La Ligue arabe d’accord pour créer une force militaire conjointe, annonce Al-Sisi

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Face au chaos qui s’est installé au Proche-Orient et dans l’Afrique du Nord, la Ligue arabe a annoncé qu’elle entend créer une force militaire conjointe à part entière, a annoncé le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. C’est un nouveau pas vers une intégration régionale, à l’image de celles qui se mettent en place dans d’autres parties du monde et qui a connu une accélération ces jours-ci avec la promotion d’une « armée mondiale » dans le cadre des Nations unies et la mise en place de projets de défense financés directement par l’Union européenne.
 
Al-Sisi a qualifié les troubles en cours au Yémen, en Irak, en Syrie et en Libye comme étant « sans précédent », ce qui justifie selon ce projet une réponse militaire non plus alliée, mais commune, avec la création d’une force de 40.000 troupes d’élite, soutenues par une aviation militaire, des navires de guerre et des armes légères.
 

La Ligue arabe envisageait la création d’une force militaire conjointe depuis longtemps

 
A l’heure où parlait le général Al-Sisi, une force alliée conduite par l’Arabie Saoudite et regroupant neuf pays arabes, qui s’est constituée « avec une rapidité et une facilité étonnantes », commente un journaliste de la BBC, bombardait des cibles chiites rebelles Houthi au Yémen.
 
Mais ces actions sont décidées au coup par coup et en toute souveraineté. La mise en place d’une force militaire conjointe à part entière sied mieux aux projets régionalistes, avec un objectif facilement acceptable : combattre les « groupes terroristes ».
 

Al-Sisi justifie l’accord au nom des troubles « sans précédent »

 
Le principe de l’accord est donc acquis, a annoncé le président Abdel Fattah al-Sisi à l’issue du sommet pan-arabe de Charm el-Cheikh, et devrait déboucher sur un accord concret d’ici à « quatre mois », portant sur les modalités et la composition de la nouvelle force militaire conjointe.
 
L’accord aura été précipité par l’avancée des rebelles chiites au Yemen, bien plus que par l’installation de l’Etat islamique dans des territoires irakiens et syriens : c’est elle qui sert d’agent coagulateur.
 
La force militaire conjointe emportera-t-elle l’adhésion des 22 pays membres de la Ligue arabe ? Leurs rapports souvent compliqués laissent penser que non, mais il semble qu’on aille bien vers une forme de mise en commun militaire.