L’OCDE veut évaluer la « compétence globale » des élèves : à travers PISA, fabriquer de parfaits mondialistes

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Tout le monde connaît les tests PISA organisés dans les pays de l’OCDE afin de comparer les compétences des lycéens en lecture, mathématiques et autres matières fondamentales. La manière dont ces tests sont conçus mériterait de longs développements – mais qui risqueraient, au point où nous en sommes, d’être totalement dépassés à court terme. En effet, l’OCDE, en accord avec l’UNESCO, estime désormais urgent de mesurer la « compétence globale » des jeunes de 15 ans. Un communiqué de presse daté du 15 mai résume l’affaire en quelques mots : « L’OCDE propose une nouvelle approche afin d’évaluer la compréhension des problèmes globaux par les jeunes gens, ainsi que leurs attitudes à l’égard de la diversité culturelle et de la tolérance. » Évaluer, ou promouvoir ?
 
Le communiqué précise que l’OCDE travaille actuellement sur un nouveau test qui devrait trouver sa place dans la prochaine campagne PISA en 2018. Lors de la rencontre des ministres de l’Education du G7, qui a eu lieu samedi à Kurashiki au Japon, on s’est mis d’accord sur le fait que cette évaluation pourrait bien permettre de « disposer d’un instrument de mesure pour évaluer les progrès dans ce domaine ».
 

La « compétence globale » : la capacité à raisonner en mondialiste

 
Bien entendu, l’objectif est de changer la façon de penser, et quoi de plus efficace que de mettre en place des examens qui permettent de voir où en sont les élèves ? C’est le double effet de la surveillance : traquer les non conformes, et modeler l’enseignement de manière à ce qu’il fabrique chez les élèves les attitudes désirées. L’OCDE l’avoue elle-même.
 
On trouve dans les documents de l’OCDE relatif à la compétence globale toute une panoplie de mots-clefs qui indiquent clairement de quelle façon de penser il s’agit. « Trouver des solutions innovantes à des problèmes qui s’intensifient, depuis la diminution des ressources naturelles jusqu’à la distribution plus équitable de la richesse et des opportunités, dépend de la capacité des gens à agir de manière créative et éthique, en collaboration avec les autres », explique Gabriela Ramos, intervenante pour le OCDE à la rencontre des ministres du G7. « La compétence globale est la pièce maîtresse d’une vision plus large au service de l’éducation du XXIe siècle, façonnée par trois principes : l’équité, la cohésion et la durabilité », a-t-elle poursuivi.
 
Il s’agit bien de promouvoir les discours officiels sur le changements climatiques, contre l’accroissement de la population et les transferts de richesse dans le cadre d’un monde divers et multiculturels, et ce que l’on cherche à mesurer à travers l’évaluation des compétences globales, c’est la disposition des jeunes des différents pays à accepter ce programme obligatoire.
 

L’OCDE veut évaluer la « compétence globale » lors des tests PISA

 
L’OCDE a déjà bien travaillé sur le sujet, et a pu présenter au Japon une proposition de tests avec de nombreuses explications de textes pour mettre en valeur les raisons des techniques d’évaluation retenues. Rien n’est définitivement arrêté mais les exemples de tests sur lesquels travaillent actuellement des spécialistes de cette organisation mondialiste en disent déjà très long. Sous le titre Global competency for an inclusive world, la très récente brochure présentée aux ministres du G7 ne cache rien de l’idéologie que l’on cherche à servir. On a envie de dire : « Si c’est à ciel ouvert, ce n’est pas un complot. » Mais qui se soucie des publications de l’OCDE ?
 
Pour comprendre de quoi il retourne il suffit de se reporter à ladite brochure dont j’ai relevé quelques citations très parlantes.
 
« Si les jeunes doivent coexister et interagir avec des personnes d’autres croyances et d’autres pays, des attitudes ouvertes et flexibles, ainsi que les valeurs qui nous unissent sur le fondement de notre humanité commune, seront vitales », est le principe posé d’emblée. Cela n’est pas nouveau : depuis sa fondation, l’organisme de l’ONU chargée de l’éducation et de la culture, l’UNESCO, prêche la même idéologie relativiste qui érige en unique dogme le respect de la « dignité humaine », mais qui pour le reste ne veut voir qu’une seule tête. Il s’agit de gommer les différences nationales, religieuses, ethniques, culturelles au nom de la « paix » naissant de la disparition des facteurs de conflit que sont le patriotisme, le nationalisme, la foi religieuse lorsque celle-ci est tenue pour vraie.
 

