Comment les grands médias de gauche aux Etats-Unis passent sous silence le désastre du socialisme au Venezuela

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La domination gaucho-libertaire et libérale-libertaire dans les médias n’est pas une spécificité française. Outre qu’elle affecte d’autres pays européens, elle est aussi un fait établi aux États-Unis. Il n’y a qu’à voir la manière dont les médias dominants outre-Atlantique couvrent la présidence de Donald Trump. Selon une étude citée par The New American, le pourcentage de nouvelles présentées de manière négative en ce qui concerne le président américain actuel est de 80 %. On pourrait penser que le problème réside dans la nature de cette présidence et non pas dans le parti-pris gauchiste des grands médias américains, mais il suffit d’analyser un autre sujet, plus neutre du point de vue des Etats-Unis, pour se rendre compte de leur biais idéologique. C’est ce qu’a fait le Centre de recherche sur les médias (Media Research Centre, MRC), un organisme conservateur dédié à la surveillance des médias. Et le MRC s’est aperçu que si les grands médias aiment créer ou relayer de fausses nouvelles en ce qui concerne Donald Trump, pour ce qui est du Venezuela les trois chaînes de télévision dominant le marché des nouvelles du soir ont adopté depuis plusieurs années la stratégie du silence et de censure du mot « socialisme ». Les services d’information étudiés par les analystes du MRC sont NBC Nightly News (NBC News), World News Tonight (ABC News) et CBS Evening News (CBS News).
 

La stratégie des médias de gauche aux Etats-Unis : parler le moins possible du Venezuela

 
Cette étude est édifiante. On apprend ainsi que pendant que le Venezuela socialiste de Nicolas Maduro s’enfonçait dans la crise et devenait de plus en plus autoritaire, les trois services d’information réunis ont consacré à ce pays 14 minutes et 25 secondes en tout et pour tout entre la mort d’Hugo Chavez en mars 2013 et la fin 2013, puis seulement 3 minutes et 11 secondes en 2014, 2 minutes et 18 secondes en 2015, 2 minutes et 47 secondes en 2016 et enfin 5 minutes et 58 secondes entre le 1er janvier et le 29 mai 2017 dans un contexte de manifestations massives de l’opposition vénézuélienne et de répressions ayant causé plusieurs dizaines de morts !
 

Les médias libéraux-libertaires ne veulent pas dire que le désastre au Venezuela est un nouvel échec du socialisme

 
L’autre enseignement de cette étude, c’est que même quand les grandes chaînes de télévision des Etats-Unis parlent du Venezuela, elles évitent autant que faire se peut de prononcer le mot « socialiste » ou « socialisme », une idéologie pourtant revendiquée par le Parti socialiste unifié du Venezuela auquel appartient le président Maduro à la tête de la République bolivarienne du Venezuela, où la Révolution bolivarienne de Chavez est censée avoir instauré un « socialisme du XXIe siècle ». Qu’à cela ne tienne, les grandes chaînes américaines ne veulent pas dire que l’échec du Venezuela est un nouvel échec du socialisme. Sur environ 50.000 nouvelles passées en revue par le MRC pour la période 2013-2017, 25 parlaient du Venezuela et seulement 7 contenaient le mot « socialisme ». Ainsi que l’expliquait l’économiste Mark Skousen lors d’une conférence d’investisseurs internationaux la semaine dernière, ce qui est en train de se passer dans les rues de Caracas est « extrêmement embarrassant pour la gauche américaine ». Rappelons encore une fois que ce sont les mêmes qui attaquent sans arrêt celui qui a remporté démocratiquement les dernières élections présidentielles aux Etats-Unis…
 

Olivier Bault