Scandale sanitaire ? Les bienfaits des statines ont été volontairement exagérés, et les effets secondaires minimisés

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Cela fait des années que les patients présentant un risque d’infarctus ont avalé les statines prescrits par leur médecin traitant, mais ces médicaments miracle n’ont guère empêché les attaques tout en déployant leurs effets secondaires qui peuvent être graves. Pire : leur inefficacité et leur dangerosité étaient connues. Les bienfaits des statines ont été volontairement exagérés et leurs effets secondaires minimisés, assurent aujourd’hui deux chercheurs experts en pharmacologie, le Dr David Diamond de l’université de South Florida, et l’expert en maladies cardiovasculaires, Uffe Ravnskov.
 
Les statines ont pour effet de faire baisser le cholestérol dans le sang – ce cholestérol accusé jusqu’à il y a peu de causer toutes sortes de maladies cardiovasculaires, aujourd’hui réhabilité. Au moment de leur mise sur le marché, avec toutes les autorisations des autorités de contrôle des médicaments, il y a une vingtaine d’années, les statines étaient présentées comme le remède miracle qui allait faire baisser de manière spectaculaire les affections cardiaques.
 

Bienfaits exagérés : les statines réduisent à peine le risque d’infarctus

 
Il n’en a rien été : « Ils n’ont pas réussi à améliorer de manière substantielles le sort des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires », constatent les deux experts. Ils accusent les multiples études publiées sur leur prétendue efficacité de se fonder sur des « tromperies statistiques » qui ont permis d’exagérer leurs bienfaits et de duper les utilisateurs.
 
Les mêmes études ont occulté le fait que les effets secondaires des statines ont été à l’origine de bien plus de problèmes chez les patients qu’on n’a voulu l’avouer dans les médias et dans le cadre des conférences médicales. Et il ne s’agit pas de maux de têtes ou de nausées passagères : « L’incidence accrue de cancer, de cataracte, de diabète, de problèmes cognitifs et de troubles musculo-squelettiques n’est pas compensée, loin s’en faut, par les bienfaits cardiovasculaires modestes d’un traitement aux statines. »
 

40% de la population adulte sous statines ?

 
L’utilisation des statines a été fortement préconisée par différentes autorités sanitaires : ainsi l’agence d’évaluation des médicaments et des traitements de la NSH britannique, NICE, a-t-elle déclaré pas plus tard qu’en juillet dernier que 17 millions de patients devraient se voire prescrire des statines, soit près de 40% de la population adulte.
 
L’étude menée par Diamond et Ravsnkov, publiée dans l’Expert Review of Clinical Pharmacology, a analysé en profondeur deux études sur les statines. Le « Jupiter Trial », par exemple, annonce une réduction des attaques cardiaques de 54% sous statines – c’est le chiffre qui a été fourni aux médecins et au public. La réduction de risque réelle était de 1%. L’étude « ASCOT-LLA », telle qu’elle a été présentée au public à travers des publicités aux Etats-Unis, annonçait une réduction de risque de 36% : elle était en réalité de 1,1%.
 

Cancer, diabète, troubles cognitifs : les graves effets secondaires des statines minimisés

 
Mais vu le volume des statines prescrits, on imagine sans peine l’énorme marché et les spectaculaires profits engendrés. Un patient sous statines, c’est mieux qu’un abonné à un réseau de téléphonie portable : il retourne chez le médecin tous les mois et consomme sa dose quotidienne, sans même qu’on ait besoin de le fidéliser avec un mobile dernier cri…
 
En France, les prescriptions de statines ont coûté 1,2 milliard d’euros pour la seule année 2012 et concernaient plus de 6 millions de personnes.
 

Un scandale sanitaire ?

 
Si les assertions de Diamond et Ruvsnkov sont exactes, ces personnes, pour autant qu’elles souffriront des graves effets secondaires liés aux statines, vont devoir recevoir d’autres soins coûteux pour prendre en charge leurs nouvelles pathologies – sans compter la douleur, physique et morale, qui y est associée.
 
Et alors il s’agirait bien d’un énorme scandale sanitaire.