SCIENCE-FICTION/ACTION
Ghost in the shell ♥♥


 
Ghost in the shell, comme le nom ne l’indique pas forcément pour le néophyte, est un très célèbre manga nippon, écrit et dessiné par Masamune Shirow. Il fut visionnaire en son temps, envisageant avant internet un monde futuriste très connecté. Il a déjà été adapté en deux films, sous forme de dessins animés, en 1995 et 2004. Le premier, réalisé par Mamoru Oshii, est très réputé. Aussi l’ambition de réaliser un nouveau film, sous forme classique, a-t-elle été fort discutée parmi les amateurs de science-fiction nippone. Le recours a des acteurs américains, dont la vedette Scarlett Johansson dans le rôle principal, n’a pas fait non plus l’unanimité au Japon, pays où se déroule l’action. Toutefois l’adaptation a tourné habilement la difficulté, en proposant un Japon du futur, où comme aujourd’hui dans les métropoles européennes ou nord-américaines, il y aurait aussi une large partie de la population venue d’ailleurs. La majorité des personnages s’expriment en anglais, une minorité en japonais ; tous se comprennent, et comme les dialogues sont fluides, domine l’illusion qu’ils doivent en fait tous parler japonais dans l’action réelle, si l’on ose dire…L’effet est plaisant.
 

Ghost in the shell, une franche réussite

 
L’histoire reprend les grandes lignes du manga originel et certaines scènes fortes transposent à peine bien des plans du dessin animé. Une unité spéciale de la police japonaise, la Section 9, combat des terroristes. Un de ses membres est de composition très particulière : le cerveau d’une policière d’élite, abattue par un criminel, aurait été greffé, in extremis, et donc avec sa conscience, sur un corps robotique. Ainsi s’explique le titre Ghost in the shell, dont on ne soit surtout pas prendre le premier sens du dictionnaire anglais-français, et qui est d’ailleurs à l’origine du japonais traduit en anglais et signifie à peu près « l’esprit dans la carapace » : l’expression est expliquée en japonais (sous-titré) dans le film. Mme le Major Kusagani dispose donc de performances physiques exceptionnelles sur le terrain, sans être absolument invincible pour autant. En outre, elle doit accepter de voir sa mémoire régulièrement vidée par une grande société informatique spécialisée. Cette société nippone de demain est envahie par les robots, et les humains sont souvent « améliorés » avec des prothèses bioniques, physiques ou intellectuelles. Mais ils n’en sont que plus vulnérables. Ils peuvent être attaqués aussi dans les univers virtuels, avec un cerveau plus ou moins directement connecté en permanence. L’unité doit faire face à un super-terroriste particulièrement habile, très à l’aise dans le monde physique comme dans les manipulations informatiques.
 
Le super-terroriste tentera de communiquer son point de vue à l’héroïne. Il serait en fait un justicier, face à une société corrompue. Lui, comme elle, seraient les victimes d’expériences monstrueuses menées par une très grande société informatique privée. Film d’action avant tout, efficace, Ghost in the shell offre une vision inquiétante d’un futur sombre, hélas assez crédible. Cette dystopie effraie, fait réfléchir, après avoir distrait. Ainsi, Ghost in the shell nous a semblé franchement réussi.
 

Hector JOVIEN

 
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