Manifestations pro et anti-migrants à travers l’Europe : les « bons » et les « méchants »

Manifestations pro anti migrants Europe bons méchants
 
D’une seule voix, les médias progressistes bien en cour et les sources russes et chinoises ont salué au cours du week-end les manifestations qui se sont tenues à travers l’Europe en faveur de « l’accueil » des migrants. Avec un (trop) bel ensemble, les foules se sont rassemblées à Copenhague, à Londres, à Athènes, à Berlin, à Madrid, à Stockholm, à Helsinki, à Lisbonne… pour réclamer davantage de places pour les clandestins qui se pressent aux frontières de l’Europe. Ce sont les « bons ». Face aux pro-migrants, les rassemblements des « anti » sont présentés avec bien moins de sympathie, et leurs chiffres minimisés. Les récalcitrants – populations et gouvernements – sont les « méchants ».
 
Les milliers de personnes qui ont manifesté en faveur de l’accueil des populations étrangères, clandestines, présentant un fort risque d’infiltration islamiste, l’ont fait sous pression. Non celle du revolver sur la tempe mais celle de l’incantation médiatique qui sait doser images et discours pour faire vibrer la corde sensible de peuples encore nourris de l’idée du devoir de charité chrétienne – bien réel ! – mais privés de discernement à force de raisonner avec leurs tripes.
 

Les manifestations pro-migrants saluées par la presse progressiste mais aussi les médias russes et chinois

 
C’est une réalité portée par des années de travail acharné : toutes les méthodes pédagogiques imposées à l’immense majorité des jeunes à travers le monde favorisent la réaction émotionnelle tout en inhibant l’analyse. On savait qu’elles avaient pour objectif de rendre les esprits plus manipulables par l’image et le sentiment : voilà le résultat. Sans doute bien des journalistes sont-ils affectés par le même virus : c’est en toute bonne foi que nombre d’entre eux s’émeuvent de la misère qui s’étale pour obtenir l’entrée massive de populations islamiques dans les pays européens désarmés par leur propre apostasie.
 
Leurs gouvernements ont beau annoncer l’accueil de dizaines de milliers de nouveaux clandestins – 24.000 en France, 20.000 réfugiés syriens supplémentaires sur cinq ans au Royaume-Uni, des centaines de milliers en Allemagne – ce ne sera jamais assez aux chantres de la « solidarité » globale. Notons en passant que les problèmes qui sont à la racine de ces migrations de masse sont supposés quasi définitivement installés, sans pourtant prévoir que cela annonce et accepte l’idée que le flot de migrants ne se tarira pas.
 
Pourquoi se tarirait-il ? L’Afrique, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan… ne sont pas coupés du monde, et le message parvient cinq sur cinq aux populations candidates à l’entrée en Europe et aux passeurs qui s’enrichissent par leur trafic d’êtres humains.
 

Les bons et les méchants désignés par les médias : il faut accueillir les migrants syriens

 
Que ce soit Sputnik – agence gouvernementale russe – ou France 24, Chinatopix, média autorisé de la Chine ou le Huffington Post, le traitement de l’information est le même. D’un côté, la « générosité », l’ouverture, les « manifestants pacifiques » ; de l’autre, les « violences », les « incidents » (un homme de couleur roué de coups par la foule anti-migrants à Varsovie).
 
Cette présentation positive par les médias russes, qui insistent notamment sur la participation du nouveau leader du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn au rassemblent pro-migrants de Londres, s’accompagne de pressions nouvelles.
 
Sputnik rapporte ainsi les commentaires d’un journaliste scientifique finlandais, Konstantin Ranks, pour qui « les flux migratoires vers l’Union européenne ne sont pas statistiquement plus élevés que lors d’autres pics enregistrés ces 25 dernières années ». Avec 672.000 demandes dans l’Europe à15 en 1992, l’Union européenne en a vu d’autres, en somme. Et les 200.000 migrants qui ont frappé à ses portes en 2006 constituaient une sorte de bas historique sur la période. Compte tenu de l’élargissement de l’UE depuis 1992, il faudrait arriver à 900.000 demandeurs d’asile pour atteindre une configuration semblable. L’agence russe reconnaît que la composition ethnique des migrants a changé. Mais dans l’ensemble, son ton ne leur est pas hostile.
 

L’Europe aux prises avec les migrants islamiques : les anti-migrants présentés comme des racistes

 
Et l’on arrive à la situation paradoxale où l’accueil d’immigrés par milliers semble être la volonté des populations contre celle de leurs gouvernants : extraordinaire tour de passe-passe !
 
D’autres médias, tels le Global Times chinois, insistent désormais pour que les Etats-Unis, « responsables » des crises migratoires actuelles, prennent leur part des réfugiés. Le quotidien salue la décision de Barack Obama d’accueillir 10.000 Syriens au cours de la prochaine année fiscale, alors que les Etats-Unis n’ont ouvert leurs frontières qu’à 1.500 Syriens depuis le début du conflit. Il cite David Miliband, ancien secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères sous Tony Blair, aujourd’hui à la tête de l’International Rescue Committee de New York, qui veut voir 65.000 permis accordés à des réfugiés syriens. « Il est vrai que ce sera douloureux pour les Etats-Unis. Mais il est nécessaire que les Etats-Unis acceptent cette douleur », affirme le quotidien chinois dans le langage inimitable des sources asiatique. Il accuse les Etats-Unis d’avoir fomenté l’« agitation » dans les pays du Proche Orient et de l’Afrique du Nord mais il faut croire que ce n’est pas perdu pour tout le monde, puisqu’une nouvelle agitation en résulte, appuyée par les pays communistes orientaux.
 
L’article s’achève sur une prédiction quant à l’imbrication des intérêts des pays développés et ceux qui le sont moins : « Il deviendra de moins en moins probable que les pays développés puissent empêcher que les bouleversements majeurs des pays moins développés les affectent eux-mêmes. »
 
Une menace ? Non ; le constat de la puissance des dialectiques nouvelles qui mènent le monde vers de nouveaux choix, imposés d’en haut mais portés par des opinions façonnées par le flot d’images médiatiques qui les bombardent.
 

Anne Dolhein