Bras de fer Trump-Macron : le G7, l’Europe, les USA, le climat et l’immigration

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La première poignée de main entre Trump et Macron lors du G7 a fait couler de l’encre et de la salive : elle symbolise le bras de fer qui oppose l’Europe aux USA à propos du climat et de l’immigration. Sous l’apparence pragmatique de deux présidents, nationalisme et mondialisme s’affrontent.
 
Tout sépare en apparence Donald Trump d’Emmanuel Macron. L’un a le teint et les cheveux rouges d’un tonitruant self made man, l’autre le visage étroit et le maintien discret d’un premier de classe rejeton de la bonne bourgeoisie de province grandi dans les cabinets de l’État. L’un est vieux, sa femme est jeune, l’autre est jeune, sa femme est vieille. L’un est le chouchou des médias, l’autre sa bête noire. L’un est le champion de Bruxelles en particulier, des institutions supranationales en général, l’autre est leur ennemi déclaré. Et pourtant…
 

Macron et Trump copains de G7

 
Pourtant leur première rencontre au sommet du G7 à Taormine a été finalement chaleureuse et fructueuse. Trump a lancé à Macron : « You were my guy », ce qui signifie qu’en dépit des efforts de Marine Le Pen pour le rencontrer à la Trump Tower le milliardaire américain avait choisi l’homme des Rothschild pour candidat à la présidentielle ( et constitue l’aveu tardif d’une ingérence dans la présidentielle française). Et Macron en retour a loué la « capacité d’écoute » de Donald Trump sur divers dossiers, son caractère « pragmatique ». Il a même salué « les progrès » effectués dans le domaine du climat (« Il y a quelques semaines encore on pensait que les États-Unis allaient quitter le cadre des accords de Paris et qu’aucune discussion ne serait possible» ) alors qu’Angela Merkel a jugé la discussion « très difficile » et « pas du tout satisfaisante ».
 

Europe, USA : Macron continue son sans faute

 
Plusieurs éléments peuvent expliquer cela. D’abord l’allégresse d’un jeune ambitieux qui découvre un autre aspect du G7 et des grandes réunions internationales, une certaine reconnaissance, malgré leurs différences, de l’animal extraordinaire qu’est Donald Trump, président atypique comme lui, élu comme lui au terme d’une campagne extraordinaire, contre la volonté des grands partis au pouvoir, homme d’argent et de pouvoir comme lui. Ensuite, la propension naturelle, pour exister, de jouer la troisième voie (au centre, ailleurs, c’est très Macron) entre les deux poids lourds Trump et Angela Merkel.
 
Et puis aussi le désir de prolonger la chronique d’un sans-faute médiatique annoncé, de prouver à tous ses compatriotes et concitoyens que dans le Macron tout est bon. Emmanuel le magnifique a endossé l’habit d’un président solennel et ne le quitte pas. Après la pyramide, les Champs-Élysée, le gouvernement hors norme, voici la suite : tranchant sur Sarko l’agité et Hollande la concierge, voici Macron président protocolaire qui ne réagit pas sur les affaires intérieures françaises depuis l’étranger, Macron président francophone qui interpelle Trump en français, Macron qui, comme son lointain ancêtre Giscard d’Estaing, entend rassembler deux Français sur trois autour d’une présidence digne. Une président digne et surprenant qui séduira même son contraire Donald Trump, et l’adversaire de l’Europe de Bruxelles, Vladimir Poutine, pour lequel il fait réaménager Versailles.
 

Poignée de main, baiser Lamourette et bras de fer

 
Cette opération de promotion personnelle est sensible dans la première poignée de main qu’ont échangée les deux présidents : on sait que Trump secoue très fort la main de ses interlocuteurs pour leur en imposer (il a fait ainsi danser le Japonais Kenzo Abé plus de quatorze secondes). Macron a décidé d’en profiter pour montrer sa détermination, il a pris la main de Trump très haut vers le poignet et l’a serrée à craquer, on remarque l’effort fait (et peut-être la douleur) sur son visage. La presse américaine a épilogué sur la chose et notre président-roi de l’image l’a commentée. Pour lui, ce geste « n’est pas innocents » mais signifie « qu’on ne se fera pas de petites concessions même symboliques ». En d’autres termes, malgré les paroles melliflues, les deux rivaux de Bruxelles se sont embrassés pour mieux s’étouffer mutuellement. Leur baiser Lamourette dissimule l’amorce d’un bras de fer.
 

Deux points chauds : le climat et l’immigration

 
Ajoutons que, si Macron se dit satisfait alors qu’Angela Merkel exprime son mécontentement, c’est qu’il y a aussi une raison de fait. Le climat n’était pas, loin de là, le seul point de désaccord, au sein du G7, entre les représentants de l’Europe de Bruxelles et les USA. Un autre sujet fâche, l’immigration. Paolo Gentiloni, le président du conseil italien avait préparé pour la réunion de Taormine, en liaison avec les autres chancelleries d’Europe, un texte de six pages intitulé « Vision du G7 sur la mobilité humaine » censé établir « l’aspect positif de la mobilité humaine et de l’intégration des migrants ». Mais Donald Trump n’a rien voulu signer sans qu’on y ajoute le paragraphe suivant : « En même temps, tout en garantissant le respect des droits de l’homme des migrants et des réfugiés, nous réaffirmons les droits souverains des États à contrôler leurs propres frontières et à fixer des limites claires sur les niveaux de migration nette, en tant qu’éléments clés de leur sécurité nationale et de leur bien-être économique. Cela peut consister en un renforcement des contrôles douaniers, en le développement de processus de retour au pays et une amélioration des dispositifs de coopération avec les pays d’origine. »
 

Le climat pour régenter les âmes, l’immigration pour détruire les nations

 
​Voilà qui peut expliquer la grise mine d’Angela Merkel. Quant au climat, Donald Trump a finalement décidé de se laisser une semaine pour prendre sa décision finale. C’est mieux, vu du point de vue de l’Europe de Bruxelles, qu’un non définitif aux accords de Paris, et cela justifie déjà la petite satisfaction de Macron. Celle-ci s’épanouirait si la réponse définitive de Trump devenait un oui mais ou un oui si…
 
En attendant la décision de Trump, il faut méditer sur le climat et l’immigration, qui sont deux moyens du mondialisme, mais pas deux moyens de même nature. La propagande sur le climat fait partie de la manipulation des esprits, elle vise à culpabiliser ceux-ci, au Nord, et à les préparer à toutes les politiques du mondialisme, repentance, transfert des richesses au Sud, établissement d’une nouvelle morale, d’une nouvelle spiritualité et de nouvelles règles politiques.
 
Avec l’immigration, l’invasion pour lui donner, après Valéry Giscard d’Estaing, son vrai nom, on est dans l’opérationnel : on exploite les peurs, les diabolisations, les tétanisations, acquises notamment par le travail sur le climat, de façon à broyer les sociétés d’Europe et d’Occident : l’immigration est l’arme de destruction massive des nations. D’où Merkel qui pleure parce que le G7 a mis un frein temporaire à cette destruction, a retardé l’opération en cours, et Macron qui rit parce que, peut-être, Trump va finir par donner si peu que ce soit dans la fable du climat, qui donne le pouvoir sur les âmes.
 

Pauline Mille