Avoir des enfants à la retraite : mode, modèle pour les femmes, révolution pour la société

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GPA d’une grand-mère de 61 ans pour sa fille

 
The Telegraph, le grand quotidien britannique se penche sur les enfants engendrés à l’âge de la retraite. Sous couleur d’observer une mode, il invite les femmes à choisir un nouveau modèle de maternité, détaché de leur horloge biologique. Une révolution mortelle pour la société et la famille.
 
La tour de Babel s’est construite par étages, celle de la tromperie et de la folie aussi. J’entends par là que l’on n’apprend pas d’un coup à marcher sur la tête, et que si l’on présentait aux peuples d’emblée l’aboutissement des réformes sociétales où l’on entend les mener, ils refuseraient avec horreur cette révolution mortelle. Alors on saucissonne l’utopie et l’on habitue peu à peu le public à l’impensable, au dévoyé, à l’insane, en tuant en lui à petit feu le sens de l’ordre naturel.
 

Des enfants à la retraite, bon pour eux, bon pour nous ?

 
Le Telegraph est un bon pédagogue de la révolution, il la présente en souriant, comme une nouvelle mode positive, non sans lui trouver quelques inconvénients (difficile de jouer au football avec papa quand il a quatre-vingts ans, de même qu’on n’a pas le même ressort à septante ans qu’à trente pour se lever la nuit et donner le biberon) pour aussitôt relever ses nombreux avantages. A grand renfort de commentaire de psychanalystes bienveillants et de témoignages d’enfants pleins d’amour. Par exemple, quand papa et maman ont plus de soixante-ans, ils deviennent moins accros au travail et prennent plus de temps pour s’occuper des enfants, c’est l’un des cadeaux faits à l’humanité pour jouir de la retraite. De plus ils connaissent mieux la vie, ils ont lu plus d’ouvrages de puériculture et de psychologie, de sorte que notre confrère britannique peut asséner l’opinion massue d’une psychiatre d’outre-Manche, Hilda Burke : « L’idée que le bon moment pour avoir des enfants se situe dans les vingt ans repose sur l’optimal biologique pour procréer, mais il ne prend pas en compte l’expérience de la vie, les compétences, la maturité des sentiments ».
 

Mick Jagger et Nicole Kidman : plus qu’une mode, un modèle

 
Exit donc l’optimal biologique, le souci aussi pour les femmes de l’heure qui tourne, d’autant que les techniques médicales modernes permettent de s’en « libérer ». Le Telegraph constate qu’il n’est plus inhabituel de voir des mères primipares dans leur quarantaine et ajoute que « les avancées de la science de la reproduction vont signifier que procréer à la soixantaine ne demeure plus le privilège des hommes. » Et il nous en donne quelques exemples attendrissants, pris parmi les people qui sont l’objet de l’admiration des foules. L’actrice Nicole Kidman, à 49 ans, a sauté le pas et va devenir maman, suivie de quelques quinquagénaires moins célèbres mais tout aussi honorables, Laura Wade-Gery, l’une des patronnes de Marks and Spencer, Janet Jackson. Dame Julia Payton-Jones, ancienne codirectrice de la galerie Serpentine à Londres, elle, les imite alors qu’elle entre dans sa soixante-cinquième année. Qui dit mieux ? Une Allemande, Annegret Rauke, soixante-cinq ans aux pruneaux, qui, déjà grand-mère de sept petits-enfants, vient de mettre au monde des quadruplés. Et bien sûr Mick Jagger, l’inusable rocker des Rolling Stones, qui, à soixante-quatorze ans, vient d’avoir le dernier (pour l’instant) de ses huit enfants.
 

Les gros mensonges de la révolution

 
Il faut dire que sa compagne, Mélanie Hamrick, est une maman de 29 ans et c’est là le premier saucissonnage de réalité qui permet le mensonge, la confusion volontaire qui prépare la tromperie : qu’un homme puisse avoir des enfants tard n’a rien de nouveau ni de surprenant. Il peut avoir une tête de grand père et disparaître trop tôt au gré de sa progéniture, cela n’empêchera pas les gènes d’être de bonne qualité ni la mère d’être en bonne santé et de lui survivre, et les enfants d’avoir des rapports tout à fait normaux avec elle. Il n’y a que demi-mal.
 
Mais cette confusion satisfait triplement l’idéologie de la révolution : elle introduit la parité entre les hommes et les femmes, donne à celles-ci le même droit à l’enfant, et leur offre le choix de repousser leur grossesse pour lui préférer leur travail ou une vie « personnelle intense ». Cerise sur le gâteau, elle nie la réalité biologique, l’ordre naturel. Elle justifie ainsi l’addiction des femmes au travail, au désordre, ou au simple égoïsme, que l’on nomme par antiphrase libération.
 

Des femmes en esclavages, une société sans enfants

 
Naturellement, la biologie se venge et toutes les avancées de la science ne peuvent faire que les femmes de soixante ans aient des enfants naturellement. Il faut d’une part qu’elles aient pris soin de faire congeler des œufs, et les faire féconder par l’élu de leur cœur. Cela, c’est l’étage suivant de la tour de la folie : c’est-à-dire un procédé qui suppose la mort de nombreux embryons. Et il y a le suivant : il arrive que, soit parce que l’utérus ne soit plus en assez bon état, soit pour toute autre raison, convenances personnelles, confort, esthétique, les femmes d’un certain âge ne puissent ou ne veuillent pas porter les enfants qu’elles appellent de leur vœux et auxquels elles estiment avoir droit. Alors elles recourent à des mères porteuses. Ainsi Nicole Kidman, qui continue à tourner, s’est-elle acheté une GPA. A celles qui voudraient l’imiter, le Telegraph suggère la Géorgie, ou l’Ukraine, et donne une fourchette de prix.
 
Nous voilà parvenus au sommet de la tour de la folie. Derrière le joli rêve de la maternité à la retraite, derrière la liberté de choix des femmes, il y a non seulement la dégénérescence de la race mais l’assassinat des tous petits et l’achat des ventres esclaves. Heureusement, avec ce que ça coûte, et tout le tintouin que ça donne aux femmes qui entendent profiter de la vie, cela ne fera pas de familles nombreuses : ce nouveau modèle de maternité est donc un encouragement au suicide d’une société qui s’enfonce dans la spirale de la folie.
 

Pauline Mille