A trois ans, un test pour déterminer si vous serez un fardeau pour la société

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Un test simple à l’âge de trois ans peut déterminer si les enfants vont devenir un fardeau pour la société… C’est le résultat d’une étude du King’s College de Londres, menée pendant trente-cinq années sur un échantillon de 1.000 individus néo-zélandais (sujet trop épineux en Grande-Bretagne cosmopolite…). Les plus mauvais résultats des tests à trois ans définissent un groupe de population adulte dépendante à moult niveaux.
 
« Intervenir », c’est le mot d’ordre de ces chercheurs …. Mais comment ? On peut tout craindre.
 

Un cinquième du groupe cumule tous les fardeaux pour la société

 
L’étude a été publiée dans la revue Nature Human Behavior. Les scientifiques du King’s College de Londres ont suivi plus de 1.000 enfants avant l’école jusqu’à l’âge de 38 ans, pour savoir s’il était possible de prédire qui allait mener une vie « troublée »…
 
A l’âge de trois ans, chacun a subi un test de 45 minutes, destiné à évaluer son intelligence, son expression orale et ses compétences motrices, mais également ses niveaux de tolérance, d’agitation, d’impulsivité, de frustration et même de handicap social.
 
Trente-cinq ans plus tard, les chercheurs peuvent attester qu’un cinquième du groupe était l’objet de 81% des condamnations pénales, de 75 % des prescriptions de médicaments, de 33 % des prestations sociales et de plus de 50 % des nuits à l’hôpital… Il cumule également 40 % des obèses…
 
Une hyper concentration déjà notable.
 
Seulement, il s’avère surtout que c’est ce même cinquième de l’échantillon qui avait obtenu, petit enfant, aux tests, les résultats les plus mauvais… ceux qui, en gros, y répondaient comme des enfants de deux ans et demi.
 

20 % de la population est le chaînon le plus coûteux de la société

 
Ainsi se retrouve selon l’équipe de chercheurs, le fameux principe de Parieto, la règle des 80-20. L’ingénieur et scientifique social italien Vilfredo Pareto avait observé, il y a un siècle, que 80 % de la richesse était contrôlé par 20 % de la population et que cette proportion s’appliquait à de nombreux autres domaines de la vie.
 
C’est ici la même chose : 20 % de la population est le chaînon le plus coûteux de la société, à tous points de vue, santé, social ou judiciaire. Parce que ce petit segment démarre avec « moins de points » en quelque sorte.
 

Tester pour « intervenir » dès trois ans ?

 
D’où l’idée de l’équipe de recherche : si tous les enfants pouvaient être testés, il serait possible de déterminer qui sera le plus « à risque » pour la société, pour l’État, et de tout faire pour l’en empêcher…
 
Nous y sommes : il faudrait « intervenir ». « Intervenir dans leur vie très tôt pour tenter de changer leurs trajectoires, pour leur bénéfice », et dans un souci de « retour sur investissement pour le gouvernement »… Un bénéfice à long terme pour tous !
 
Rena Subotnik, directrice du Centre de psychologie des écoles et de l’éducation de l’American Psychological Association, en est persuadée : « Ce sont tous des traits qui peuvent être contrôlés et améliorés, donc, les identifier chez les jeunes enfants est un cadeau, toute la société en bénéficierait. »
 
L’étude ne veut pas y voir des profiteurs, des sangsues qui vivent au crochet de l’État et aux frais du contribuable… Elle parle d’un « sentiment de compassion pour ces personnes par opposition à un sentiment de blâme ». N’empêche ! Elle soutient une identification dont les conséquences peuvent être multiples.
 

Un autre Meilleur des Mondes

 
Cette classification fait irrémédiablement penser à la division de la population proposée par Aldous Huxley dans son fameux roman Le Meilleur des mondes. Il met en scène des classes sociales aux caractéristiques prédéterminées (biologie, milieu social, intelligence…) : selon votre naissance, vous serez élevé en Alpha, Béta, Gamma, Delta ou Epsilon…
 
Alors cette étude prétend à l’inverse, classer au départ, pour mieux niveler au final, pour égaliser tous et toutes devant les services et largesses de l’Etat. Car, c’est évident : l’inégalité est réelle, immense, tant dans notre corps, que dans notre intelligence, mais aussi dans notre histoire, les conditions de notre naissance, l’éducation reçue.
 
Mais cette détermination serait la porte ouverte à un contrôle social accru et un encadrement plus que directif, fatalement… D’ailleurs les chercheurs de l’étude ne donnent aucune idée d’« intervention », une fois qu’on aurait « prévu » l’individu. Plus d’école, plus d’obligations ?
 
Le concept de « fardeau » est très vite douteux dans une société qui n’hésite pas à éliminer ses plus petits et ses plus vieux, réguler ses niveaux de population. C’est l’invocation d’une sorte de « développement durable » à l’échelle humaine. La Charité chrétienne n’a rien à voir là-dedans… la compassion des uns sera vite dépassée par le pragmatisme des autres.
 

77 % de ces « individus à problèmes » ont grandi sans père

 
Et que fait-on de la liberté, de la volonté, de la conversion ? Tout est-il prédestiné ? Il y a de grandes directions, de grandes lignes sont bien là – la génétique nous en apprend tous les jours sur ce sujet et l’éducation précoce de nos jeunes enfants – mais ce sont des boulevards… et leur largeur tient compte de la liberté de chacun, de sa volonté et de la Grâce acceptée…
 
Et cette société moderne qui prétend découvrir et peut-être « s’occuper » de ses individus à problèmes n’est-elle en partie responsable de leur état ? Détail intéressant : 77 % d’entre eux ont grandi sans père…
 

Clémentine Jallais