Le ministre allemand Michael Roth annonce que trois millions de nouveaux migrants sont « prêts » à arriver en Europe

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Michael Roth, ministre allemand des « politiques européennes ».

 
Michael Roth est le ministre allemand des « politiques européennes », chargé de coordonner les relations de l’Allemagne avec les institutions de l’UE et ses représentants. C’est depuis ce poste d’observation privilégié qu’il a reconnu l’absence d’une vraie stratégie de l’Europe en vue d’« intégrer » les migrants qui ne cessent d’arriver au cœur des sociétés européennes. Et la situation n’est pas près de s’améliorer : « Trois millions de nouveaux migrants sont prêts à prendre la mer pour venir en Europe », a-t-il affirmé dans un entretien publié mercredi par Il Giornale.
 

Michael Roth dénonce l’absence de stratégie d’intégration de l’Europe face aux migrants

 
Le ministre estime que cet état de fait oblige l’Europe à s’entendre avec la Turquie – notamment pour organiser le retour des clandestins vers ce pays de transit d’où ils partent vers l’Union européenne. Michael Roth, social-démocrate, a déclaré qu’il « n’y a pas le choix » : « Sans Erdogan nous n’avons aucun moyen de gérer leurs mouvements. Et il nous faut concéder qu’à ce jour, il a pu agir avec les migrants d’une manière dont nous Européens sommes incapables. »
 
On ne saurait dire plus clairement que la Turquie tient entre ses mains l’avenir – concret, démographique – de l’Europe. Ou plus exactement, que l’UE est prête à laisser ce pouvoir entre ses mains. Car le message d’accueil adressé aux populations candidates ainsi que le système d’assistance qu’aucun Européen ne trouvera jamais en Turquie, sans même parler des pays d’émigration qui protègent jalousement leurs frontières sont autant de points ajustables par l’UE… si elle le voulait bien.
 

Selon le ministre allemand des affaires européennes, trois millions de nouveaux migrants sont prêts à débarquer

 
Roth répondait à des militants des droits de l’homme qui accusent l’Allemagne et l’UE d’abandonner les migrants à travers l’accord avec la Turquie. Celle-ci « ne maltraite pas les migrants, même si elle peut mieux faire », dit-il.
 
Et de reconnaître qu’il « comprend » la montée des partis eurosceptiques comme Alternative für Deutschland : le gouvernement a « donné l’impression d’être rapide et efficace en ce qui concerne [l’aide aux] migrants tout en oubliant notre électorat ». Et les eurosceptiques ont « obtenu beaucoup de voix de la part de gens qui se sentent abandonnés par le système ».
 
Ce n’est pas un scoop. Ouvrir les bras de l’Europe à une vague sans précédent de migrants alors que les difficultés existent déjà – et que la critique est taboue – face à la présence de fortes minorités étrangères qui ne partagent pas la culture de leur pays d’accueil, c’est consciemment créer de tels profondes conditions de conflit.
 
C’est le moment choisi par la Commission européenne pour adresser ses recommandations au Parlement européen : il faut accueillir davantage de migrants « qualifiés » et imposer des quotas aux différents pays membres. Histoire de ne pas imposer légalement, comme c’est le cas aujourd’hui, la responsabilité de l’accueil d’une « vaste majorité des migrants » sur « un nombre limité de pays membres » qui ne sauraient faire face.
 
Mais qu’ils viennent quand même !
 

Anne Dolhein