L’Etat de New York abandonne les tests de compétences linguistiques pour ses enseignants

Etat New York abandonne tests compétences linguistiques enseignants
 
Les autorités éducatives de l’Etat de New York aux Etats-Unis ont mis fin aux tests de compétences linguistiques des futurs enseignants de l’Etat, au motif que trop de « non-Blancs » ne parviennent pas à les réussir. Vu que cela porte atteinte à la politique de diversité, par la difficulté que cela crée de recruter des enseignants des minorités ethniques, on a donc décidé de casser ce thermomètre encombrant.
 
Le test, connu sous le nom d’ALST (Academic Literacy Skills Test) avait pour objectif de déterminer si un futur enseignant est capable de comprendre et d’analyser un texte écrit et s’il a des capacités d’écriture. C’est, semble-t-il, trop demander à un professeur en 2017, et le système a été officiellement écarté ce 14 mars.
 

L’Etat de Etat New York veut des enseignants issus de la « diversité »

 
Cette évaluation des candidats aux postes d’enseignant à New York est récente. Le test ALST a été mis en place pour l’année scolaire 2013-2014 en même temps que trois autres évaluations, en vue de vérifier les compétences linguistiques qui devaient être au moins au niveau du « socle commun » des programmes d’enseignement public aux Etats-Unis. Il s’agissait d’améliorer le niveau en assurant que les nouveaux professeurs certifiés « entrent dans les classes avec un minimum de connaissances, de compétences et de savoir-faire ».
 
Le test est de niveau secondaire puisque l’ALST est comparable à un devoir sur tables proposé en terminale, et ne semble pas d’une difficulté insurmontable : il s’agit d’un QCM à partir de passages tirés de textes du niveau du discours inaugural de John Kennedy.
 
Au départ, le taux de réussite se situait à 68 % seulement à l’échelle de l’Etat, ce qui avait poussé le commissaire à l’éducation de l’État de New York à déclarer que les institutions de formation des maîtres devaient se réformer, ou être fermés, pour ne garder éventuellement que les meilleures d’entre elles.
 

On abandonne les tests de compétences linguistiques pour ne pas favoriser les Blancs…

 
C’était le bon sens. Mais on avait aussi constaté que seuls 46 % des candidats hispaniques et 41 % des candidats noirs parvenaient à réussir l’examen du premier coup, contre 64 % des candidats blancs. Mauvais coup pour la diversité ! Dès 2015, des candidats recalés ont saisi la justice pour faire reconnaître le caractère « discriminatoire » de l’épreuve ; sans succès. Le juge estima que les preuves évaluent correctement les compétences nécessaires pour enseigner avec succès et a donc toute sa place dans l’opération de recrutement de renseignements, d’autant que son contenu correspond à ce que les enseignants de New York sont supposés transmettre à leurs élèves dans les écoles publiques.
 
On tremble à vrai dire en pensant à ce que ce test peut bien contenir, car le système d’enseignement public américain, comme le système français, est une machine à décerveler les élèves. Un bref tour sur le site des examens de l’Etat de New York permet de vérifier que les exemples de tests eux-mêmes sont déjà lourdement chargés en « politiquement correct »… Mais enfin, si les professeurs chargés d’enseigner ne savent même pas lire et écrire, les choses sont en effet allées trop loin, même à l’aune des nouveaux pédagogues.
 

Les enseignants de l’Etat de New York : politiquement correct d’abord !

 
Mais pour le Board of Regents de l’Etat de New York – sorte de conseil supérieur de l’éducation local – la diversité est plus importante que les compétences linguistiques. C’est un professeur de l’éducation – comparable sans aucun doute à ceux qui sévissent dans les IUFM – de Pace University, Leslie Soodak, qui résume son point de vue en quelques mots, après avoir participé au groupe de travail qui recommandent l’élimination de l’ALST : « Avoir une force de travail blanche ne correspond plus vraiment à notre population scolarisée. » Avec les partisans de la non-évaluation, elle pense qu’il y a des choses plus importantes pour un professeur que de savoir lire et parler.
 
La maîtrise de la langue anglaise dans un pays anglophone, pour faire la classe en anglais, ne serait donc plus qu’un outil d’oppression raciste. Comme la grammaire anglaise d’ailleurs, que les partisans de la diversité estiment intrinsèquement « raciste » elle aussi, parce que la langue change et qu’il ne faudrait pas s’en servir pour préserver les privilèges de ceux qui en respectent les normes.
 
Manière subtile, tout cela, que de présenter les minorités ethniques comme incapables de réussir, alors qu’il serait plus juste d’évaluer les pédagogies auxquelles elles ont été elles-mêmes soumises !
 

Anne Dolhein

 
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