Les présidents croate, macédonien et slovène demandent plus de clarté à l’Union européenne dans la gestion de la crise migratoire

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La présidente croate Kolinda Grabar Kitarovic (à droite), le président macédonien Gjorge Ivanov (au centre) et le président slovène Borut Pahor (à gauche) parlent aux médias au centre de transit pour réfugiés, près de Gevgelija, le mercredi 13 avril 2016.

 
Les présidents croate, macédonien et slovène étaient mercredi à la frontière entre la Macédoine et la Grèce, dans la ville de Gevgelija, où ils ont notamment visité un centre de transit temporaire pour les migrants. L’occasion pour les trois chefs d’Etat de la région de lancer un appel aux autorités de l’Union européenne leur demandant de faire preuve de plus de clarté dans la gestion de la crise migratoire.
 
Kolinda Grabar Kitarovic, la présidente de la Croatie a souligné, à cette occasion, que « l’Union européenne doit être claire dans sa politique envers les migrants et tenir compte de ceux qui ont le droit à l’asile, qui sont des réfugiés fuyant la guerre ». « La vague de migrants ne s’arrêtera pas d’elle-même, pas tant que ces messages ne seront pas clairs », a-t-elle insisté aux côtés du président macédonien Gjorge Ivanov et de leur homologue slovène Borut Pahor.
 

Les présidents croate, macédonien et slovène en visite à la frontière entre la Macédoine et la Grèce

 
Ces propos, et cette visite commune, interviennent après les incidents qui ont émaillé les alentours de Gevgelija dimanche, incidents au terme desquels près de trois cents migrants avaient dû recevoir des soins. De même mercredi, alors que les trois présidents visitaient le centre de transit, la police macédonienne s’est vu contraint de tirer des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes contre un groupe d’une centaine de migrants qui manifestaient le long de la frontière gréco-macédonienne du côté d’Idomeni.
 
Le président macédonien Gjorge Ivanov a expliqué de son côté que ces incidents sont dus à « la grande pression exercée par les migrants afin d’obtenir la réouverture » de la route des Balkans. Mais la Macédoine, a-t-il continué, « se doit de respecter la décision de Bruxelles » sur la fermeture de ce passage vers l’Europe, et, bien entendu, de « protéger sa frontière ».
 
Le ministre macédonien des Affaires étrangères, Nikola Poposki, a d’ailleurs mis en garde, ce même mercredi, contre une possible répétition des incidents comme celui de dimanche.
 
« C’est pourquoi nous insistons autant sur la coopération des autorités grecques à la frontière », a-t-il ajouté, en insistant sur la nécessité de déplacer les réfugiés du camp d’Idomeni vers des centres d’accueil adaptés, conformément – a-t-il rappelé – au plan de l’Union européenne.
 

Un appel à plus de clarté de l’Union européenne dans la gestion de la crise migratoire

 
La veille, le ministre avait déjà fait état de certaines difficultés relationnelles avec les autorités grecques dans la gestion de cette crise. « J’ai vu beaucoup de photographies et d’images sur les derniers incidents, des centaines, beaucoup prises en territoire grec, affirmait-il en répondant aux questions de journalistes. Pratiquement aucune ne montre la présence du moindre policier grec sur la ligne protégeant la frontière. »
 
La tension, on le voit, est loin de se relâcher dans cette région soumise au flux continu des migrants, et ce alors même que l’accord signé avec la Turquie était censé apaiser les choses.
 
Il est donc plus que temps, effectivement, que les autorités de Bruxelles prennent la mesure d’une situation qu’elles semblent avoir jusqu’ici, par incapacité ou idéologie, laissé se dégrader jusqu’à un point qu’on n’espère ne pas être, déjà, celui de non-retour…
 

François le Luc