Turquie : Erdogan qualifie la contraception de “trahison”

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C’est lors d’un mariage que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié le contrôle des naissances de « menace » pour les lignées du pays. S’adressant aux jeunes mariés, dimanche, il les a exhortés à avoir « au moins trois enfants » en accusant les promoteurs de la contraception d’« entraver » la croissance du pays. Une « trahison » en bonne et due forme.
 

La « trahison de contraception »

 
« Pendant des années, ils ont commis une “trahison de contraception” dans ce pays, cherchant à assécher la lignée de notre sang. La lignée est très importante, à la fois sur le plan économique et sur le plan spirituel », a-t-il déclaré.
 
Si le leader du parti islamiste encourt la critique de la presse mondiale pour son opposition à l’avortement et son insistance pour que les familles turques aient au moins trois enfants – ou, mieux, quatre ou cinq – Erdogan n’avait jamais, jusqu’ici, qualifié la contraception de « trahison ». Il ne fait pourtant que mettre en évidence le fait qu’une nation sans enfants se meurt. Cela est vrai sur le plan naturel – nul besoin d’être musulman, islamiste ou fondamentaliste pour le dire, ni pour le comprendre.
 
Est-ce à la nation de dicter aux couples le nombre de leurs enfants ? Sûrement pas – c’est là que l’on sombre dans le totalitarisme, caractéristique de l’islam qui régente tous les aspects de la vie.
 

Erdogan et l’affaissement démographique de l’Europe

 
Mais que les peuples et les nations aient besoin d’enfants pour assurer leur avenir et asseoir leur puissance, cela ne fait pas de doute. La Turquie le sait bien qui, avec ses quelque 75 millions d’habitants et un indice de fécondité très proche du taux de renouvellement des générations, apparaît comme une nation pleine de vitalité comparée à ses voisins européens. Si elle continue de frapper aux portes de l’Europe, elle le fait armée d’une force de travail jeune et nombreuse.
 
C’est l’Europe qui est justement la vraie victime de cette « trahison de la contraception » : avec ses berceaux vides dans la plupart des pays qui la composent, elle est en train de devenir une cible, ayant été artisan de sa propre faiblesse.