Le gouvernement donne son feu vert aux « pilleurs de sable »

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La colère gronde dans la baie de Lannion : les opposants aux « pilleurs de sable » ont claqué la porte d’une réunion qui se tenait mardi à Bercy, après avoir entendu le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, donner son accord à la demande de la Compagnie armoricaine de navigation pour l’extraction du sable. Ce feu vert gouvernemental est la goutte d’eau qui noie le sable des Côtes d’Armor…
 
Débuté en 2009, le débat semble donc définitivement clos sans que les riverains aient le sentiment de s’être fait entendre. Certes, le ministre a limité l’extraction à un maximum de 250.000 mètres cubes de sable par an, au lieu des 400.000 mètres cubes demandés par la compagnie. Certes, l’extraction sera interdite pendant la période estivale, soit de mai et août. Certes, l’arrêté préfectoral ne sera initialement délivré que pour une période d’un an, « afin de rendre effectif le suivi des opérations d’extraction et en permettre l’arrêt si nécessaire », souligne-t-on à Bercy.
 

L’impact du pompage par les « pilleurs de sable »

 
Mais, une fois amorcée, il sera plus difficile encore de stopper la pompe de sable coquillier, destiné à être utilisé comme fertilisant agricole.
 
« Les études concluent avec suffisamment de certitude à l’absence d’impact significatif sur l’environnement et les autres activités pour pouvoir débuter l’extraction », affirme cependant Emmanuel Macron.
 
Ce n’est ce que pensent, études à l’appui, les opposants à cette extraction qui affirment qu’elle va mettre en péril l’écosystème et la pêche. « Le problème ne réside pas dans les volumes. Dès l’instant où l’on attaque la dune, on attaque la biodiversité », souligne Alain Bidal, le président du collectif Le peuple des dunes du Trégor.
 

Le feu vert du gouvernement atteint tout le monde !

 
Les pêcheurs seront les premiers touchés, car le poisson ne continuera certainement pas à frayer dans un site perturbé par des pompes puissantes. Selon le collectif, qui rassemble une cinquantaine d’associations et d’organisations professionnelles, le projet menacerait à court terme entre 160 et 450 emplois dans les secteurs de la pêche, de la mytiliculture et du tourisme.
 
Bref ! des professionnels aux élus, en passant par les simples habitants, la Bretagne se mobilise contre ce projet. Mais le marchand de sable Emmanuel Macron n’en a cure. Il pense peut-être que, en ayant coupé la capacité d’extraction en deux, yout le monde sera satisfait. En réalité, personne ne l’est. Et les Bretons sont bien décidés à ne pas fermer les yeux…
 

François le Luc