, 26,
 
– vu la convention européenne des droits de l’homme, notamment les articles 9, 10, 14,
 
– vu la convention des Nations Unies relative au droit des personnes handicapées du 13 décembre 2006,
 
– vu l’article 133 de son règlement,
 
A. considérant que le Conseil supérieur de l’audiovisuel tout comme le Conseil d’État ont refusé le statut de message d’intérêt général à la vidéo qui promouvait les droits et l’intégration des personnes atteintes de Trisomie 21,
 
B. considérant qu’en octobre 2017, le Conseil d’État a ordonné le démontage partiel de la statue de Jean Paul II, contrairement aux décisions des autorités locales de la ville de Ploërmel,
 
C. considérant que la modification du code de la santé publique du 20 mars 2017 a introduit une peine de deux ans de prison et de 30.000 euros d’amende pour toute publication « exerçant des pressions morales et psychologiques », ayant pour but de dissuader les mères de pratiquer une soi-disant IVG,
 
D. considérant que les autorités publiques n’ont aucunement désapprouvé la réunion qui a eu lieu dans la mairie de Paris, au cours de laquelle l’auteure d’un des actes de haine les plus drastiques dans l’Europe actuelle fut honorée en présence du maire de Paris et de l’ancien premier ministre, alors qu’elle tronçonna publiquement la croix élevée à Kiev en mémoire des victimes ukrainiennes des crimes communistes de masse,
 
E. considérant que les autorités françaises n’ont aucunement dénoncé les actes de violence portés contre les participants pacifiques à la Marche pour la Vie qui a eu lieu à Paris le 21 janvier 2018,
 
1. s’inquiète de la situation des droits fondamentaux dans la République française,
 
2. souligne que le respect de la dignité humaine est le fondement d’une société, et que l’engagement des autorités publiques pour sa défense devrait être d’autant plus élevé que les menaces contre la dignité des individus ou groupes sociaux augmentent,
 
3. souligne que les personnes handicapées devraient pouvoir faire pleinement usage de tous les droits de l’homme et des libertés fondamentales, sans aucune discrimination,
 
4. rappelle que l’héritage religieux de l’Europe est toujours une inspiration vivante pour notre culture et vie publique et trouve sa confirmation dans le traité sur l’Union européenne,
 
5. rappelle, que la liberté d’opinion et de débat publique est le fondement de l’ordre démocratique,
 
6. attire l’attention sur la nécessité de dénoncer publiquement les manifestations extrémistes et tout acte de haine.
 

Olivier Bault