Gouvernance et quotas-parts : Brésil, Chine, Inde et Russie – les BRICS prennent du poids dans le FMI réformé

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Les BRICS de plus en plus puissants au FMI.

 
Pour la première fois, les quatre économies émergentes des BRICS – Brésil, Russie, Inde et Chine – ont rejoint le club des 10 principaux membres du Fonds monétaire international, pour la plus grande joie des organes médiatiques officiels de ces pays, telle la source russe rt.com. Un enthousiasme partagé par l’institution dont le communiqué annonce que l’entrée en vigueur de ces réformes « renforcera la crédibilité, l’efficacité et la légitimité du FMI ». Le poids des différents pays membres sera fortement redistribué, avec une plus grande participation à la gouvernance et des quotes-parts renforcés.
 
« Les réformes constituent une avancée majeure dans la volonté de mieux tenir compte du rôle grandissant des pays émergents et en développement dynamiques dans la structure de gouvernance de l’institution », affirme le communiqué.
 

Les BRICS obtiennent une meilleure quote-part au FMI

 
Christine Lagarde, directrice du FMI, a « félicité » les pays membres « d’avoir ratifié ces réformes véritablement historiques » qui en appellent d’autres, et qui de son point de vue ont également un avantage on ne peut plus concret : son capital va augmenter pour atteindre 477 milliards de DTS (droits de tirage spéciaux), soit environ 659 milliards de dollars.
 
L’augmentation des quotes-parts concerne les 188 pays membres du FMI, et représente 193,5 milliards de DTS environ, tandis que « plus de 6 % des quotes-parts relatives basculeront vers les pays émergents et en développement dynamiques et des pays membres surreprésentés vers les pays membres sous-représentés ». Le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie rejoignent les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni qui jusqu’ici détenaient les parts les plus importantes. Les pays européens « avancés » se sont engagés à retirer deux de leurs membres du Conseil d’administration pour céder la place aux pays émergents.
 

Le FMI réforme ses quotes-parts et sa gouvernance au profit de la Chine et de la Russie

 
Il appartient désormais aux différents pays de verser le paiement correspondant à leur augmentation de quote-part, ce qui sera fait « pour l’essentiel » dans un délai d’un mois selon le FMI.
 
C’est la Chine qui obtient la plus forte augmentation de quote-part et de droits de vote correspondants, derrière les Etats-Unis qui en détiennent 16,74 % (et un droit de veto puisque la minorité de blocage est à 15 %) et le Japon (6,23 %).
 
Les BRICS obtiennent une part de voix de 14,7 %, en deçà de la minorité de blocage, donc. Le vice-ministre des Finances russe, Sergueï Storchak, Moscou travaillera désormais à obtenir un droit de veto au profit des cinq économies émergentes majeures.
 
Ces réformes s’inscrivent dans une marche progressive vers l’augmentation de l’influence des pays communistes et ex-communistes ou proches de leur sphère dans les institutions internationales, au détriment des Etats historiquement liés à la haute finance internationale.
 

Anne Dolhein