Le prêtre égorgé par l’islam terroriste devient un martyr de l’humanisme universel

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Les obsèques de Jacques Hamel, le prêtre que deux adeptes de l’islam terroriste ont égorgé, menées en grande pompe dans la cathédrale de Rouen, ont été l’occasion, sous couleur de réconciliation, d’en faire le martyr, non de l’Eglise catholique, mais d’une nouvelle religion en formation, une sorte d’humanisme universel.
 
Claude Monet, qui peignit tant de fois la cathédrale de Rouen, l’une des plus vastes de France, n’aurait pas imaginé qu’en ce mardi deux août 2016, des dizaines de musulmans et de juifs, d’innombrables athées, et de notables francs maçons se pressent pour assister aux obsèques du prêtre récemment égorgé par deux soldats de l’islam terroriste. Au point que deux paroissiennes de Saint Etienne du Rouvray venues accompagner leur prêtre à sa dernière demeure se sont trouvées contraintes de mauvais gré de regarder la cérémonie sur écran géant : « Des gens qui ne vont jamais à la messe sont entrés par curiosité, et nous, qui avons fait de la route, on ne peut pas entrer ». Une récrimination mal en phase avec l’esprit de vivre ensemble et de non exclusion qui animait ces obsèques. Etaient en effet assis côte à côte pour la messe que présidait Monseigneur Lebrun, archevêque de Rouen, Mohamed Karabila, représentant de la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, le rabbin Michaël Bitton, Bernard Cazeneuve, ministre des cultes, Laurent Fabius, ancien élu normand, et Hervé Morin, président du conseil régional. Un rassemblement quasi universel bien que pas très catholique.
 

De quoi Jacques Hamel, prêtre égorgé, est-il martyr ?

 
Appelant avec d’autres membres des clergés juif, musulman et chrétien à renforcer la solidarité entre les religions, l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, a affirmé que « les paroles et les gestes nombreux de nos amis musulmans, leur visite, sont un pas considérable » dans ce sens. Une paroissienne lui faisait écho : « Il faut porter ce discours de paix et d’espérance. Et ce malgré l’attaque dramatique qui a frappé les catholiques. En cela, la communauté musulmane a posé des gestes forts. J’ai été surprise par leur dignité et leur respect durant la communion de ce week-end ». Une autre dame, qui faisait des bises compulsives sur le parvis à une amie musulmane qu’elle n’avais pas vue depuis des siècles, s’exclamait : « C’est terrible à dire mais peut-être qu’il fallait en arriver là pour réaffirmer avec force les liens entre les communautés religieuses ». Autrement dit, selon cette exégèse, l’islam terroriste, les djihadistes, ont providentiellement égorgé un prêtre, ce qui a permis de rapprocher, dans un élan universel vers plus d’humanisme, l’islam et le catholicisme.
 

L’humanisme universel, civilisation de l’amour ?

 
C’est tout à fait la rhétorique du pape François qui, au lieu de discerner avec finesse, comme son prédécesseur Benoît, les liens entre l’islam et la violence, confond de la manière la plus provocatrice évangélisation et conquête musulmane, et nie en somme la spécificité de l’islam terroriste. C’est aussi celle de Monseigneur Lebrun, lorsqu’il a présenté les assassins, tout de suite après qu’ils eurent égorgé Jacques Hamel, comme des « victimes », appelant ensuite les jeunes à « être les apôtres de la civilisation de l’amour ». Il n’a pas dit, que le prêtre serait un martyr de la religion catholique, dont il est un éminent dignitaire, mais de la « civilisation de l’amour ».
 
Que signifie cette expression volontairement vague ? Dans mon dernier papier sur la question, le 27 juillet, j’expliquais en quoi l’islam terroriste est instrumentalisé par la révolution mondialiste. Traitant surtout de l’aspect politique du phénomène, j’en effleurais toutefois le côté religieux, primordial. Rien n’interdit de se citer. J’y évoquais « le prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray sacrifié à la religion maçonnique », définie comme un « post-monothéisme ouvert à tous, syncrétique, adogmatique et lénifiant », qui associerait au catholicisme un « islam converti à l’humanisme ». Il me semble qu’on y est en plein avec ces obsèques où l’Etat maçon vient bénir tous ses fils réunis dans l’adoration du vivre ensemble. Le grand remplacement, c’est aussi – et peut-être surtout, si l’on réfléchit bien – le remplacement religieux. Châteaubriand estimait que celui du christianisme par l’islam avait calciné depuis le septième siècle tous les pays situés entre Constantinople et les colonnes d’Hercule, si florissants depuis des millénaires. Celui du christianisme par la religion maçonnique sera pire encore.
 

