En Grande Bretagne, les Vegan ont des stratégies très agressives en ligne pour faire avancer leur « cause ». En avril, le propriétaire de Manor House Inn, en Cornouailles, a été submergé de faux avis négatifs sur Trip Advisor parce qu’il avait refusé de retirer de sa page Facebook une photo de poulet rôti. En juin, le chef John Moutain a récolté une mauvaise note d’un abstinent de la viande, et il a riposté en postant : désolé, on ne sert plus les vegans. En juillet, Sally Cooper, qui tient un bistro dans l’île de Wight a été bombardée d’injures en ligne parce qu’elle n’a pas d’option vegan à son menu.
Mais le plus significatif a été l’attaque coordonnée de la ferme des chèvres pour gourmets à Avensbury dans le Wiltshire, qui fait depuis longtemps les délices de ses clients pour sa viande, son lait et ses fromages et savons. En août, un militant décidé, Ian Somerville a fait sa publicité sur Vegan Wiltshire, groupe Facebook de 650 membres, en ces termes : « Pouvons-nous mettre quelques avis négatifs sur cet endroit, s’il vous plaît ? Il est impensable qu’une ferme d’animaux puisse jouir d’une note de cinq étoiles. » En moins de deux un torrent de commentaires négatifs a suivi : « vil », une « bande de sales abuseurs de petits animaux » qui envoient les chèvres « subir une mort barbare », etc, etc. Une femme a même écrit sur la page Facebook de la ferme : « Les bonnes personnes ne se servent ni n’abusent d’innocents animaux, elles ne les lèsent, ni ne les exploitent, ni ne les tuent. J’espère que la vie traitera le propriétaire de la même façon qu’il traite les animaux. »
Laura Corbett, ladite propriétaire, ne s’est pas laissé intimider par ces « guerriers de clavier qui ne connaissent rien de la campagne ». Elle les a invités à visiter sa ferme, pour voir comment elle traite ses animaux, et à parler avec elle. Mais personne n’est venu au rendez-vous, le 16 août. Elle hausse les épaules : « Ce sont des guerriers du clavier, pas des gens qui écoutent. Je voulais leur montrer que mes animaux sont une part très naturelle de l’éco-système (…) mais ils sont derrière leur ordinateur et n’ont pas le temps de me rencontrer. Je vais les ignorer. » Heureusement pour elle, les locaux se sont levés pour la soutenir en masse. Et certains pensent qu’il serait bon de faire du faux avis en ligne, avec mauvaise intention, un délit.