Le plan de l’OCDE pour imposer la société diverse et multiculturelle

 
Je n’extrapole pas. Écoutez plutôt ce que raconte l’OCDE à propos des « compétences globales », que l’on pourrait désigner comme la capacité à vivre dans un monde globalisé :
 
« La manière dont les systèmes éducatifs répondent à une hétérogénéité sociale croissante a un impact significatif sur le bien-être de tous les membres des communautés qu’ils doivent servir. Certaines écoles font face à davantage de pression que d’autres, peut-être parce qu’elles sont obligées d’intégrer un nombre plus grand d’immigrés défavorisés d’âge scolaire, ou parce que leurs communautés sont plus fragmentées et ont une histoire de violence ethnique ou religieuse. Mais aucune école ne doit manquer d’éduquer ses élèves à la compréhension et au respect de la diversité culturelle. Tous les jeunes doivent être en mesure de contester les stéréotypes culturels et de genre, de réfléchir sur les causes de la violence raciale, religieuse et de haine, et d’aider à créer des sociétés tolérantes et intégrées. »
 
Derrière la Novlangue qui s’impose dans tous les coins du globe il y a un propos qui se traduit facilement en mots clairs : la volonté de refaçonner l’homme. Dans un encadré sur « L’avenir de l’éducation et des compétences : le cadre de l’OCDE pour l’Education en 2030 », on lit : « L’évolution du curriculum disciplinaire traditionnel doit être accéléré afin de créer des savoirs et une compréhension propres au XXIe siècle. Les compétences, les attitudes et les valeurs qui façonnent le comportement humain doivent être repensées, afin de contrer les comportements discriminatoires qu’on a pu adopter à l’école et au sein de la famille. »
 
N’allez pas croire qu’il s’agisse de « discriminations injustes ». Ce que l’on constate ici, c’est une volonté de pousser à bout la logique « antiraciste ». Et la chose est si bien avancée qu’on est prêt désormais, à l’OCDE, à évaluer la réussite de ce programme en interrogeant directement un très grand nombre de jeunes sur leur docilité et leur conformisme.
 

Les élèves jugés sur leur esprit mondialiste par l’OCDE

 
En lançant cette étude à grande échelle, les évaluations PISA doivent permettre de savoir à quel point les élèves sont préparés à vivre et à travailler dans des sociétés culturellement diverses, dans un monde globalisé : c’est l’OCDE elle-même qui le dit. Savent-ils « comprendre et analyser de manière critique les problèmes interculturels et globaux » ? PISA devra le déterminer mais l’objectif est trompeur : lorsque l’OCDE réclame des jeunes un raisonnement analytique et critique, c’est pour mieux remettre en cause tout enseignement traditionnel et pour mieux se conformer à la pensée unique sur la diversité, la préservation de la planète, et le reste. Parmi ces objectifs politiques, celui-ci est encore répété : « A quel point les écoles réussissent-elles à contester les préjugés et stéréotypes culturels et de genre, y compris les leurs propres ? »
 
À cette fin, proteste la brochure, il ne s’agit pas de demander aux jeunes de rompre avec leur culture ou leur croyance. Ils doivent en revanche être toujours prêts à voir les choses depuis la perspective de celui qui est différent d’eux, cultiver « l’intelligence émotionnelle et sociale » que devra mesurer PISA ; ils doivent cultiver l’empathie qui n’implique pas la communauté de pensée mais la capacité à se remettre en cause et à s’imaginer à la place de l’autre.
 
C’est encore une de ces « vertus chrétiennes devenues folles » comme le disait Chesterton, car s’il est bon de vouloir comprendre nos frères en humanité, afin de ne pas leur vouloir du mal, la nouvelle perspective interdit en définitive de leur vouloir du bien, ou en tout cas le bien ultime de la Rédemption au sein de la vraie foi. Elle interdit également de contester ce qu’on pourrait appeler une invasion culturelle puisque, comme le dit la brochure, l’identité culturelle est fluide, multiple, changeante et que le respect de sa diversité et condition de leur nouveau bonheur terrestre.
 

