Ces chiffres du climatologue
Roy W. Spencer qui montrent qu’Harvey n’a rien à voir avec un réchauffement climatique

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Le climatologue américain, le Dr. Roy W. Spencer.

 
Apparemment le cyclone Harvey est une aubaine pour les tenants du réchauffement climatique anthropique, Michael Mann en tête. Les théoriciens de l’alarmisme se déchaînent, tandis que les habitants de Houston se préoccupent plutôt de panser les plaies accompagnés du président Donald Trump accouru sur les lieux. Il est vrai que Harvey affiche en deux ou trois jours un record de précipitations sur une superficie de quelques de milliers de kilomètres-carrés. Pour autant, explique le climatologue américain Roy W. Spencer, ce cyclone réunit deux premières caractéristiques susceptibles d’éclairer ce record. Harvey « était un puissant cyclone tropical issu d’une importante humidité évaporée du Golfe du Mexique » et « son mouvement était réduit ». « C’est la combinaison de ces deux facteurs » qui est « à l’origine de l’inondation catastrophique de Houston », explique Spencer avant de démentir tout lien avec un hypothétique réchauffement.
 

Le climato-alarmiste Michael Mann explique Harvey par une hausse de température des eaux

 
Les climato-alarmistes, eux, ne font pas le détail. En France Le Figaro, quotidien qui cache mal désormais sa préférence pour la pensée unique, lie sans autre forme de procès Harvey à la hausse du niveau des mers, avant d’aller plus loin encore dans la paranoïa générale. « Une hausse de 20 centimètres du niveau des océans d’ici à 2050 augmenterait de plus 5.000 % le coût des destructions annuelles provoquées à Houston par les inondations », tempêtait-il mardi. Et de reprendre pour argent comptant les propos du climatologue et militant politique Michael Mann, tenus dans le quotidien britannique gauchiste The Guardian, selon lequel, « sans ambiguité (…) le changement climatique a aggravé l’impact de l’ouragan Harvey ». Pour les lecteurs du Figaro, comme pour ceux du Guardian, le phénomène ne peut donc s’expliquer que par le fait que « la hausse de 0,5°C de la température en surface du Golfe du Mexique ces dernières années a augmenté l’évaporation de l’eau, ce qui a participé aux précipitations record de Houston ». Regarder bouillir l’eau dans la casserole sur votre cuisinière, observez la buée sur la vitre de la fenêtre, CQFD.
 

Roy W. Spencer conteste la science de cuisine de Michael Mann : pas de corrélation cyclones-température des eaux

 
Cette science de cuisine est frontalement contestée par Roy W. Spencer. Notre climatologue a d’abord observé tous les impacts des cyclones de catégorie 3+ au Texas depuis 1870 et les a comparés aux relevés de température de surface des eaux du Golfe du Mexique occidental. Ces eaux ont connu des maximales de températures en 1895 (+ 0,6° C sur la moyenne longue), 1944 (+ 0,9° C), 1991 (+ 0,75° C), 2010 (+ 0,82° C) et 2016 (+ 0,91° C). Mais aussi des températures inférieures à la moyenne en particulier en 1877 (- 0,84° C), 1889 (- 0,69° C), 1917 (- 0,72° C), 1931 (- 0,52° C), 1984 (- 0,81° C), 1988 (- 0,61° C). En superposant sur cette courbe la survenue des événements violents, Spencer constate « que les grands ouragans ne se préoccupent pas vraiment de savoir si les eaux du Golfe sont au-dessous ou au-dessus des températures moyennes ». De fait, Harvey survient alors que ladite température relative a chuté, de + 0,91° C en 2016 à + 0,59° C en 2017, et l’on constate avec Spencer qu’un cyclone est survenu en 2008 alors que la température relative des eaux de surface était à – 0,01° C et même un autre en 1988 alors qu’elles affichaient ­ 0,61°C, température parmi les plus basses depuis 147 ans…
 
Spencer explique que les cyclones résultent « d’un concours unique de circonstances » et que « la chaleur de l’eau de surface n’en constitue qu’une parmi d’autres ». Il ajoute : « Le Golfe du Mexique est suffisamment chaud tous les étés pour engendrer un ouragan majeur. Mais il faut aussi une circulation pré-cyclonique qui presque toujours trouve son origine sur les côtes africaines ». De plus, « On ne comprend pas les raisons pour lesquelles certains systèmes s’intensifient, d’autres pas ». C’est ainsi que le National Hurricane Center, agence publique de gestion des cyclones, « reconnaît que ses prévisions de variation d’intensité ne sont pas fiables ».
 

Réchauffement climatique global ? Les trois quarts des Etats-Unis ont connu un mois d’août plus froid que d’habitude

 
Reste la question centrale du lien entre le réchauffement global et le blocage des cyclones sur la terre ferme. Michael Mann a asséné en toute immodestie scientifique dans le Guardian que « C’est un fait, le changement climatique a rendu Harvey plus meurtrier ». Pour lui, le blocage de Harvey sur le Texas serait lié à un jet stream (courant de haute altitude inverse aux alizées) repoussé vers le nord par un réchauffement global. Ce raisonnement « me fait penser que (Mann) ne respecte pas les mêmes principes météorologiques que ceux que nous avons appris en cours de météorologie », réplique Spencer car « nous n’avons pas connu aux Etats-Unis cette année un mois d’août chaud susceptible d’avoir poussé le jet stream vers le nord ». De fait, la carte des « anomalies de températures au sol » d’août transmise par Weatherbell.com montre que les différentiels à la hausse touchent l’extrême nord-ouest du Canada… à quelque 5.500 km de Houston. En revanche, les trois quarts des Etats-Unis et l’est du Canada ont connu des différentiels à la baisse, avec des plus bas (-4 à -5°C) au centre sur le Dakota, le Nebraska et le Colorado. Le Texas, lui, a connu des températures plus basses d’environ 0,5°C par rapport à la moyenne longue.
 

Le climatologue Spencer rappelle que « les cyclones terrestres ont été moins fréquents ces dernières décennies » – chiffres à l’appui

 
« Les inondations catastrophiques de Houston relèvent de plusieurs facteurs qui peuvent être expliqués naturellement, sans avoir à invoquer un réchauffement climatique d’origine humaine », conclut Roy W. Spencer. Il ajoute que « Nous savons déjà que les cyclones terrestres aux Etats-Unis ont été moins fréquents ces dernières décennies ». Une fois formés, s’ils se stabilisent près de la côte, « ce qui est rare », relève encore Spencer, « Ils peuvent alors causer des inondations désastreuses… surtout dans des zones inondables comme celle de Houston ».
 

Matthieu Lenoir