Edouard Philippe : barbarie socialiste à visage vert vs gilets jaunes

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Le visage sévère, Edouard Philippe a tenu l’Assemblée un discours ferme contre les gilets jaunes, défenseur strict d’un dogme à la fois vert et socialiste. Pourtant, le risque de barbarie ne naît pas des désordres d’une jacquerie, mais de l’ordre raide et insane dont il est le représentant. 
 
Les enfants d’Halloween se sont trompés de monstre. Les médias nous présentent depuis dix-huit mois Edouard Philippe et Macron comme les fourriers en France d’un hyper libéralisme barbare qui lèse les pauvres et liquide les acquis sociaux : ils sont en fait le visage moderne de la bonne vieille barbarie socialiste, repeint en vert non seulement pour se mettre au goût du jour, mais pour profiter du nouveau paradigme imposé à la planète terre.
 

Edouard Philippe, socialiste à visage sérieux

 
Il n’était pas mal, Edouard Philippe. Grand, hâve, barbu mais pas trop, personnage du Greco avec des lunettes perdu dans une assemblée d’enfants gâtés. Il a joué le rôle qu’il affectionne, la démagogie de l’impopularité : vous rechignez devant le chemin ardu que je vous montre, mais vos enfants me remercieront.
 
Côté logique, il jouait la cohérence. Le paradigme du développement durable ne se divise pas. Vous voulez lutter contre le réchauffement, donc on ne va pas supprimer la taxe carbone, donc passez la monnaie. En effet, l’impôt sur le travail s’allège, je dois donc remplir les caisses autrement, avec l’impôt vert je joins l’utile à l’agréable. CQFD. Imparable. La rectitude guidant le peuple.
 

Le paradigme vert sourd à la réalité et aux gilets jaunes

 
Vous l’aurez compris, cet homme, son gouvernement, sont verts. Verts comme l’espoir du monde nouveau, vert comme le paradigme vert qui dicte leurs actes et en assure la cohérence. Ce n’est plus le grand soir, c’est le monde de nos enfants qui juge la politique.
 
Un paradigme est un modèle, un patron qui s’impose aux esprits. Il a une apparence de justification scientifique. Hier, le paradigme rouge s’appuyait sur le matérialisme dialectique. Aujourd’hui le paradigme vert s’appuie sur le réchauffement anthropogène. Celui-ci n’a pas plus de sérieux que celui-là. Si le réchauffement peut se discuter, son origine humaine est sûrement une foutaise, donc toutes les obligations légales et politiques imposées aux hommes pour l’arrêter n’ont ni justification ni la moindre chance d’être efficaces.
 

Planète bleue, gilets jaunes, avenir vert et socialiste ?

 
Au surplus, puisqu’il s’agit de carburants, et en particulier de la taxe sur le diesel, on pourrait rappeler à Edouard Philippe que les moteurs utilisant le diesel consomment moins d’énergie et rejettent moins d’oxydes de carbone que les moteurs à essence. Mais bien sûr, ni les détails techniques, ni la réalité scientifique dans son ensemble n’intéressent les Verts : ce qui compte est le dogme, le paradigme contraignant, le pouvoir politique et moral qu’il leur donne.
 
C’est pourquoi ils sont sans pitié pour les gilets jaunes. Salauds de gilets jaunes, salauds de pauvres, comme disait Gabin dans la Traversée de Paris ! Les gilets jaunes refusent le paradigme, il y en a de franchement nauséabonds et d’autres qui pèchent par inconscience, leur égoïsme d’affamés les empêche de distinguer l’intérêt supérieur de la planète.
 

Si Edouard Philippe voulait vraiment juguler la barbarie !

 
Aussi Edouard Philippe et Christophe Castaner, les deux visages d’autorité du gouvernement, ont-ils prévenu qu’aucun blocage des routes ne sera toléré. La « sécurité » avant tout. Edouard Philippe a même dit que « la loi (serait) appliquée ». Puisse-t-il dire vrai ! Comme on aimerait que ce fût le cas dans toutes les banlieues, dans le 93 en particulier, ou sur l’autoroute de Calais ! Que les foudres de la république, que le premier ministre agite, plein de menaces contenues, au-dessus de la tête des gilets jaunes, s’abattent sur ceux qui, jour après jour, plongent le pays dans une barbarie de proximité. Pouvoir se déplacer librement en toute sécurité dans toutes les rues de France, quelle femme ne le souhaite pas ? 
 

Café-calva et barbarie socialiste

 
Enfin, ce sera mon dernier point sinon le moindre, Edouard Philippe n’est pas seulement vert et raide, il est socialiste. Vous allez me dire, Pauline, pas de calva avec le café du matin, si Edouard Philippe était socialiste, cela se saurait, et puis vous l’avez dit vous-même, il a réduit la fiscalité sur le travail, et les syndicats renchérissent, son patron Macron fait rien qu’à détruire les acquis sociaux. Voyez la SNCF, la loi Macron pire que la loi travail, etc…
 
C’est très exagéré dès qu’on descend dans le détail, mais enfin soit, Macron et Philippe ont pris conscience que, si l’on ne voulait pas fermer les frontières, la seule façon de maintenir un peu d’activité économique était de desserrer le collier des patrons. Donc, ils sont un peu libéraux capitalistes de la main droite.
 

Le socialiste Edouard Philippe taxe et redistribue

 
Et en même temps de la main gauche ils sont socialistes jusqu’à la fureur. Une fois le patronat satisfait par leur ballon d’oxygène, ils sacrifient au dogme vert par la hausse de l’impôt carbone et au dogme rose par les innombrables petits cadeaux dont ils couvrent le petit peuple en espérant que cela va calmer les gilets jaunes. C’est la sportule à la plèbe, et c’est la redistribution selon des règles fixés par les experts, i.e. le socialisme : on taxe et on donne des compensations à ceux dont on dit qu’ils en ont besoin. Edouard Philippe promet une prime aux « 20% des Français les plus modestes » pour changer de voiture (elle atteindra jusqu’à 4.000 euros), des indemnités kilométriques « pour les gros rouleurs, ceux qui font 60 ou 70 km par jour », une prime au changement de chaudière, le chèque énergie qui aide à payer le carburant du chauffage étendu à 5,6 millions de foyers, etc. 
 

Usine à gaz fiscale socialiste pour un paradis vert

 
Bref, sous prétexte de lutter contre l’émission de gaz à effet de serre, Edouard Philippe monte une nouvelle usine à gaz fiscale qui permet de pomper l’argent de tout le monde par le biais de la taxe sur les carburants, (ce qui satisfait et l’Etat et les producteurs de pétrole) et d’en reverser une partie aux populations qu’il s’agit d’apaiser. Car le binôme caractéristique du socialisme (impôt « juste » plus redistribution « solidaire ») s’accompagne, ici de façon explicite, évidente, du désir, peut-être désespéré, de conserver la paix sociale par la distribution de la manne d’Etat : on entre ici à visage découvert dans le socialisme de l’espèce clientéliste.
 

Pauline Mille