Lors de la huitième édition de VivaTech qui s’est déroulée à Paris du 22 au 25 mai, Elon Musk est intervenu par visio-conférence depuis la Californie pour dire que l’intelligence artificielle (IA) allait prendre la place de l’homme dans bien des domaines, décrivant la technologie comme sa plus grande crainte. Le milliardaire a déclaré : « Il est probable qu’aucun d’entre nous n’aura d’emploi à l’avenir. » « Si vous voulez faire un travail qui ressemble à un passe-temps, vous le pourrez », a-t-il prédit, « mais sinon, l’IA et les robots vous fourniront tous les biens et services dont vous aurez besoin ».

Une humanité qui n’aurait plus à travailler pour vivre, voilà qui irait directement contre le plan de Dieu qui donna à nos premiers parents le commandement de « dominer la terre » ; la pénibilité du travail ne vint qu’après la chute d’Adam, le péché originel. Privé de son devoir et de sa liberté de travailler, l’homme ne dépendrait plus de lui-même… Ce qui se traduira forcément, selon Musk, par la mise en place d’un nouveau système sociétal où le gouvernement donnerait à chacun un « revenu universel élevé ». S’il le veut bien, pourrait-on ajouter.

Elon Musk voit l’IA comme phagocytant l’emploi humain

L’automatisation sera rendue possible par l’apprentissage automatique qui consiste à former des machines à l’aide de grandes quantités de données afin qu’elles reconnaissent des modèles, analysent des données et exécutent des prévisions et des algorithmes en fonctionnant avec une « intelligence » semblable à celle de l’homme. Mais sans salaires, sans grèves, sans vacances, sans temps de repos…

De nombreux experts tentent de tempérer ces annonces en expliquant que de nombreux emplois nécessitant une grande intelligence émotionnelle et une interaction humaine ne seront pas remplacés, comme les professionnels de la santé mentale, les créatifs et les enseignants. Mais pour Musk, ce scénario de la disparition du travail avec l’ample accès pour les hommes aux « biens et services » serait « bénin ». Il leur resterait à trouver « un sens à leur vie ».

Du revenu universel au grand remplacement par l’IA

Mais ce pouvoir de vivre, pourrait-on lui rétorquer, dépendrait du bon vouloir de ceux qui distribueraient, ou non, ce revenu universel, aboutissement du socialisme le plus chimiquement pur.

Après tout, l’avènement des robots et leur invasion totale de tous les domaines de l’activité humaine (qu’ils soient anthropomorphes ou non), qu’Elon Musk le visionnaire juge possible, n’est rien d’autre qu’un « grand remplacement » démultiplié. Et qui rendrait l’homme obsolète. Alors pourquoi s’en encombrer ?

Jeanne Smits