Bientôt la fin de l’immigration illégale en Italie ? Le chef de la Ligue devenu ministre de l’Intérieur dit aux « migrants » de faire leurs valises

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Matteo Salvini, le chef de file de la Ligue devenu ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre, a déjà annoncé que le nouveau gouvernement de Giuseppe Conte bloquerait à la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE prévue mardi à Luxembourg les nouvelles propositions en matière de politique d’asile commune. Salvini exige en effet une renégociation complète de l’accord de Dublin, en vertu duquel un immigrant arrivé illégalement ne peut demander l’asile que dans le premier pays de l’UE où il a posé le pied, ce qui est très pénalisant pour l’Italie. Depuis son entrée en fonction vendredi, le leader de la droite dite « populiste » a déjà annoncé les grandes lignes de la nouvelle politique italienne face aux « migrants », confirmant ce qu’on pouvait déjà lire dans le « contrat pour le gouvernement du changement » signé avec le leader du Mouvement 5 Étoiles (M5S) Luigi di Maio.
 

Salvini ministre et Salvini leader de la Ligue

 
Le ton n’était toutefois pas le même à la Fête de la République de samedi où Salvini était présent en tant que ministre de l’Intérieur et le soir-même lorsqu’il est venu, en tant que secrétaire fédéral de la Ligue, soutenir un candidat aux prochaines élections municipales du 10 juin. Dans la journée, il insistait sur sa volonté d’écouter ses homologues européens et collaborer avec eux, et encore d’aider les économies africaines pour attaquer le mal à la racine. Le soir, il prévenait les immigrants en situation irrégulière que la belle vie en Italie était finie et qu’ils pouvaient déjà commencer à faire leur valise. En visite électorale le lendemain en Sicile où de nouveaux arrivants ont débarqué pendant le week-end sans y avoir été invités, Salvini a encore exprimé son exaspération de voir l’île italienne transformée en « camp de réfugiés de l’Europe » et a critiqué tout particulièrement la Tunisie accusée de laisser volontiers partir ses condamnés vers l’Italie.
 

Les mesures contre l’immigration illégale prévue dans le Contrat pour le gouvernement du changement

 
Le « contrat pour le gouvernement du changement » que le gouvernement de Giuseppe Conte va s’atteler à mettre en œuvre, prévoit, en ce qui concerne le volet « Immigration : rapatriements et coup d’arrêt au business », la mise en œuvre d’une politique de rapatriement efficace pour les « migrants » dont la demande d’asile a été refusée. Leur nombre en Italie est estimé aujourd’hui à environ un demi-million par la coalition « populiste ». En cela, la Ligue met en œuvre – et elle le revendique – le programme de sa coalition électorale dite de centre-droit avec le parti Forza Italia de Berlusconi et les nationalistes du parti Fratelli d’Italia. Dans ce but, le nouveau ministre de l’Intérieur veut négocier de nouveaux accords avec les pays d’origine des « migrants », ce qui ne sera pas une mince affaire, et il souhaite mettre en place, comme le prévoit une récente loi, des centres fermés pour les immigrants en attente d’être expulsés. La nouveauté du contrat de gouvernement entre la Ligue et le M5S, c’est que non seulement il est prévu – comme c’était déjà le cas – d’ouvrir au moins un centre de ce type dans chaque région, mais il devra en être créé suffisamment pour pouvoir contenir tous les immigrants qui se qualifient pour un rapatriement forcé. En cela, l’Italie veut désormais suivre la voie tracée par la Hongrie.
 
L’autre volet de la lutte contre l’immigration illégale, c’est bien entendu de freiner les arrivées alimentées par l’opération navale EUNAVFOR MED de l’UE, sous commandement italien, et par les ONG que Salvini qualifie de complices des passeurs et dont les bateaux sont comparés à des taxis marins par Di Maio. En ce qui concerne ceux qui débarqueront quand même, le nouveau gouvernement promet un traitement mieux différencié et accéléré des demandes d’asile en fonction du pays d’origine puisque l’énorme majorité des soi-disant réfugiés sont en réalité des immigrants économiques encouragés par le laxisme notoire des pays européens.
 
Matteo Salvini réunira mardi les préfets pour leur indiquer ses premières directives et ce sera donc pour lui la première occasion d’agir concrètement.
 

Les bons conseils de George Soros à l’UE pour récupérer l’Italie des mains des populistes

 
Si l’on en est arrivé là, pour le milliardaire américain George Soros, c’est à cause de la France, de la Suisse et de l’Autriche qui ont rétabli les contrôles aux frontières avec l’Italie et gêné ainsi la poursuite du voyage des centaines de milliers d’immigrants illégaux débarqués dans la Botte. La solution serait donc de rouvrir ces frontières et de mettre fin au règlement de Dublin pour que Rome n’ait pas à reprendre les « migrants » passés par son territoire. Puisque des pays comme la Pologne et la Hongrie bloquent la « relocalisation » (redistribution) de ces immigrants dans l’UE, il faudrait que les autres pays donnent à l’Italie des compensations financières et évitent surtout de donner des leçons aux Italiens de peur de renforcer encore les « populistes » aux prochaines élections.
 
Les gens comme Soros ou encore Angela Merkel, qui a regretté que l’Italie ait été laissée seule face à son problème d’immigration, semblent toutefois ignorer la conviction dominante au sein de la Ligue, qui est que l’immigration de masse actuelle, s’accompagnant d’une islamisation de la société, menace la survie non seulement de l’Italie mais aussi de toute la civilisation européenne. Dans l’opposition, la Ligue regardait vers le Groupe de Visegrád (V4) et notamment vers la Hongrie en matière de politique migratoire, même si à la différence de ces pays, et pour des raisons compréhensibles, elle reste favorable à la redistribution dans l’UE des demandeurs d’asile déjà présents en Italie. Rome doit d’ailleurs opposer son veto mardi à Luxembourg aux propositions du V4 concernant un nouveau règlement de Dublin.
 

Casser le modèle économique des organisations de gauche qui ont fait de l’accueil des migrants un véritable business

 
Le nouveau gouvernement italien a par ailleurs promis de réorienter vers les opérations de rapatriement une partie du budget annuel de plusieurs milliards d’euros consacré jusqu’ici à l’accueil. Le contrat de gouvernement prévoit aussi de mieux surveiller la gestion des centres d’accueil par les entités privées et de transférer progressivement cette gestion vers le secteur public, afin de casser le modèle économique de toutes ces organisations généralement liées à la gauche qui ont fait de l’immigration illégale un business lucratif.
 
Si les autorités bruxelloises ont appelé l’Italie à garder ses frontières ouvertes aux immigrants clandestins, les capitales européennes ne voient pas forcément d’un mauvais œil la fermeture de la route de la Méditerranée centrale annoncée dans le « contrat pour le gouvernement du changement ». A tel point que, d’après le Corriere della Sera, il pourrait être question de co-financements européens pour les nouveaux centres de détention pour immigrants en situation irrégulière.
 
Mais ce qui aiderait le plus l’Italie dans sa nouvelle politique contre l’immigration irrégulière, ce serait que des pays comme la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne se mettent à appliquer une politique semblable, car cela aurait un effet très dissuasif sur les futurs candidats à l’immigration illégale ne serait-ce qu’en raison du gros investissement financier qu’une telle aventure représente pour eux-mêmes et leurs familles. Hélas, à Paris, Berlin et Londres, une telle volonté fait toujours défaut.
 

Olivier Bault