Manuel Valls se prononce pour un pacte européen de sécurité

Valls pacte européen sécurité
Manuel Valls et son homologue belge Charles Michel. L’idée de « mini-sommet » franco-belge était évoquée depuis plusieurs semaines, d’autant que selon l’enquête les attentats ont été fomentés en grande partie outre-Quiévrain.

 
La France et la Belgique ont décidé de renforcer leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme, à l’occasion d’un mini-sommet franco-belge, lundi à Bruxelles, visant à l’élaboration d’un pacte européen de sécurité, dont Manuel Valls a déclaré qu’il constituait une démarche indispensable à la survie de Schengen.
 
Au cours de cette rencontre, où il était accompagné des ministres de la Justice Jean-Jacques Urvoas (successeur de Christiane Taubira) et de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, le premier ministre français, aux côtés de son homologue belge Charles Michel, a évoqué les « décisions concrètes » susceptibles de renforcer la sécurité : échange de policiers et d’officiers de liaison, renforcement de la coopération de la police transfrontalière, affectation d’un magistrat de liaison à l’ambassade de France à Bruxelles, action concertée en matière de lutte contre la radicalisation ont notamment été abordés.
 

Manuel Valls rencontre son homologue belge à Bruxelles

 
« Nous avons également convenu d’intensifier les échanges d’informations, déjà intenses, entre services. Il faudra pour cela exploiter pleinement les capacités des outils des outils bilatéraux et européens existant », a déclaré Manuel Valls.
 
De son côté, bien que reconnaissant certaines failles (il eut été osé, en l’état actuel, de faire moins…), Charles Michel a estimé que la coopération en matière de sécurité entre la France et la Belgique « fonctionne plutôt bien ».
 
Néanmoins, dans un entretien accordé en fin de journée à la chaîne RTL-TVI, les deux chefs de gouvernement ont bien été obligés de souligner l’importance de la menace et du risque, rappelant que « le risque zéro n’existe pas »…
 

Vers un pacte européen de sécurité

 
C’est sans doute pour cette raison que Manuel Valls propose une vision élargie de la question sécuritaire : « Notre devoir, c’est de protéger notre peuple aux frontières extérieures (…) en aidant les pays qui sont en première ligne, la Turquie, la Jordanie mais aussi la Grèce », mais s’aligne aussi d’avance sur les « propositions législatives » que la Commission européenne devrait faire prochainement et qui ne manqueront pas de renforcer son pouvoir et l’intégration européenne.
 
Mais Manuel Valls, en la circonstance, aura tout de même fait preuve de réalisme, reconnaissance que, face à cette situation délicate, « au fond l’Europe, sans dramatiser, joue son destin ». Il est vrai que, ce disant, le premier ministre cherche aussi à faire pression sur les parlementaires français, très divisés à l’heure de se prononcer sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité…
 

François le Luc