« Une personne est une personne en raison d’autrui »

 
Reconnaissant que les « compétences globales » sont une notion plutôt occidentale, les auteurs s’efforcent de donner un éclairage moins européen en s’appuyant sur un proverbe zoulou à propos de l’Ubuntu : « Il signifie qu’une personne est une personne en raison d’autrui ». Les conséquences sont terribles : à partir de là, on n’existe que par le regard d’autrui, et c’est bien ainsi que l’on justifie aujourd’hui les destructions d’embryons qui n’entrent pas dans un projet parental… « Ce concept de l’Ubuntu peut être utilisé pour illustrer une identité collective, ainsi que le fait d’être connecté, la compassion, empathie, l’humilité et l’action », poursuit la brochure de l’OCDE. C’est fou ce que les institutions internationales peuvent s’intéresser aux ressorts les plus intimes de l’être humain !
 
Pourquoi employer dans ce contexte le mot d’humilité ? La réponse, là encore, est simple. Les concepteurs des nouveaux tests de compétence globale parlent plus loin d’« humilité culturelle », c’est-à-dire, suppose-t-on, la capacité à accueillir les autres cultures sans estimer la sienne propre supérieure sur quelque plan que ce soit.
 

Respecter l’altérité culturelle tant qu’elle correspond au faux dogme mondialiste

 
Il faut donc « respecter » l’« altérité culturelle », avoir un tour d’esprit global (« on est citoyen du monde avec un engagement et des obligations à l’égard de la planète et à l’égard des autres indépendamment de leur environnement culturel ou national »). Mais plus loin on lit : « Le respect pour l’altérité culturelle connaît également certaines limites qu’il faut fixer en fonction de l’inviolabilité de la dignité humaine. Par exemple, le respect ne doit pas être accordé au contenu de croyance et d’opinion, ou de style de vie et de pratiques qui sapent ou qui violent la dignité d’autrui. » Précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas de faire respecter les Dix commandements !
 
C’est pourquoi l’OCDE veut voir augmenter l’esprit d’ouverture, celui qui « respecte et apprécie la diversité culturelle ». « Dans le cadre proposé pour PISA, les apprenants globalement compétents ne doivent pas seulement avoir une attitude positive à l’égard de la diversité culturelle (…) mais doivent aussi apprécier la diversité culturelle en tant qu’atout pour les sociétés et objectif désirable pour l’avenir », et on saura vérifier si c’est bien le cas.
 
« Penser interculturellement », voilà l’objectif : « Cela comprend la capacité à analyser les stéréotypes et les généralisations culturelles, avoir conscience de sa propre lentille culturelle ainsi que de ses propres préjugés, et avoir la capacité à identifier des solutions aux problèmes dans le contexte local et global » assure la brochure de l’OCDE. Cela suppose évidemment de connaître les grands problèmes d’aujourd’hui : « changement climatique, migration, pauvreté » et leurs connexions.
 

Le nouvel outil – effrayant – de surveillance de Big Brother

 
Comment évaluer tout cela ? Par des questions à choix multiple mais aussi par des cas pratiques où les jeunes testés seront évalués en fonction de leurs réponses qui montreront à quel point ils respectent les minorités, leurs pratiques culturelles, leur droit à exercer leur religion… On prendra soin, précise la brochure, d’illustrer les cas pratiques par des images et des bandes dessinées afin de réduire la quantité de texte à lire en même temps qu’on augmentera « l’engagement » de l’élève. On ne doute pas que les spécialistes de l’OCDE sachent utiliser l’image de la manière la plus efficace qui soit.
 
D’ailleurs la brochure précise, en s’interrogeant sur la meilleure manière d’obtenir un instrument valable pour les différents environnements culturels, que « l’utilisation de tests pilote et de laboratoires cognitifs permettraient la sélection d’un ensemble restreint d’items avec une bonne validité et de bonnes propriétés psychométriques ». Oui, il s’agit de tester la psychologie et pourquoi pas, l’âme de nos enfants.
 
La lecture des questions d’ores et déjà élaborées en vue de vérifier la « compétence globale », et qui ont été si appréciées par les ministres de l’éducation du G7, mérite une étude à part, tant elles constituent une ingérence dans la vie privée et un outil de surveillance idéologique. Ce sera pour une prochaine fois.
 

Anne Dolhein

 
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