Le relativisme universel n’a qu’un ennemi, « l’intégriste »

 
Il sera pire parce que le relativisme maçonnique qui anime le vivre ensemble élimine volontairement la question vitale, essentielle, pour l’esprit humain : qu’est-ce que la vérité, y a-t-il une vérité ? Le dogme maçon postule que toutes les religions disent au bout du compte la même chose et que la vérité est inconnaissable. Ce qu’il y avait de bien, de « respectable, » en Jacques Hamel, ce n’était pas qu’il fût prêtre, c’est qu’il s’engageait dans « diverses associations de la région rouennaise ». C’est cela qui a ramené à ses obsèques des vieilles dames « agnostiques », c’est cet « engagement qui dépassait largement le cadre de la religion ». Seuls ont absolument tort et sont absolument à combattre ceux qui prétendent le contraire, les dogmatiques, les fondamentalistes, les intégristes.
 
Ce que rejette une cérémonie syncrétiste telle que celle de Rouen à la mémoire du prêtre égorgé, c’est à la fois Daech et la fraternité Saint Pie X. Et la moindre vertu, paradoxale, des djihadiste, n’est pas de permettre au système de séparer, par un artifice rhétorique, l’islam du terrorisme. En posant l’extrémisme comme seul ennemi de la nécessaire convergence des religions, on s’épargne la question de la vérité, la question toute simple : y a-t-il une religion vraie, y a-t-il aussi des religions mauvaises ?
 

Le Christ n’enseigne pas la complaisance pour l’islam terroriste

 
A Rouen, comme partout en France dans les médias, ont été abondamment citées les paroles de l’Ecriture recommandant de « tendre la joue gauche » si l’on vous a frappé la joue droite et « d’aimer ses ennemis ». Malheureusement, beaucoup de commentaires ont souffert d’une double confusion. Un, le mot français « ennemi » traduit deux mots latins, « inimicus », ennemi personnel, et « hostis », ennemi du groupe auquel on appartient, ennemi public, ennemi de guerre. Le Christ, dans la vulgate de Saint Jérôme, recommande d’aimer son « inimicus », non son « hostis ». Notre Seigneur n’était pas un zélote, il ne s’est pas ligoté dans la controverse politique, il a donné à ses fidèles des exemples et des commandements pour régler leur vie, non leur société. Confondre « hostis » et « inimicus », c’est se rendre coupable d’une confusion comparable à celle qu’a commise le pape François en se faisant le chantre maniaque de l’accueil des migrants. C’est confondre le spirituel et le temporel, le personnel et le politique, peut-être bien même la nature et la grâce.
 

Nous devons montrer aux musulmans la vraie nature de l’islam

 
Deux, surtout, aimer ses ennemis ne revient pas à les encourager dans leurs faiblesses, leurs erreurs, voire leurs crimes. En d’autres termes, si nous prétendons aimer les adeptes de l’islam terroriste, nous avons le devoir non seulement de prier pour eux, mais de leur montrer leur erreur. Et si nous prétendons aimer les musulmans, nous devons, non prêcher un vivre ensemble larmoyant et hypocrite, mais les engager à poser la question de la vérité. Notre première exigence sera, lisez donc le Coran et les hadith, chers frères musulmans, et demandez-vous avec nous : qu’est-ce que l’islam ? Qu’est-ce que l’islam dit vraiment, postule vraiment, demande vraiment à ses fidèles ? Que disent les textes et l’histoire ? Qu’a voulu et enseigné Mahomet ? Et ses successeurs ? La réponse n’est pas très difficile. Le véritable islam est celui que prônent les fondamentalistes, et vous le savez, chers frères musulmans, et dans leur cœur beaucoup d’entre vous l’approuvent. Des sondages l’ont d’ailleurs montré. L’islam terroriste n’est pas une opinion bien portée en Occident, mais elle est bien plus fréquente qu’on ne le dit, et c’est normal, car Daech est le bras armé d’un Coran sans mensonge.
 

L’humanisme aussi obsolète que le modernisme

 
Quant à la religion vraie, la question est-elle vraiment plus difficile ? Nous dirons à nos frères musulmans, et à nos frères chrétiens ou juifs, lisez l’Evangile, les Actes, les Epitres, lisez l’histoire de l’Eglise. Et comparez. On dirait, à les entendre, que Monseigneur Lebrun, bien des prélats, et jusqu’au pape François n’ont pas entendu parler – ce qu’à Dieu ne plaise – de Notre Seigneur Jésus-Christ, conçu du Saint Esprit, né de la Vierge Marie, mort sur la Croix et ressuscité pour nos péchés, vrai homme et vrai Dieu, ni des éléments rationnels qui attestent la véracité de la chose et nourrissent la foi des fidèles catholiques. Qu’ils puissent donner ne serait-ce qu’un début d’assentiment au mouvement qui mène à la religion noachique agnostique et adogmatique que l’humanisme maçon met en branle constituerait une incroyable apostasie. On préfère les croire aveugles et confits dans une communication démagogique. Et d’ailleurs inefficace. Le Monde notait mardi dans un Rouen désert que « sous le ciel capricieux du début du mois d’août, une foule aux cheveux grisonnants et à la mine sérieuse » convergeait vers la cathédrale. C’était la vieille Europe moderniste marchand vers son tombeau.
 

Pauline Mille