La féministe J.K. Rowling toujours vent debout contre l’idéologie transgenre

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L’homme étant un animal social, la promotion des communautarismes finit fatalement dans leur confrontation, et le mouvement LGBT, dans son idéologie, en fait de plus en plus les frais. Les féministes, particulièrement, frayent mal avec les transgenres. Les avancées des uns font reculer les autres… et l’obstinée J.K. Rowling n’entend pas céder d’un pouce. Elle l’a fait savoir haut et fort sur les réseaux, le jour de l’entrée en vigueur, ce 1er avril, en Ecosse, de la nouvelle loi destinée à lutter contre l’incitation à la haine envers les personnes transgenres.

Il faut admettre que J.K. Rowling arrive à créer du remous là où les défenseurs de la loi naturelle ne reçoivent que des tomates ou des condamnations judiciaires. Lorsqu’on est l’auteur de la célèbre saga Harry Potter et qu’on a vendu environ 600 millions de livres, quelque part, c’est plus facile…

 

Accusée de transphobie, la féministe a déjà reçu des menaces de mort

« Venez me chercher ! », a-t-elle lancé sur X, dans une provocation qui n’est pas passée inaperçue. La ministre écossaise Siobhian Brown l’avait un peu cherché… Celle-ci a déclaré, le lundi 1er avril, au micro de la BBC, que J.K. Rowling pourrait être poursuivie en vertu de la nouvelle loi : toutes ses prises de position pourraient effectivement, selon elle, être signalées. Et d’ajouter : « Quant à estimer si elles sont délictueuses ou non, c’est à la police de le faire. » Et ce n’était pas un poisson.

En effet, la nouvelle législation écossaise aggrave les peines pour les auteurs de discrimination envers les personnes trans « mégenrées », mais aussi envers les personnes en raison de leur âge, de leur handicap, de leur religion ou de leur orientation sexuelle. Elle crée pour eux une infraction pénale d’« incitation à la haine », comme pour les propos racistes : ils encourent ainsi désormais une amende et une peine de prison pouvant aller jusqu’à sept ans.

Et depuis 2019, J.K. Rowling qui a déclaré en octobre qu’elle préférait aller en prison plutôt que d’utiliser un pronom « approprié » pour désigner une personne trans, a fait un peu de ce mouvement woke sa bête noire, multipliant les sorties avec son franc-parler habituel. Elle n’est pourtant pas un modèle de conservatisme, car elle partage nombre d’autres sujets avec le wokisme, comme le féminisme, l’homosexualité, l’« antiracisme », etc. C’est une femme de gauche et une fidèle du Parti travailliste.

Néanmoins, il lui reste quelque bon sens qu’elle n’entend pas renier, même si elle doit pour cela s’opposer à ce parti : pour elle, la considération, dans la société et dans la loi, du phénomène trans détruit la réalité de la femme en tant que telle.

 

« La liberté d’expression et de croyance n’existe plus en Ecosse » (J.K. Rowling)

J.K. Rowling est d’autant moins ravie qu’un amendement visant à ajouter le sexe à la liste des caractéristiques protégées a été rejeté ! Cela signifie que les militants transgenres pourraient ainsi faire taire les féministes critiques qui dénoncent les dangers de l’élimination des espaces non mixtes pour les femmes et les filles, la qualification de « féminins » pour des crimes sexuels violents commis par des individus de sexe masculin, l’injustice grotesque qui permet aux hommes de concourir dans des sports féminins, etc.

On ne pourra plus évoquer « la réalité et l’immuabilité du sexe biologique », selon les mots de l’écrivain. « Les législateurs écossais semblent avoir accordé une plus grande valeur aux sentiments des hommes qui incarnent leur idée de la féminité, même de manière misogyne ou opportuniste, qu’aux droits et libertés des femmes et des filles réelles », déplore-t-elle.

Or, affirme J.K. Rowling, « il est impossible de décrire précisément où s’attaquer à la réalité de la violence et de la violence sexuelle commise à l’encontre des femmes (…) sauf si on a le droit d’appeler un homme un homme ». Non seulement cette loi menace de mettre fin à la liberté d’expression sur la question « trans », mais de plus, elle ne parvient pas à protéger les femmes – pire, elle pourrait les exposer. Et de publier illico, sur X, les portraits de dix personnes transgenres, très médiatisées comme l’animateur de télévision India Willoughby, ou avérées dangereuses criminelles comme la « double violeuse » Isla Bryson, qu’elle a qualifiée ironiquement de « charmante jeune fille écossaise ».

« Si ce que j’ai écrit ici est considéré comme un délit aux termes de la nouvelle loi, j’ai hâte d’être arrêtée à mon retour dans le berceau des Lumières écossaises », a déclaré J.K. Rowling sur le réseau X.

 

L’idéologie transgenre serait-elle à la peine ?

Du côté des autorités, c’est un peu la cacophonie. Après les menaces à peine voilées sur la BBC et le feu des critiques, le Premier ministre écossais, Humza Yousaf, « très fier » du texte, a tenté de répliquer à la « désinformation et à l’inexactitude ». Mais tous tentent de ménager la chèvre et le chou, à commencer par le Premier ministre britannique, le conservateur Rishi Sunak, qui a déclaré que les gens ne devraient pas être criminalisés « pour avoir déclaré de simples faits relatifs à la biologie ». Dans une déclaration donnée au Daily Telegraph, il a promis que son parti « protégerait toujours » la liberté d’expression.

Au bout du compte, on ne sait plus trop ce en quoi consisterait une offense caractérisée contre une personne transgenre ! Et aucune des deux parties ne se trouve satisfaite. La leçon ? La réalité biologique est quand même difficile à étouffer, même pour des gens de gauche… Et il est agréable, il faut l’avouer, d’entendre J.K. Rowling évoquer le « concept néo-religieux du genre qui est indémontrable et invérifiable »…

Un journaliste de LifeSiteNews le notait avec justesse, « le débat autour du transgenre évolue, lentement mais perceptiblement », le mouvement LBGT en tant que défenseur de l’idéologie transgenre est en train de perdre le débat public. Du côté médical, il y a un retour à propos des mineurs : le National Health Service, en Grande-Bretagne, a décidé de ne plus prescrire des bloqueurs de puberté aux enfants en dehors des essais cliniques, le Sénat a recommandé en France une semblable interdiction (et J.K. Rowling s’en est d’ailleurs fait l’écho le 19 mars sur X).

Et les médias commencent à revenir sur leurs affirmations mensongères, soucieux de ne pas faire écrouler tout l’édifice LGBT. Il suffit de voir le dernier briefing de neuf pages envoyé, fin 2023, au personnel de la BBC : l’entreprise a enjoint à ses présentateurs de mettre au défi leurs invités qui accuseraient les autres de transphobie. Le directeur général a parlé, il y a quelques jours, d’un « domaine de controverse » dans lequel il n’y a « pas de consensus établi » et pour lequel il faut « faire preuve de prudence ».

Si la très gauchiste BBC commence à prendre des pincettes, et que J.K. Rowling y va avec le marteau-piqueur, gageons que la suite sera intéressante.

 

Clémentine Jallais