Elon Musk met de nouveau en garde contre l’intelligence artificielle (AI) : elle pourra tout faire mieux que l’homme

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Le PDG de Tesla, Elon Musk, à droite, répond aux questions du gouverneur du Nevada, Brian Sandoval, lors de la réunion d’été de l’Association nationale des gouverneurs à Providence, R.I., le 15 juillet.

 
Invité à la National Governors Association – l’association américaine regroupant les gouverneurs et responsables de l’ensemble des Etats et territoires des Etats-Unis pour leur permettre d’échanger sur leurs meilleures pratiques, les questions d’intérêt commun et leur expérience de la gouvernance – le PDG de Tesla, Elon Musk, a une nouvelle fois mis en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle (AI). C’est chez lui un thème récurrent. Mais cette fois, il est allé encore plus loin pour sonner l’alerte, en annonçant comme indiscutable le fait que l’intelligence artificielle pourra à terme faire mieux que l’homme – en tout.
 
Musk, ingénieur et inventeur de génie, fondateur de PayPal mais aussi de Tesla Motors, SpaceX et d’OpenAI – un programme de recherche participatif et ouvert voué à l’intelligence artificielle – et bien d’autres entreprises futuristes, multiplie ce type de déclarations depuis plusieurs années. En 2014, il annonçait déjà que l’AI était en soi plus dangereuse que la bombe nucléaire.
 
Elon Musk voit les développements de l’intelligence artificielle comme riches de dangers pour l’homme et il s’étonne de ce que ses avertissements répétés ne soient jamais suivis d’effet. Il a de bonnes raisons de parler ainsi, a-t-il déclaré devant les responsables américains, dans la mesure où ses activités le mettent en contact avec les formes d’intelligence artificielle les plus avancées.
 

Le « grand remplacement », version intelligence artificielle

 
A leur propos, il a un seul conseil : il faut agir dès maintenant pour prévenir le danger, plutôt que de le subir. « Tant que les gens ne verront pas des robots tuer des personnes dans la rue, ils ne sauront pas comment réagir parce que tout cela semble très éthéré. L’AI est un de ces rares cas où il me semble que nous devons être proactifs plutôt que réactifs. Car je pense que si nous nous contentons d’être réactifs par rapport à la régulation de l’AI, il sera déjà trop tard ».
 
« La manière dont nous régulons une activité est d’ordinaire celle-ci : il se produit une série de faits négatifs, l’opinion publique se mobilise, et après de nombreuses années on crée une agence de régulation chargée de réguler l’industrie concernée. Ça prend une éternité. Par le passé, cela a pu avoir des aspects mauvais mais il n’y avait rien qui représentât un risque fondamental contre l’existence même de la civilisation. L’AI constitue un risque fondamental contre l’existence de la civilisation humaine », a-t-il averti.
 
« Je crois que nous devrions être réellement très inquiets à propos de l’intelligence artificielle… Ce qui va se passer, c’est que les robots pourront tout faire mieux que nous – et je veux dire, que chacun d’entre nous. Et quand je dis tout, je veux vraiment dire tout. Sans aucune exception », assure Elon Musk.
 

Elon Musk assure que l’intelligence artificielle fera tout mieux que l’homme

 
Est-il en train d’annoncer un grand remplacement du troisième type ? Cela y ressemble fort, et il en semble réellement inquiet – à moins qu’il ne s’agisse de préparer l’humanité à s’incliner devant un « seigneur » d’un nouveau type, allez savoir.
 
La chose la plus difficile à contrer et même à envisager, c’est selon Elon Musk quelque chose de « non physique », d’immatériel : l’apparition d’une « intelligence profonde au sein du réseau lui-même ». A ceux qui se demandent quel mal pourrait faire une telle intelligence – une telle entité ? – il répond : « Eh bien, elle pourrait déclencher une guerre ».
 
Est-ce encore un exemple de la technique classique qui consiste à faire peur en vue d’obtenir un résultat recherché – ici, des réglementations internationales ? C’est bien ce qui se passe avec le « changement climatique ». Une différence pourtant, et de taille : tout le monde joue à faire peur à propos du réchauffement, tandis que l’intelligence artificielle a excellente presse dans les milieux mondialistes.
 

Elon Musk et l’intelligence artificielle : mise en garde ou préparation des esprits ?

 
Ainsi l’International Business Times publiait-il il y a une dizaine de jours un article ridiculisant les peurs face à l’intelligence artificielle ; la version indienne du quotidien propose un entretien avec la cofondatrice d’une compagnie d’AI, CogniCor, le Dr Sindhu Joseph. Mme Joseph se veut rassurante : l’AI, pleinement déployée, saura régler de nombreux problèmes, et contrairement au cerveau humain dont nous ne maîtrisons pas les capacités pour le mal, elle sera pleinement sous contrôle de l’homme et donc inoffensive.
 
Bel optimisme… Et si des hommes mal intentionnés se mettaient à la programmer pour détruire, voler, tuer ? Notons que l’avertissement d’Elon Musk va bien au-delà de cette éventualité hélas trop vraisemblable, puisqu’il craint, ou du moins annonce, l’apparition d’une sorte d’intelligence indépendante à part entière. Infernale ? Et prête à chasser l’homme de la face de cette terre ?
 
Tout optimiste qu’elle est, Sindhu Joseph s’attend elle-même à ce que « l’AI, associée à de nombreuses autres technologies, stimule demain notre évolution biologique tout comme nos fonctions cognitives ». La société qu’elle décrit en souriant est celle de la surveillance intégrale et de la gestion de nos vies par l’intelligence artificielle, doublée d’une marche vers le transhumanisme. Et ce n’est pas inquiétant, ça ?
 

Anne Dolhein